Le 24 avril 2005,
Aujourd’hui, c’est le grand jour, nous allons sur l’île de Komodo voir les fameux dragons (ou varans) qui la peuplent. Je me réveille vers 6h, juste à temps pour assister au lever du soleil et je m’extasie devant la beauté de l’île de Komodo. Elle ressemble un peu à l’île de Jurassic Park : totalement déserte, très verte et magnifiquement sauvage. C’est un vrai plaisir pour les yeux !
Nous petit-déjeunons rapidement à bord, tout le monde étant pressé de débarquer afin d’aller voir les monstres qui se trouvent sur cette île. Arrivés sur le rivage, un guide armé d’une grande fourche nous explique qu’il faut rester vigilant car ces gros lézards peuvent être dangereux. Leur salive étant mortelle, mieux vaut ne pas trop s’approcher d’eux ! Il y a quelques années, une jeune fille s’est aventurée toute seule dans l’île et on n’a retrouvé que son appareil photo...
Elle a dû être attaquée, puis dévorée par ces grosses bestioles. Pas extrêmement rassurés, nous suivons gentiment notre guide sans le perdre de vue. Nous n’avons pas fait dix mètres que nous tombons sur trois énormes dragons au détour d’un virage. Ils sont impressionnants ! Ils font vraiment penser à des animaux préhistoriques avec leurs yeux jaunes et leur longue langue fourchue. Ils sont en train de se faire dorer au soleil et notre présence n’a nullement l’air de les gêner... Nous les mitraillons de photos tout en restant à bonne distance tout de même. Dire qu’ils n’existent que sur cette île de Komodo et sur une petite île toute proche : l’île de Rinca ! Nous avons de la chance d’en apercevoir d’aussi près ! Ils sont chez eux sur cette île et ne se montrent pas facilement ! Nous en croisons un autre sur le chemin qui part se cacher dans les feuillages à notre approche !
Nous entamons ensuite une belle promenade à travers la forêt afin d’aller voir les antres des dragons. Nous montons en haut de collines afin de profiter de la vue sur la baie. Nous croisons des cochons, des poules et des oiseaux magnifiques... Nous finissons par arriver à la tanière des dragons, mais ils sont partis en vadrouille ailleurs et nous ne les verrons pas. Il y a quelques années, une chèvre était attachée à un arbre afin de servir d’appât pour faire venir les dragons qui se délectaient de cette pauvre proie sans défense devant les yeux ébahis des touristes. Cette pratique a disparu avec la diminution du tourisme à Komodo...Dire qu’on peut en voir plus d’une vingtaine dans ce coin-là ! Ca ne sera pas pour aujourd’hui. Nous en avons déjà vu 4, c’est déjà bien. Nous revenons jusqu’à la plage en passant au milieu de la jungle. Une magnifique araignée venimeuse nous barre le chemin à un moment donné de notre route. Elle est immense avec ses grosses pattes velues !
Nous remontons dans le bateau et mettons le cap sur la plage rouge réputée pour être un vrai aquarium grandeur nature. En effet, l’eau est si transparente que nous pouvons déjà apercevoir une quantité de poissons tout en restant sur le bateau ! Et la plage est vraiment paradisiaque... Elle est encastrée dans une petite baie et se trouve surmontée de collines verdoyantes qui ressemblent à de grandes prairies sauvages. Toutes les nuances du bleu se retrouvent dans cet océan de couleurs. Sous l’eau, les paysages sont tout aussi magnifiques... Les coraux rouges, bleus, verts et jaunes se mêlent au sable doré et aux multiples coloris des poissons tropicaux. Si l’eau de la mer n’était pas aussi fraîche, nous serions bien restés des heures à admirer ces fonds marins de toute beauté. Ceci dit, la vue de la plage nous ravit tout autant. Quoi ? Il faut déjà repartir sur le bateau ? Nous sommes pourtant si bien ici... Nous quittons à regret cet endroit idyllique et remontons sur le bateau pour déjeuner. C’était notre dernière escale, nous voguons à présent en direction de Flores où nous débarquerons afin de continuer notre voyage sur la terre ferme.
Nous profitons de ces 4 heures de navigation jusqu’à Flores pour nous reposer un peu. Ca y est, nous accostons sur l’île et partons à la recherche d’un hôtel dans la petite ville portuaire de Labuanbajo. Nous ne disons pas au-revoir à nos amis tout de suite puisque nous nous retrouvons tous ce soir sur le bateau pour un dîner d’adieu ! Nous avons un peu de mal à trouver une chambre décente pour passer la nuit. La propreté des hôtels est plus que douteuse pour des tarifs assez élevés ! Nous finissons par accepter une petite chambre pourrie, mais pas trop chère et avec une très belle vue sur le port. Nos amis québécois nous rejoignent à la terrasse de notre hôtel pour boire un pot tandis que je me bats avec le patron pour avoir de l’eau dans notre salle de bains afin de pouvoir me doucher. Ce n’est pas triste ici ! C’est vrai que cette ville a l’air beaucoup plus pauvre qu’à Bali ou à Lombok, on peut le voir à l’aspect rudimentaire des maisons ou des échoppes. Mais cette ville est assez tranquille et son petit port lui donne beaucoup de charme.
Nous admirons tous ensemble les belles couleurs que nous offre le soleil se couchant sur les îles avoisinantes. Michaël et moi nous demandons si nous partons sur une de ces îles paradisiaques et désertes pour passer quelques jours à admirer les fonds marins, ou si nous partons directement sur Ruteng, à l’intérieur des terres. Nous choisissons la deuxième option étant donné que les prix des bungalows sur les îles sont assez chers et que j’ai un peu mal à une oreille qui a l’air infectée. Je vais donc éviter de plonger durant quelque temps.
Il est l’heure de rejoindre le bateau pour dîner. Nous apprenons avec surprise qu’un énorme bateau de croisière a accosté au port et a pris tout le quai pour lui tout seul, en virant toutes les autres petites embarcations ! Sympathique...Du coup, l’équipage est obligé de venir nous chercher en canot sur un bout de digue glissante et obscure afin de nous amener jusqu’au bateau. De nouveaux passagers qui entament la croisière en sens inverse pour revenir à Lombok sont déjà présents ainsi que nos anciens compatriotes qui ont tous répondu à l’appel de cette soirée d’adieu. Le repas n’est pas très bon mais ça n’a pas d’importance, nous ne sommes pas venus pour manger. Nous papotons avec les Corses Marie et Robert, avec lesquels le feeling passe vraiment bien, ainsi qu’avec Félix et Karine. Une fois le repas terminé et la table rangée, l’équipage nous interprète sa danse favorite qui, ma foi, est assez entraînante... Nous passons ensuite à une ambiance discothèque avec de la musique techno à fond. Une piste de danse est improvisée sur le pont du bateau et tout le monde se met à se trémousser dans tous les sens ! Malgré tout, la fatigue prend le dessus et nous quittons cette atmosphère bien festive, un peu peinés de partir aussi tôt. Nous embrassons tout le monde et souhaitons à tous bon voyage. L’équipage nous raccompagne jusqu’à la rive en canot.
Cette petite croisière de trois jours nous a beaucoup plu et nous sommes contents d’avoir rencontré des voyageurs aussi sympathiques. Nous avons pu admirer d’étonnantes créatures ainsi que de superbes paysages tout en profitant de cet agréable moyen de transport qu’est le bateau. La traversée de Sumbawa en bus aurait été bien plus fatigante et moins intéressante. Nous sommes enchantés d’avoir choisi cette option.
Eve-Laure