Le 12 mai 2007,

La journée d’hier (11 mai) s’est passée au même rythme que celle d’aujourd’hui, tranquillement… Nous nous reposons tantôt au balcon de notre chambre en lisant un bon roman, tantôt sur un transat au bord du lac, parmi les fleurs du jardin, le tout entrecoupé de petits plongeons dans l’eau noire et profonde. Mon mal d’estomac s’améliore doucement mais je sens qu’il reste fragile.

Nous avons abandonné le restaurant de notre hôtel, le jugeant fautif de mes troubles digestifs. Nous trouvons une nouvelle cantine, familiale et accueillante. La gérante nous fait la causette tandis que nous dégustons son bon poulet rôti ou ses légumes à la sauce noix de coco. Nous apprenons que les touristes ont cessé de venir à Sumatra après la crise de 1997 et que les temps sont devenus très difficiles pour les locaux vivant du tourisme depuis. Elle reste parfois plusieurs semaines sans avoir un seul client à sa table ! Extrêmement stressée par la situation financière, elle n’en dort plus la nuit. Son mari fabrique des jarres en ciment incrustés de morceaux de faïence pour les locaux mais personne n’a assez d’argent pour les acheter.

Elle ne rêve que d’une chose : que ses filles se marient avec de riches étrangers et partent en Europe avec eux. Elle pense que de cette façon, elles ne connaîtraient jamais les mêmes soucis d’argent que leur mère... Nous ne comprenons pas vraiment les raisons de cette désertion de Sumatra par les touristes. C’est dur de voir autant de gens baisser de niveau de vie à ce point, où que l’on aille. Les catastrophes naturelles ou l’absence de touristes sont autant de facteurs qui détruisent leur vie, sans qu’ils y soient préparés. Ces injustices me font mal au cœur…

Eve-Laure