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Toutes les bonnes choses ont une fin…

Le 2 mai 2007,

C’est le jour du départ ! Il va falloir dire au revoir à ce petit coin de paradis, à notre bungalow sur la mer, à notre salle de bain spartiate, à nos insectes plus ou moins gros (je me suis prise une énorme araignée dans le cou ce matin…), à nos amis indonésiens si gentils et si souriants… L’Indonésie est vraiment le peuple du sourire, c’est incroyable ! Tous les locaux ont le visage rayonnant quoiqu’il arrive, pourtant ils auraient des raisons d’afficher de la tristesse de temps en temps. On a vraiment senti l’âme indonésienne ici, on a retrouvé cette ambiance tranquille, rassurante, pleine de bonté et de générosité qui nous plaisait tant. Malgré tout, il faut continuer le voyage, nous avons bien profité de cet endroit paradisiaque. Nous partons reposés et prêts pour repartir de plus belle !

Après avoir attendu plus d’une heure que nos deux sandwichs se préparent (ça fait aussi partie du charme indonésien…), nous empaquetons nos affaires et nous engouffrons à dix dans un bemo surpeuplé. Des indonésiennes nous accompagnent, elles vont chercher le mari de l’une d’entre elles, un français, qui débarque à Pulau Weh avec le ferry aujourd’hui même. Apparemment, les mariages entre indonésiennes et européens ne posent pas de problème ici à condition que le mari se convertisse à l’islam. En effet, en Indonésie, deux personnes ne peuvent se marier que si ils ont la même religion. Et comme la femme indonésienne serait reniée par sa famille si elle reniait sa religion, c’est souvent l’européen qui le fait, afin de pouvoir garder sa belle. Il y aurait de temps en temps des descentes de police dans les bungalows pour vérifier qu’une indonésienne ne se trouverait pas dans le même lit qu’un étranger hors mariage, auquel cas elle encourrait de graves problèmes… et lui aussi j’imagine.

Entassés dans le bemo, nous traversons l’île pendant presqu’une heure en direction du port principal. En chemin, Mama (la gérante du restaurant de la plage) nous montre les dégâts du tsunami. Les mosquées, les routes, les écoles, rien n’a été épargné… Plusieurs bâtiments neufs sont visibles ainsi qu de nombreuses maisonnettes. Il paraît que les ONG manquaient tellement d’organisation au début qu’ils ont construit jusqu’à cinq maisons pour la même personne ! Au détriment de certaines autres personnes qui n’en avaient pas du tout… En effet, plusieurs dizaines d’ONG se sont installées à Banda Aceh après le tsunami et certains profiteurs allaient en voir une pour demander une nouvelle maison, puis une autre pour demander la même chose… Les ONG ne centralisaient pas les nouvelles constructions et il y a actuellement un gros travail de mise en commun des plans d’infrastructures, ce qui fait perdre beaucoup de temps pour le reste…

Arrivés au port, nous embarquons à bord du même ferry qu’à l’aller (nous retrouvons même notre marin indonésien) en compagnie de notre ami Bruno. Une fois accostés sur l’île principale (nous revoici à Banda Aceh), nous prenons un becak pour qu’il nous conduise jusqu’au terminal de bus de la ville. Nous discutons un peu avec le chauffeur qui ne parle pas un mot d’anglais, nous nous débrouillons avec les quelques rudiments d’indonésien que nous avons appris depuis notre arrivée. C’est un gars adorable et extrêmement souriant, comme beaucoup d’indonésiens… Nous apprenons qu’il avait trois enfants, mais qu’il en a perdu un dans le tsunami. Il vit ici à banda Aceh, mais ne se considère pas du tout comme indonésien. Il prône clairement l’indépendance de la province d’Aceh et ne veut surtout pas qu’on lui dise que sa ville fait partie de l’Indonésie ! C’est marrant, on se croirait en Corse !

Il nous dépose à l’arrêt de bus et avant d’avoir le temps de respirer, on se retrouve aspirés dans un bus en direction de Medan. Certes, c’est bien notre prochaine destination, mais étant donné qu’il n’est que 17h et que le bus met à peu près dix heures de trajet, nous arriverions à Medan vers 3h du matin… Très peu pour moi ! Nous réussissons à nous extirper du véhicule avec bien du mal et réservons un bus couchette qui ne part qu’à 20h. Nous passons le temps entre un rapide dîner et Internet, toujours en compagnie de Bruno qui nous raconte ses déboires avec une indonésienne dont il était amoureux et avec laquelle il est resté près de 4 ans, mais qui, de son côté à elle, ne voyait en lui qu’un énorme porte-monnaie. Il a été bien marqué par cette histoire apparemment…

L’heure venue, nous nous installons dans le bus qui ne part qu’avec une demi-heure de retard (exceptionnel pour l’Indonésie !). Le chauffeur a une conduite plutôt sportive, ce qui rend très ardu l’arrivée du sommeil malgré les confortables sièges semi allongés. De plus, le bus est ultra climatisé et sans la couverture prévue à cet effet, nous claquerions littéralement des dents. J’ai du mal à comprendre l’intérêt de climatiser à fond un bus tout en donnant de quoi se réchauffer, alors qu’il fait 35 degrés dehors. Ils sont fous ces indonésiens !

Eve-Laure

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