Le 21 avril 2005,
Je me réveille comme une fleur après 10h de sommeil. Nous petit-déjeunons sur la plage et restons là sous notre hutte, bien installés sur des coussins moelleux, à rire, écrire et écouter la mer durant toute la journée. Ca fait tellement du bien de ne rien faire !
Alors que nous sommes affalés sur nos coussins à regarder le large, nous voyons passer deux jeunes filles que nous connaissons bien puisque nous avons passé Noël avec elles et Gaëlle à Bangkok. Quelle surprise de nous retrouver ici, au milieu de nulle part, sur cette île perdue ! Nous n’en revenons pas...Nous nous racontons nos aventures, nos impressions de tourdumondistes...C’est un vrai plaisir d’échanger ensemble nos points de vue, souvent identiques, sur les pays traversés !
Nous prenons notre courage à deux mains pour réussir à nous lever et à marcher jusqu’à être du bon côté de l’île pour voir le coucher du soleil décliner sur l’une des autres îles Gili. Je ne me lasse jamais d’admirer de si beaux spectacles que la nature nous offre chaque soir....Patricia et Myriam nous ont rejoints et nous restons un bon moment, assis sur le sable, à regarder les belles couleurs s’estomper au fur et à mesure que la nuit tombe. Nous quittons nos amies, non sans leur avoir souhaité un bon voyage et nous partons prendre nos cocktails au bar d’hier. Nous sommes considérés comme des habitués maintenant, vu le peu de touristes qui résident ici et nous discutons un peu avec le serveur sur les coutumes des gens de l’île. Il nous raconte qu’il préfère rencontrer des filles étrangères plutôt que des locales étant donné que ces dernières parlent aussitôt de mariage, après le moindre rendez-vous. Il a lui-même été marié à une Australienne et a un petit garçon qu’il ne voit pas souvent puisqu’il est reparti au pays avec sa mère. Les jeunes hommes, bien que musulmans, ont l’air plutôt libéré et aimeraient que le statut des femmes de leur pays change. D’après lui, ce sont les vieux qui restent stricts et voient d’un mauvais œil toute femme « libérée »...Ca va peut-être changer au fil des années !
Ceci dit, ce barman côtoie beaucoup d’étrangers, ce qui ouvre forcément l’esprit. Le jeune homme musulman qui vit en pleine campagne à Lombok, n’a peut-être pas la même façon de penser sur la liberté des femmes...Notre barman nous fait rire en nous disant qu’il a trouvé Bali très bruyant à cause de toutes les motos qui y circulent. On voit qu’il n’est jamais allé au Vietnam ! C’est vrai que Gili est tellement calme...Nous n’entendons aucun bruit de moteur. Seuls le bruit des criquets et le grondement des vagues se fracassant sur la barrière de corail, remplissent l’atmosphère.
Nous dînons comme hier, sur la plage. Nous choisissons le poisson que nous souhaitons déguster ce soir et nous le savourons accompagné d’une bonne bière. Une fois rentrés à notre bungalow, nous restons quelque temps au bord de l’eau, simplement éclairés par la lune, nous délectant de ce calme et de cette solitude. Sommes -nous au bout du monde ?
Eve-Laure