Le 22 septembre 2005,
Nous partons ce matin pour un tour organisé dans le parc national de Nahuel Haupi. Notre guide va nous emmener faire le « circuito chico », une petite excursion assez populaire dans la région à cause de ses beaux paysages. Deux touristes espagnols nous accompagnent et nous avons toutes les peines du monde à les comprendre, ainsi que le guide, vu la rapidité avec laquelle ils se parlent. Ils ne font aucun effort pour parler lentement afin que nous puissions comprendre, je ne trouve pas ça très sympathique. De plus, nous avons perdu le soleil ce matin, le ciel est plutôt gris et nuageux...
Nous passons devant de nombreux petits chalets tous plus beaux les uns que les autres, certains s’octroyant une touche d’originalité en plus ! Tiens, la maison de Blanche Neige sur notre gauche... Notre guide a l’air plutôt passionné par les hôtels de la région, étant donné qu’il s’arrête devant chacun d’entre eux pour nous donner une explication incompréhensible pour nous. Nous ne sommes pas vraiment là pour admirer les bâtiments, tout aussi jolis soient-ils, mais plutôt pour les paysages de lacs et de montagnes ! Enfin, il nous conduit en haut d’une colline, ce qui nous permet d’avoir une très belle vue d’ensemble sur la région. C’est vraiment dommage qu’il ne fasse pas beau... Ca gâche un peu tout ! Ceci dit, ces lacs entourés de montagnes offrent tout de même un beau spectacle...
Nous continuons notre tour dans la péninsule de Llao Llao sous la pluie qui s’est mise à tomber... Là, ça devient vraiment difficile d’apprécier le panorama ! Notre guide nous emmène ensuite au Cerro Catedral, une station de ski assez célèbre dans les environs. Il nous encourage à monter tout en haut de la montagne en téléphérique afin d’apprécier l’extraordinaire vue qui s’offre à nous. Très bien, nous voilà partis... Nos deux compères espagnols préfèrent louer des skis et effectuer une petite descente. Personnellement, nous nous sentons beaucoup trop fatigués pour nous remettre à ce sport en deux heures de temps. Nous n’apprécierions pas et nous risquerions de nous faire mal ! Nous montons donc dans le téléphérique qui nous emmène déjà à une bonne hauteur, puis nous continuons à monter en télésiège jusqu’au sommet. Ce mode de transport, contrairement au téléphérique, nous expose au vent glacial qui sévit à cette altitude et nous sommes vite frigorifiés ! Nous n’avions pas prévu de vêtements de neige pour aujourd’hui...
Nous arrivons au sommet, transis de froid, et courons nous réfugier dans le restaurant bondé de monde mais possédant du chauffage. Nous avons, en effet, une belle vue panoramique sur tous les lacs environnants mais je ne suis pas sûre que la montée en vaille vraiment la peine... Le spectacle doit être beaucoup plus impressionnant sous le soleil. Nous nous réchauffons avec un bon ragoût de bœuf et du vin rouge... Nous redescendons peu de temps après retrouver notre guide resté à la station et qui nous ramène ensuite à notre hôtel. L’excursion est loin de nous avoir enchantés cette fois-ci... Nous n’avons pas trouvé que le circuit effectué ait été vraiment intéressant, même si nous n’avions pas eu de mauvais temps... Bah, on ne gagne pas à tous les coups ! Les tours organisés, ce n’est vraiment pas notre tasse de thé... Nous nous sentons moins libres de nos mouvements qu’en Nouvelle-Zélande par exemple et ça nous ennuie beaucoup. Etre autonomes avec un véhicule personnel, c’est tout de même nettement mieux !
Revenus à Bariloche, nous allons chercher mes photos que j’ai fait développer dans un magasin du village. Les tirages en Argentine sont reconnus pour être de bonne qualité, j’ai donc donné mes 12 pellicules à développer les yeux fermés... Quelle erreur ! Ils ont fait ça comme des sagouins et quasiment toutes les photos sont rayées ! Evidemment, ce sont les négatifs qui ont tout pris... Impossible donc de les ravoir ! Je n’en peux plus de ces histoires de photos... Il y a toujours un problème, quoi que nous fassions ! Soit je me fais voler 15 pellicules avec mon sac, soit je les envoie par la poste mais les rayons X les voilent, soit je les fais développer dans le pays où je suis et ils me les bousillent... Je ne sais plus quoi faire avec ces photos ! Cette histoire me déprime totalement, du coup... Michaël fait ce qu’il peut pour me consoler, mais j’en ai vraiment ras le bol !! Du coup, il m’offre un bon restaurant pour me remonter le moral, puis tout le monde au lit.
Eve-Laure
Trop dur ! Vous ne méritez pas tous ces avatars. Je suis si désolée pour vous - et, égoïstement, pour moi car les photos me transportent tant elles sont belles et illuminent les articles. Que dire ? Est-ce que quelques mots de Pablo Neruda pourraient vous distraire de votre déception ? Il parlait dans ce texte de son retour au pays et c’est de là, du Chili, que vous allez bientôt rentrer. Ecoutez le doux murmure des mots :
Je prends congé, je rentre chez moi, dans mes rêves, je retourne en Patagonie où le vent frappe les étables où l’océan disperse la glace. Je ne suis qu’un poète et je vous aime tous, je vais errant par le monde que j’aime... Mais j’aime, moi, jusqu’aux racines de mon petit pays si froid. Si je devais mourir cent fois, c’est là que je voudrais mourir et si je devais naître cent fois c’est là aussi que je veux naître près de l’araucaria sauvage, des bourrasques du vent du sud et des cloches depuis peu acquises.
Peut-être n’est-ce pas si facile de partir… Peut-être n’est-ce pas si simple de revenir ? Mais, où que vous soyez, ceux qui vous aiment et que vous aimez sont avec vous. Voilà. Un peu emphatique bien sûr, mais c’est tout moi, ça ! Bon, allez, basta la nostalgie et tout plein de bisous de la cousine Jo.