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Phitsanulok

Le 31 décembre 2004,

Apres avoir passé un jour à Ayuthaya, ancienne capitale du royaume de Siam et deux jours à Lopburi qui fut elle aussi capitale et dont les ruines sont envahies par une tribu de singes, nous prenons le train pour Phitsanulok, ancienne capitale du pays. Je n’ai jamais vu de pays qui a eu autant de capitales.

Dans le train, nous rencontrons un espagnol, Ivo, et sa femme argentine, Sylvana. Elle vient de Ushuaia, une des villes dont Eve-Laure rêve le plus. Comme elle ne parle pas anglais, nous essayons de communiquer en français ou avec les trois mots d’espagnol que je connais. Heureusement, Ivo se débrouille mieux dans la langue internationale et sert d’interprète pour son épouse. Nous parlons de cuisine thaïlandaise, espagnole, française et argentine. Nos compagnons hispanophones sont saisonniers : ils travaillent l’été dans les bars d’Ibiza et voyagent l’hiver. Cette année, c’est l’Asie du Sud-Est, l’année dernière, c’était l’Argentine. Ivo nous décrit le pays, nous parle de l’asado, bœuf grille a l’argentine, confortant Eve-Laure dans son choix pour cette destination.

Le train arrive, nous décidons de nous offrir un hôtel un peu plus luxueux pour l’occasion. Nous visitons la chambre : spacieuse, calme, munie d’un réfrigérateur et d’une baignoire. Cette dernière commence à clignoter dans ma tête. Il faut dire que depuis un mois et demi, nous n’avons eu à notre disposition que des douches rudimentaires (voire un simple baquet) la moitié du temps froides. Un peu de confort est le bienvenu ! Le silence va aussi nous permettre de mieux nous reposer. Si les guest houses sont souvent d’aspect charmant accueillant, leur isolation sonore est généralement très relative !

Nous partons voir le bouddha Chinnarat, le deuxième bouddha le plus vénèré du pays après le bouddha d’émeraude de Bangkok. En raison du réveillon qui se prépare, beaucoup de monde est arrivé des bourgades qui entourent Phtisanulok et le temple et plein à craquer. Il y a aussi des dizaines de vendeurs de billets de loterie qui les ont étalés sur de grandes tables pour que les joueurs puissent choisir leur numéro fétiche. Ce jeu a l’air d’être très populaire en Thaïlande, surtout en bordure des temples sûrement dans l’attente que tel bouddha local leur porte chance !

Nous rejoignons nos nouveaux amis pour nous balader dans le marché de nuit qui borde la rivière. On nous a expliqué qu’il est largement plus grand que d’ordinaire en raison de la nouvelle année. Cela me fait un peu penser à la grande braderie de Lille qui a lieu chaque année en septembre ! Des dizaines de restaurants ambulants sont installés et ont disposé des multitudes de tables et chaises pliantes. Nous avons déjà testé plusieurs marchés de rues que nous préférons en général aux restaurants : les prix sont moins élevés, on peut choisir visuellement ce qu’on va manger et on peut observer le cuisinier oeuvrer, ce qui est un spectacle en soi. Ici, le choix est très vaste et nous essayons plusieurs plats succulents arrosés de bière thaïlandaise que nos deux compagnons semblent particulièrement apprécier.

Aux alentours de minuit, un peu éméchés, nous sommes invités à nous asseoir à une table de thaïlandais. Leur jeu préféré semble être de faire manger de la nourriture épicée aux étrangers. Mais celle-ci l’est tellement que même les autochtones en ont les yeux qui pleurent !

Le lendemain, c’est grasse matinée, puis nous décidons de partir pour 1h30 de bus local pour aller contempler des chutes d’eau sur plusieurs niveaux. Le bus est bondé car le nouvel an passé, tout le monde rentre chez soi après avoir fait la fête à Phitsanulok. Nous sommes assis sur une banquette de fortune juste à côté du chauffeur. Le bus est tellement lourd qu’il roule presqu’au pas dans les montées et le moteur commence à nous chauffer sérieusement les fesses à travers nos sièges ! A l’arrivée, c’est un peu la déception : les photos qu’on nous a montrées à l’office du tourisme ont été prises pendant la saison des pluies et actuellement les cascades ressemblent plus a un pipi de chat ... De nombreuses familles, rassemblées pour le nouvel an en profitent pour prendre des photos de groupes devant les cascades. Nous faisons de même avec Eve-Laure.

Il est l’heure de rentrer. Un groupe de thaïlandais nous propose de nous ramener en camion jusqu’a la route nationale, à 2 kilomètres de là. Nous acceptons avec joie puis commençons à attendre le bus. Au bout d’une demi-heure, il ne vient toujours pas et le jour commence a baisser. Un pick-up s’arrête alors et nous demande notre destination. Enchantés, nous leur indiquons Phitsanulok. La ville n’est pas exactement sur leur chemin, mais ils insistent pour nous prendre. Nous nous retrouvons à l’arrière du camion, un peu frigorifiés, en compagnie de deux jeunes-filles de la famille qui nous prêtent des blousons. A l’entrée de la ville, le chauffeur appelle sur son portable et me passe l’appareil. Une jeune-femme se présente en anglais. C’est la sœur du conducteur et elle habite Bangkok. Elle souhaite que je lui indique le chemin pour arriver à notre hôtel pour qu’elle puisse traduire en thaï à son frère qui ne maîtrise pas l’anglais ! La gentillesse et la générosité de ces gens nous laissent pantois. Ils n’ont malheureusement pas le temps de dîner avec nous et nous laissent juste le temps de prendre une photo.

Le lendemain, nous décidons de rester une journée de plus car l’hôtel est confortable, Eve-Laure désire alimenter le site Internet (ce qui nous prend beaucoup de temps, en définitive !) et j’ai enfin décidé d’aller faire soigner mon ongle incarné que je traîne au gros orteil depuis plus d’un mois. Anesthésie locale, charcutage et pansement. Tout se passe bien, sauf pour Eve-Laure qui quitte la salle avant la fin !

Le médecin est très sympathique. Il me demande mon groupe sanguin car on a besoin de sang, suite au cataclysme dans le sud du pays. En effet, beaucoup d’européens de rhésus négatif ont été touchés et les asiatiques sont le plus souvent de rhésus positif. C’est malheureusement aussi mon cas et celui d’Eve-Laure.

Nous quittons cette ville charmante pour aller visiter le parc historique de Sukhothai.

Michaël

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