Le 8 avril 2005,

Nous sommes un peu feneants aujourd’hui. Notre bonne marche d’hier etant un peu fatiguante, nous decidons de passer une journee tranquille a l’hotel afin de nous reposer. De plus, le temps est vraiment horrible aujourd’hui, il fait tres froid et il n’arrete pas de pleuvoir. Nous avons vraiment eu de la chance hier d’avoir un si beau temps pour la muraille de Chine ! Nous restons donc toute la journee bien au chaud sous la couette a nous rechauffer avec de bonnes tasses de the.

Afin de ne pas dire que nous n’avons rien fait de la journee, nous prenons deux billets, par l’intermediaire de l’hotel, pour aller voir La legende du Kung Fu, un spectacle qui a lieu au Theatre Rouge de Pekin. L’hotel est charge de nous y emmener. Nous descendons dans le hall de l’hotel vers 19h et un employe nous apprend que, puisque nous ne sommes que deux a y aller, nous prendrons un taxi (a leur frais, bien sur). Ca evite ainsi de sortir le minibus ! Il fait vraiment un frois de canard ce soir, nous avons ete obliges de sortir les blousons et nos polaires. La pluie glacee qui nous tombe dessus n’arrange pas les choses. Dire que nous etions en tee-shirt hier !

Bref, nous nous pointons au bord de la route avec le jeune homme de l’hotel afin de heler un taxi. Le probleme, c’est que tous les taxis qui passent (et il y en a pourtant un paquet !) sont tous deja pris ! A croire que les habitants de Pekin ne se deplacent qu’en taxi ! Nous poireautons la, sous la pluie un bon moment , mais aucun taxi n’accepte de s’arreter et l’heure tourne. Meme s’il pleut fort, Michael et moi avons nos blousons, nous sommes donc proteges, mais le pauvre employe de l’hotel est en simple veste et ruisselle d’eau ! Il est trempe jusqu’aux os, mais voyant que je commence a frissonner a force de rester dehors sans bouger, ca ne l’a pas empeche de me proposer sa veste pour me rechauffer. J’ai bien sur categoriquement refuse, je ne vais pas le laisser en chemise par un temps pareil, masi j’ai trouve son geste adorable !

Bon, la, ca commence a bien faire... Ca fait 25 minutes que nous attentons au bord de la route et toujours rien, alors que le spectacle commence dans 5 minutes !! Finalement, il appelle l’hotel qui nous envoir un voiture privee afin de nous emmener jusqu’au theatre. Il ne pouvait pas commencer par la, plutot que de nous faire attendre dehors en plein vent ? Bonjour l’organisation chinoise... Ceci dit, le jeune homme qui nous a accompagne est tellement gentil qu’il serait difficile de lui en vouloir ! Le conducteur de la voiture privee n’est autre que celui qui nous a conduit jusqu’a la muraille de Chine hier. J’espere qu’il roulera plus doucement ce soir !

Pose des artistes a la fin du spectacle

Nous finissons par arriver au theatre avec 5 minutes de retard, le spectacle est deja commence, mais nous n’avons pas du rater grand chose. Nous tombons aussitot sous le charme de ce show... Les decors sont magnifiques, les costumes etincellants et la musique envoutante. C’est a la hauteur d’une comedie musicale de Broadway. Nous nous demandons meme si le metteur en scene ne vient pas de New York. Outre les performances des artistes (combats a mains nues, a l’epee, a la lance et au nunchaku, demonstration de boxes associees a differents animaux, acrobaties, danse classique, epreuves de force en brisant des barres de fer contre le crane !), les effets speciaux sont epoustouflants avec de gigantesques decors mobiles, des bonzes volants, un sol qui s’ouvre sur une representation de l’enfer...

Toutes ces merveilles visuelles et sonores sont mises en scene a travers l’histoire d’un jeune garcon qui entre dans un monastere bouddhiste pour y faire son education. On nous montre bien-sur l’entrainement subi par le heros jusqu’a atteindre une parfaite maitrise de son corps. Mais plus surprenant et poetique reste la representation du travail de l’esprit pour eliminer le desir, cause de souffrance, par la discipline (les quatre verites du bouddhisme) a travers une danse sensuelle entre l’apprenti devenu jeune homme et une femme. Les differentes tentations sont incarnees par des acrobates vetus de noir qui entravent les membres du jeune moine dans de longues bandes de tissu. Mais la discipline, representee par un travail d’equilibre sur un tas de chaises empilees les unes sur les autres de maniere precaire, lui permet de s’en delivrer et de retrouver la voix juste.

Ce spectacle nous a epoustoufles autant par ces acrobaties que par sa poesie et nous en ressortons enchantes. Notre chauffeur personnel nous attend a la sortie du theatre pour ramener a l’hotel. Quelle belle soiree !

Michaël , Eve-Laure