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Petit tour en jeep...

Le 16 juillet 2005,

Nous etions convenus hier soir avec Teresa de louer la voiture de sa fille pour la journee. Elle nous annonce ce matin que le vehicule n’est finalement pas disponible pour nous aujourd’hui. Elle fait des pieds et des mains en appelant tous les loueurs de voitures de la ville afin de nous en degoter une pour la journee. Elle finit par en trouver une de disponible qui devrait nous etre amenee a domicile dans quelques minutes. Chouette !

En effet, une mignonne petite jeep rouge debarque devant la maison peu de temps plus tard. Le temps de payer et de signer le contrat de location et puis hop... Nous voila partis dans notre 4x4 playmobile ! En effet, le vehicule ne parait pas super solide et nous sommes tellement serres dans ce petit habitacle... Ca change du camping-car !! En plus, ici, la conduite s’effectue a droite et nous ne sommes plus vraiment habitues apres 2 mois de conduite a gauche ! Apres quelques cafouillages cependant, les reflexes reviennent plutot rapidement. Tant mieux !

Hanga Roa vue depuis le point culminent de l’île
Hanga Roa vue depuis le point culminent de l’île

Nous commençons par vouloir monter en haut du plus haut sommet de l’ ile afin d’avoir une vue imprenable sur toute l’ ile de Rapanui. On nous avait prevenu qu’un 4x4 serait necessaire pour emprunter cette route. C’est peu de le dire ! Meme avec notre jeep, nous sommes loin d’etre assures d’arriver en haut... Des racines d’arbres sortent du chemin en terre faisant ballotter notre petite voiture dans tous les sens, des trous monstrueux nous font decoller et la boue nous fait patiner, voire carrement deraper. A un moment donne, nous nous retrouvons coinces dans une flaque de boue. Bon, il est temps de passer en mode 4x4. Nous eteignons le moteur, passons la commande appropriee puis essayons de faire redemarrer l’engin. Rien... Plus de contact... On dirait que la batterie est totalement dechargee ! Evidemment, nous nous trouvons au milieu d’une foret, sans personne autour... Alors que nous commencions a desesperer, nous essayons pour la enieme fois de tourner la cle de contact lorsque, oh miracle, la voiture redemarre enfin ! Mais que s’est-il passe ? Un mauvais caprice ? En tout cas, nous sommes heureux de nous sortir de ce mauvais pas. En mode 4x4, la jeep sort facilement du trou et nous continuons notre lente ascension vers le sommet du volcan.

Moaïs de Ahu Akivi
Moaïs de Ahu Akivi

Puis, tout d’un coup, un epais brouillard nous entoure amenant avec lui une bonne petite pluie. Il ne manquait plus que ca ! Le chemin devient vite boueux et difficilement praticable, meme avec une jeep. De plus, vu le temps, nous ne risquons pas de voir grand chose du haut de notre montagne ! Nous rebroussons donc chemin, a contrecoeur... Nous retrouvons la belle route bitumee et partons vers le nord, du cote des plages de sable. Le temps d’atteindre la cote, le soleil est de nouveau revenu et les nuages ont disparu. La meteo change vite sur une petite ile ! Perseverants, nous retentons notre expedition vers le plus haut sommet maintenant qu’il fait beau ! Meme la boue a eu le temps de secher depuis tout a l’heure... Connaissant deja un bout du chemin, nous foncons sur cette route cahoteuse a travers les champs ou broutent quelques chevaux sauvages. Je m’accroche comme je peux a ma poignee, decollant regulierement de mon siege tout en etant durement retenue par ma ceinture de securite. Quel rodeo ! En tout cas, ca m’amuse beaucoup plus que tout a l’heure !

Puna Pau, la carrière de chignons
Puna Pau, la carrière de chignons

Nous finissons par arriver au sommet de la plus haute montagne de l’ ile. Nous apercevons toute l’ ile d’ici, c’est incroyable ! La mer nous entoure de toute part et s’etend a l’ infini ou que nous regardions... Une impression d’isolement par rapport au reste du monde s’empare de moi instantanement. Je comprends mieux pourquoi les Rapanui ont surnomme cette ile "le nombril du monde" ! Nous redescendons ensuite par un autre chemin en esperant qu’il sera meilleur que le premier. C’est loin d’etre le cas, mais ce n’est pas tres grave, ca nous amuse beaucoup finalement et Michael s’eclate comme un petit fou a conduire son 4x4 dans les routes defoncees ! Par contre, notre petite voiture est maculee de boue jusque sur le toit. Difficile de croire qu’elle etait rouge auparavant ! C’est notre loueur de voiture qui va etre content !

Cercle de pierres utilisés pour des rituels
Cercle de pierres utilisés pour des rituels

Nous nous arretons a Ahu Akivi afin d’admirer les impressionnants Moais remis debout, puis nous passons par Puna Pau, la carriere ou etaient tailles les chignons poses sur la tete des Moais. La taille de ces chignons est plutot impressionnante !! Je me sens toute petite a cote... Alors, imaginez-moi a cote d’une statue !! Il est deja 3h avec tout ca et nous n’avons toujours pas dejeune. Nous revenons donc en ville afin de nous substanter dans un bon petit restaurant, sans oublier de passer chercher mes chaussures de randonnee remises a neuf par le cordonnier, puis nous reprenons notre route vers l’est de l’ ile cette fois. Nous admirons les Moais renverses du site de Vaihu avant de nous rendre, une fois encore, au volcan Rano Raraku et sa carriere de statues que nous avons tant aimes hier.

En haut du volcan Rano Raraku
En haut du volcan Rano Raraku

Nous montons directement en haut du volcan afin d’apprecier la superbe vue qui s’offre a nous de la-haut. Contrairement a hier, nous sommes quasiment seuls cette fois a profiter de ce majestueux spectacle... La vue imprenable sur le cratere et son lac est formidable. Nous avons l’impression de dominer le monde ainsi perches sur le bord du cratere ! Nous surplombons le vide de chaque cote, nous n’avons pas interet a glisser... Nous retrouvons la beaute des paysages a l’etat brut, sans barriere ni chemin balise. J’aime ! Nous restons un bon moment sur notre perchoir a savourer les beautes que nous offre notre planete. Je me perds dans la contemplation des Moais abandonnes a l’ interieur du cratere, des couleurs si diverses du volcan et de l’ incroyable panorama sur la cote ravagee par l’ecume des vagues...

Carrière de Moaïs
Carrière de Moaïs

Nous partons ensuite admirer la carriere des Moais en elle-meme. J’etais deja emerveillee hier de voir toutes ces tetes surgir du sol, mais l’impression est encore plus forte aujourd’hui, alors que nous sommes seuls sur le site. Ils sont si imposants... Je me sens si minuscule a cote d’eux... Je comprends la fascination que pouvaient ressentir les Rapanui de l’epoque envers ces geants de pierre... Ils m’impressionnent enormement ! L’atmosphere est chargee d’histoire et de mysticisme... Nous nous arrachons a notre contemplation afin d’avoir le temps d’arriver au site de Tongariki avant le coucher du soleil. Les 15 Moais nous toisent de maniere hautaine et severe. Etre seuls devant ces monstres sacres me fascine... La lumiere decline et les ombres, toujours grandissantes, glissent sur la mer en ondulant.

site de Tongariki
site de Tongariki

La forme de leur visage se profile dans le crepuscule naissant, ne faisant que renforcer davantage leur presence inquietante. Il commence a faire froid, il est temps de rentrer. Nous abandonnons a regret nos Moais afin de regagner notre logement.

Apres cette petite viree en jeep, l’ ile n’a desormais plus de secrets pour nous. Nous avons beaucoup apprecie cette journee riche en emotions. Decidement, l’ ile de Paques est un endroit fascinant regorgeant de beautes naturelles et d’etranges statues fabriquees par l’homme. Pourtant, ces dernieres ont l’air d’appartenir a l’ ile depuis toujours, de la meme facon que les arbres et les volcans. Elles semblent faire partie integrante de la nature. Nous sommes lesssives ce soir et ne tardons pas a aller dormir apres avoir rapidement dine au plus pres.

Eve-Laure

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