Le 1er mai 2007,

Nous nous réveillons sous un ciel gris et pluvieux ce matin, un temps à rester couchés ! Ca tombe bien, nous n’avons rien d’autre à faire… Nous paressons donc dans le lit une bonne heure avant de se décider à aller prendre noter petit-déjeuner. Nous retrouvons nos amis français attablés devant un café et de bonne crêpes et restons ainsi toute la matinée à discuter.

L’après-midi, nous nageons, avec masque et tuba, jusqu’ à l’île d’en face, la traversons à pieds à travers la foret pour atteindre sa rive Est, puis rechaussons nos palmes afin d’explorer le « sea garden », un endroit unique truffé de coraux, gorgones géantes et poissons. Nous apercevons même une belle murène tachetée de jaune et de noir d’1m50 environ, onduler avec grâce en plein eau, parmi les rochers… Nous rebroussons ensuite chemin en bravant les courants et arrivons jusqu’à la plage, bien fatigués.

Je me repose un peu tandis que Michaël discute avec une vieille indonésienne un peu folle et constamment entourée de chiens errants sur lesquels elle n’arrête pas de hurler jour et nuit. Michaël apprend qu’elle a perdu son mari dans le tsunami et qu’elle vit seule ici, sans enfant… Elle fait la lessive pour les touristes de passage et un peu de ménage afin de subsister, mais cette femme vit malheureuse depuis 2 ans et elle a dû un peu perdre les pédales peu après le drame. Les indonésiens dans cette région sont encore immensément marqués par cette tragédie qui a touché à peu près tout le monde à plus ou moins grande échelle… De notre plage à l’île d’en face, la mer soit avoir à peu près 15 mètres de profondeur. Lors du tsunami, l’eau s’est totalement retirée, laissant de nombreux poissons agonisant sur le sol sec, avant de déferler violemment à une vitesse incroyable. Ca n’a pas été une vague à proprement parlé, mais plutôt une onde, comme lorsqu’on penche une bassine pleine d’eau, qui a recouvert une partie de l’île. Ca a dû être terrifiant…

Le soir venu, nous retrouvons nos amis pour le dîner. Un expatrié français, vivant à Jakarta, monopolise la conversation durant tout le repas pour nous parler de ses aventures sexuelles avec thaïlandaises ou des indonésiennes tout en les traitant avec mépris lors de récits détaillés et grotesques. Au moins, on aura appris que, malheureusement, l’excision est toujours pratiquée en Indonésie ainsi que la circoncision d’ailleurs… En tous cas, il représente pour moi la caricature de l’expatrié dans toute sa splendeur : sûr d’avoir toujours raison, se sentant supérieur à tout le monde étant donné qu’il a accès à certains privilèges de part son statut de ressortissant français et clamant haut et fort qu’il pratique le tourisme sexuel à volonté… Lassée de l’écouter raconter un tas d’inepties plu terribles les unes que les autres, je pars me coucher tandis que Michaël essaie de lui faire entendre raison.

Je laisse la porte du bungalow grande ouverte afin qu’il puisse rentrer se coucher quand il le souhaite, tout en priant pour qu’un serpent n’ait pas la bonne idée de vouloir se glisser à l’intérieur…

Eve-Laure