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Un peu déçue par les baleines…

Le 23 septembre 2007,

Le petit-déjeuner, vers 7h30, est encore une fois un vrai festin. Nous avons le droit à des œufs miroirs (œufs sur le plat), du bacon, des pancakes au sirop d’érable et de succulents fruits frais. Que demander de plus ? Bien rassasiés pour la matinée, nous nous rendons à la compagnie maritime de bonne heure, afin d’être certains d’avoir une place dans le bateau pneumatique. Il fait un soleil radieux ce matin, aucune excuse pour ne pas partir en mer cette fois ! On nous équipe avec des combinaisons contre le froid, des bonnets et des gants et nous voilà partis dans un minibus qui nous emmène, en un quart d’heure, au petit port des Escoumins. Là, nous embarquons sur un zodiac et partons, plein gaz, un vieux loup de mer barbu aux commandes (qui se trouve être le frère de la maîtresse de maison de notre auberge), sur le beau fleuve Saint-Laurent.

Les cheveux au vent, l’écume nous éclaboussant le visage, nous filons sur l’eau, à toute vitesse, l’avant du zodiac relevé à 45° par rapport au niveau du fleuve. La sensation d’immensité que me procure le paysage est fantastique. Et dire que sous cette eau salée (l’eau de la mer entre très loin dans le fleuve Saint Laurent), se débattent des centaines de baleines de différentes races… Il est encore tôt, le soleil reste bas, ce qui donne une luminosité particulière à ce décor de rêve. Je me trouve à l’avant du zodiac et la vitesse, ainsi que le soulèvement du bateau dû aux réacteurs, me donne l’impression de voler au dessus de cette eau. Je me sens bien…

Une baleine !!
Une baleine !!

Toute fois, je suis là pour apercevoir des baleines et aucune ne veut bien montrer le bout de son nez pour l’instant. Le capitaine cherche, tourne, mais rien à l’horizon… Tout d’un coup, nous apercevons, au loin, un jet d’eau puissant troubler le paysage. Il s’agit d’un rorqual commun, la deuxième plus grande baleine du monde, après le Rorqual bleu. Il mesure dans les 20 à 27 mètres pour 60 à 80 tonnes !! Nous essayons de l’approcher davantage mais il reste plutôt timide et a l’air effrayé par notre présence. Ca nous change des baleines Franches Australes d’Argentine qui venaient d’elles-mêmes nous voir, curieuses et joueuses ! Nous ne verrons pas grand-chose d’autre que son dos et son aileron… Il replongera rapidement dans les eaux profondes, ne désirant pas le moins du monde faire connaissance avec nous. Nous entrevoyons aussi des phoques qui font dépasser leur petite tête de l’eau de temps à autres.

Nous essayons de voir un peu plus loin et tombons par hasard sur un petit rorqual en train de s’alimenter. Dans le monde des grandes baleines, le petit rorqual est l’une des plus petites. À l’échelle humaine, il est toutefois énorme avec ses quelque huit mètres et huit tonnes. Nous entrevoyons sa bouche ouverte engloutissant des tonnes d’eau à la recherche de petits poissons. Il retournera, lui-aussi, bien vite sous l’eau, n’aimant pas être distrait pendant son déjeuner. Alors que nous rentrons au port, nos deux heures d’excursion touchant à leurs fins, nous apercevons un autre rorqual commun, beaucoup plus grand que le précédent, qui nous montre son ventre rose. Il est magnifique et tellement immense ! Ca y est, je ressens un début de cette excitation qui m’avait tant secouée en Argentine. Mais il est l’heure de rentrer et nous ne pouvons rester admirer ce géant de la nature. Tout au long du chemin, nous apercevons plusieurs baleines au loin qui s’ébattent gaiement. Elles choisissent le moment où notre excursion se termine pour se montrer alors que ça fait deux heures qu’on leur court après !! Quelle misère… Je reste totalement sur ma fin, admirant mes beaux cétacés de loin alors que j’aurais tellement aimé retrouver cette sensation qui m’avait totalement envahie en Argentine à leur approche. Si on ne devait pas repartir tout de suite, je remonterais bien sur le zodiac suivant afin de réitérer l’expérience, mais le temps nous manque affreusement. Nous devons repartir, une longue route nous attend…

Michaël prend le volant et nous reprenons la route du retour. Le temps est toujours aussi superbe et nous pouvons admirer de plus belle ces explosions de couleurs de l’été indien à perte de vue. Quels magnifiques paysages ! Ca me régénère un peu après ma déception des baleines… Nous passons à côté de petits lacs bordés d’arbres verts, orangés, jaunes et rouges. Un véritable tableau impressionniste ! Malheureusement, le temps nous manque pour savourer pleinement une balade en forêt ou même une séance photo artistique. C’est dommage… Il va falloir y remédier un prochain week-end ! Il ne faut pas trop tarder, l’été indien ne dure pas bien longtemps. C’est pourtant si beau ! Fatiguée par toutes ces émotions, je m’assoupis doucement sur le siège passager et me réveille 3 heures plus tard, Michaël conduisant toujours !! Moi qui ne voulais pas trop qu’il conduise durant ce week-end pour lui éviter d’être trop fatigué lundi pour le travail, c’est râpé… Il a conduit 4 heures et il me reste les deux dernières heures à lui épargner. Et non des moindres cependant. On se retrouve vite dans les bouchons aux abords de Montréal et j’avance en accordéon durant plus d’une heure, ce qui est loin d’être agréable… Finalement, il y a des embouteillages ici aussi !

Nous arrivons à 18h pile devant le loueur de voiture afin de lui rendre notre Chevrolet rutilante et comme neuve. Elle aura fait de la route cependant la titine durant ce week-end (pardon, cette fin de semaine comme disent les Québécois…) ! Nous rentrons, exténués par la balade en bateau de ce matin, suivie de ces 6 heures de route. J’ai cependant la joie de voir que la compagnie d’étude des cétacés que je souhaitais rejoindre au mois d’octobre m’a enfin répondue sur Internet ! Je pars une dizaine de jours rejoindre une équipe de scientifique du côté de Tadoussac afin d’observer les baleines et les étudier !! Cette nouvelle ne pouvait pas mieux tomber… Je suis aux anges ! Je ne pourrais malheureusement pas y aller avec Michaël qui travaillera à cette période, mais il accepte sans problème de me laisser partir vivre mon rêve ! Comme quoi, il n’y a pas de hasard…

Eve-Laure

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