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Chau Doc

Le 3 mars 2005,

Monsieur Dung
Monsieur Dung

Vers 9h, nous retrouvons M. Dung dans un petit cafe a quatre maisons de notre guest house, le Thaun Loi Hotel. C’est son quartier general. Il nous invite a boire une boisson chaude avec lui. Il nous fait alors une proposition interessante : descendre le Mekong sur un cargo jusqu’a Mytho en passant une nuit a bord dans un hamac ! Le depart se fait demain a 16h. Un couple de Quebecois doit nous accompagmer et si nous acceptons que Dung vienne avec nous en tant que guide, cela divisera les frais pas deux. Nous devons y reflechir car cela change un peu nos plans dans le delta du Mekong, mais cela parait tellement exotique !

En attendant, nous demandons a Dung de nous aider a changer d’hotel pour un lieu de repos un peu plus calme. Cette nuit, les bateaux a moteur ont commence leur serenade a partir de 4h du matin ! Nous avons choisi le Delta Adventure Inn, un hotel a quatre kilometres de la ville, au calme dans les rizieres. Nous voila partis avec tout notre barda sur les motos de Dung et de son collegue Tien. Une fois installes, nous partons enfin pour notre balade dans les environs de Chau Doc.

Nous commencons par aller observer l’activite d’une riziere. Pour y acceder, nous devons traverser un canal d’irrigation sur un pont de singe, une drole d’installation en bambou qui fait office de pont : une grosse tige de bambou pour poser les deux pieds et une autre tige a hauteur de main pour se tenir. Nous lirons plus tard dans notre guide-papier qu’il y a eu tellement d’accidents que les ponts de singe sont au fur et a mesure remplaces par de vrai ponts !

Batteuse dans une riziere
Batteuse dans une riziere

Alors que nous sommes en saison seche, les rizieres sont verdoyantes car de nombreux canaux alimentes par le Mekong ont ete creuses dans tout le delta et permettent, grace a l’irrigation la riziculture toute l’annee (jusqu’a trois recoltes par an). Les techniques agricoles sont encore rudimentaires. Nous voyons des hommes jeter de l’engrais a la main, pieds nus dans les rizieres, de l’eau jusqu’a mi-mollet. Dans un autre champ, deux buffles d’eau atteles a une charette amenent les grains coupes a la main, jusqu’a une batteuse mecanique qui les separe de leur enveloppe. Dung nous confirme, de par son experience chez les Khmers rouges, que ce travail est tres dur. Les cultivateurs sont neanmoins souriants, nous font des signes de la main et nous invitent a prendre des photos.

Nous poursuivons notre route et nous arretons sur un pont (un vrai cette fois-ci !) d’ou nous pouvons voir une technique particuliere de peche : de grands carres de jacinthes d’eau dont les feuilles flottent a la surface d’un canal poussent sur un filet de peche cache sous l’eau. Lorsqu’il fait tres chaud, les poissons viennent chercher l’ombre sous les feuilles. Les filets sont alors remontes, les jacinthes coupees et les poissons pris au piege !

Fillette khmere
Fillette khmere

Nous continuons notre balade par la visite d’une fabrique d’encens utilisant uniquement des produits naturels. L’affaire doit etre rentable, vu le nombre de batons d’encens brules dans les pagodes, souvent par paquets de dix pour une seule personne ! Nous partons ensuite voir une tisserie artisanale dans un village de minorite khmere. Puis Dung nous emmence manger une soupe de nouilles sur un marche pour trois fois rien.

L’apres-midi commence par une montee sur le mont Sam qui surplombe toute la plaine du delta a plus de deux cents metres. Nous redescendons a pied en passant par une serie de temples et d’habitations construits le long de la colline. C’est charmant !

Nous finissons notre tour par la visite du tenple de la deesse Chua Xu, dont la statue est veneree dans toute la region. Les gens viennent en pelerinage pour faire une offrance et demander quelque chose en retour. Les conducteurs qui passent devant le temple sans donner un coup de klaxon, peuvent craindre d’attirer la malchance. Je trouve interessant de voir comment une religion aussi pure et depouillee que le bouddhisme peut etre transformee au fil des siecles en se melant d’anismisme, de croynaces populaires et de culte des ancetres. Cela ressemble beaucoup aux superstitions et a l’invocation ou l’adoration des saints dans le christianisme. Finalement, dans la pratique quotidienne, les religions se rejoignent : je vais a l’eglise ou au temple par peur de ne pas etre accepte au paradis ou de ne pas avoir une bonne reincarnation selon les cas !

Apres cette riche journee, Dung nous demande de l’aider a traduire le mail d’un client ecrit en anglais. Ce cher guide est donc connecte au net ! Nous allons ensuite boire tous ensemble une bonne biere bien meritee a la terrasse d’un cafe et acceptons la proposition de Dung de passer la nuit sur un cargo demain soir !

Michaël

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