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Au secours des baleines...

Le 24 septembre 2005,

Le bus arrive à 7 h du matin à Puerto Madryn, un mignon petit village en bord de mer, après un très beau lever de soleil admiré de notre fenêtre. Nous téléphonons de la gare routière à un hôtel de notre choix, pour qu’on vienne nous chercher ici. Dix minutes plus tard, un homme d’une cinquantaine d’années passe nous prendre pour nous emmener dans son hôtel. Ce monsieur ainsi que sa femme sont vraiment très gentils et nous accueillent dans leur auberge comme si nous étions de la famille ! Nous trouvons même qu’ils sont un peu trop sur notre dos en fait, genre famille envahissante ...

Après avoir pris une bonne douche chaude et inondé toute la salle de bain et une bonne partie de la chambre, nous partons faire un tour dans la ville à la recherche d’informations. Nous commençons par nous renseigner sur la possibilité de plonger avec des otaries, très nombreuses par ici. Nous entrons dans un premier club et posons des questions sur la plongée avec les animaux. On nous rétorque assez sèchement qu’une excursion pour plonger avec les baleines a lieu cet après-midi à 14h et que ça coûte 200 US $ ! Plonger avec des baleines ? Je ne pensais pas que c’était possible... Par contre, le prix me paraît un peu disproportionné par rapport à une plongée en bouteille normale... En plus, je n’apprécie pas trop le ton avec lequel on nous parle ! Nous repartons, vraiment tentés par l’expérience, mais refroidis par le tarif exorbitant... Toutefois, quelque chose me dérange dans tout ça... Ils n’avaient pas l’air clair ces petits gars !

Nous faisons le tour de plusieurs autres clubs de plongée qui, eux, ne proposent pas de sortie spéciale pour plonger avec les baleines. Bizarre ! De plus en plus intrigués, nous repassons au premier club afin d’avoir un peu plus d’informations sur cette plongée. Nous tombons sur une petite stagiaire qui nous explique que ce genre de sortie est en fait interdite, d’où le prix faramineux de l’excursion ! Je reste scotchée sur ma chaise... Ils pratiquent des plongées avec les baleines alors que c’est formellement interdit ? Si ce genre de pratique est illégal, c’est bien pour une raison ! Elle ajoute que le bateau va chercher les baleines loin de la ville afin de ne pas éveiller les soupçons ou de risquer d’être questionnés par la police... J’hallucine complètement !

Je ressors de ce club de plongée sidérée et vraiment dégoûtée que ce genre de pratique puisse avoir lieu. D’autant plus que ça a l’air de marcher étant donné que deux touristes s’apprêtaient à partir pour plonger avec les baleines ! Ma décision est prise, je compte aller de ce pas les dénoncer à l’office de tourisme... Michaël essaie de m’en dissuader, mais c’est peine perdue ! Il m’accompagne donc, un peu à reculons.

Lorsque j’explique à la jeune fille de l’office de tourisme la proposition que le club de plongée « Lobo Larsen » (je ne vais pas me gêner pour nommer ce club de profiteurs sans scrupules !!) nous a faite, elle n’en revient pas et a l’air profondément choquée et attristée que ce genre de pratique ait lieu à leur insu. Elle nous explique que nous sommes en pleine saison de reproduction des baleines et que, si elles sont dérangées ou effrayées par des plongeurs, elles ne reviendront plus ici et ce serait une catastrophe pour leur cycle de reproduction et pour toute la lignée des baleines ! Elle appelle immédiatement la préfecture pour leur expliquer le problème mais ils lui répondent que, sans preuve, ils ne peuvent pas faire grand-chose... Visiblement, notre parole n’est pas suffisante ! Nous leur disons d’aller les trouver en ce moment même, sur la mer, puisque nous savons qu’ils viennent de partir avec deux touristes dans le but de plonger parmi les baleines ! Ils n’ont visiblement pas envie de faire quoi que ce soit... Le jeune fille de l’office de tourisme a l’air aussi désespéré que nous ! C’est incroyable que rien ne soit fait pour empêcher ce genre de méfait... Avec l’aide de Michaël qui me soutient à 100% dans ma démarche de dénonciation à présent, je rédige un document racontant exactement les faits, dénonçant sans scrupules ces criminels ! Je ne sais pas si ça va servir à grand-chose mais bon...

Nous nous calmons un peu devant une bonne paella dans un restaurant en bord de mer, puis nous partons en bus pour l’Ecocentro, un musée spécialisé sur l’écosystème marin de la Péninsule Valdès. Nous voyons de très beaux films sur les phoques, les pingouins, les éléphants de mer et, bien sûr, les baleines. Nous entendons les cris de ces énormes mammifères marins résonner dans toutes les pièces, c’est vraiment impressionnant ! De la plate-forme, nous pouvons même apercevoir de véritables baleines qui sautent dans la mer, très, très loin au large... Malgré tout, la fatigue de notre trajet de nuit en bus nous a rattrapés et nous avons du mal à apprécier la fin de la visite. Nous revenons en bus au centre ville et allons louer une voiture pour le lendemain. Nous préférons avoir notre propre autonomie dans la péninsule Valdès plutôt que de partir en tour organisé ! Nous n’avons pas le courage de faire plusieurs agences et réservons une voiture dans la première où nous entrons.

Nous faisons ensuite un rapide tour sur le port afin d’admirer un magnifique coucher de soleil, puis partons dîner, un peu exténués. Le repas n’est pas terrible, mais peu importe... Je n’ai plus qu’une envie : me coucher dans un bon lit !

Eve-Laure

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