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Arrivee difficile a Battambang

Le 18 février 2005,

La nuit fut agitee etant donne que la chambre n’est pas du tout insonorisee par rapport a la route et le bruit est assez assourdissant meme la nuit alors que la circulation est moins dense. Nous nous contentons d’une brioche achetee la veille comme petit-dejeuner jusqu’a ce que nous nous apercevons qu’elle est fourree au thon !! Pas terrible au reveil... Nous partons pour la station de bus ou nous trouvons de quoi nous substanter correctement.

Cette fois, le bus nous conduit jusqu’a Aranya Prathet, ville fontaliere du Cambodge. De la, un tuk-tuk nous amene jusqu’a la frontiere proprement dite ou une tonne de paperasse nous attend. Malgre tout, en prenant notre temps et sans nous impatienter, nous arrivons au bout des files d’attente, des guichets et des tampons sans soucis. Apers avoir franchi la frontiere, nous avons nettement l’impression de changer de pays, c’est incroyable ! Des mendiants nous accostent, des estropies font la manche, des enfants a moitie nus nous harcellent... Rien a voir avec la Thailande ! Une ligne imaginaire franchie et un nouveau monde s’offre a nous... La pauvrete ambiante nous rappelle l’Inde, encore tres presente dans nos memoires... Ses contrastes egalement... De part et d’autre de la route defoncee traversee par de lourdes charrettes tirees par de pauvres hommes transpirants sous un soleil de plomb, s’etalent des casinos flambant neufs et ultra-modernes ! Les machines a sous etant interdites a Phnom Penh, elles se sont regroupees a la frontiere, ce qui arrange les Thailandais puisque ce sont les principaux clients de ces etablissements...

Nous decidons de ne pas partir pour Siem Reap tout de suite comme il etait prevu au depart, mais de faire un crochet par Battambang, petite ville coloniale apparemment tres sympathique. Aucun bus ne permet de faire le trajet ; il faut donc negocier avec un pick-up pour qu’il nous emmene la-bas. un premier gars nous accoste assez aggressivement et nous demande un prix exhorbitant pour la course. Nous arrivons a baisser le prix difficilement mais son ton aggressif ne me plait guere. Lorsqu’il nous ordonne de nous serrer a deux sur le siege du passager a cote du conducteur, je vois rouge et reprends mes bagages furieusement avant de m’en aller. Un policier qui a suivi la scene, nous propose de nous emmener a une veritable station de taxis ou les conducteurs de pick-up seront plus complaisants. Nous le suivons, soulages ! La negociation est plus facile et nous arrivons a un prix encore plus raisonnable, avec le sourire en prime ! Nous attendons un moment que le pick-up se remplisse de passagers, la plupart etant installes dans la remorque en plein soleil. Enfin, nous decollons avec la desagreable surprise de devoir nous entasser a quatre sur la banquette arriere. Ils aiment bien rentabiliser dans ce pays !

Les routes s’averent etre desastreuses, des crevasses et des nids de pooule se presentant tous les 5 metres. Nous sommes secoues comme des pruniers et nos fesses deviennent vite douloureuses... Sans parler de notre dos etant donne que nous n’avons meme pas assez de place pour nous redresser completement, le plafond etant trop bas... Et les genoux de Michael trouvent difficilement un chemin entre les sieges avant. Et nous sommes partis pour 2h30 comme ca ! Youpi !!! A mi-parcours, on nous indique que le pont est detruit et qu’il faut effectuer un detour par les champs... La, nous croyons rever, ballotes ainsi sur ce chemin de terre. La jeune fille Cambodgienne qui se trouve sur le siege du passager est collee a son telephone portable durant tout le trajet. Tout le monde a des telephones portables au Cambodge, mais ils n’ont pas de route ! C’est assez incroyable... Quand on leur en parle, ils jugent que le telephone portable leur parait plus indispensable... Les routes cabossees ? Ils s’en accomodent tres bien... Un jeune homme Cambodgien nous fait passer le temps en discutant avec nous en anglais, mais il est tellement bavard qu’il finit par nous saouler un peu... Ceci dit, il est tres gentil et surtout curieux de connaitre plein de choses sur notre beau pays qu’est la France.

Nous arrivons enfin a Battambang, heureux d’en finir avec ce calvaire, mais nous ne sommes pas au bout de nos peines. Le moteur du pick-up n’est meme pas encore arrete qu’une vingtaine de motards nous assaillent pour nous emmener dnas leur hotel de predilection. Nous leur demandons gentiment de nous laisser souffler un peu, mais rien a faire, ils nous parlent tous en meme temps ! Les tuk-tuk n’existent pas dans cette ville et les motos constituent le seul moyen de transport local. Je n’ai aucune envie de monter sur une moto avec mon sac et de toute facon, mes fesses ne le supporteraient pas dans l’etat ou elles se trouvent... Nous decidons d’ignorer les motards et de chercher notre hotel a pieds.

En chemin, nous passons devant une clinique dans laquelle nous leur proposons mes bequilles etant donne que je n’en ai plus besoin. Ils sont ravis de les recupere et nous assurent qu’elles seront utiles ici ! Je suis contente de savoir qu’elles seront utilisees a bon escient dans cette clinique cambodgienne. Nous continuons notre recherche d’hotels, mais les sacs se font lourds sur notre dos endolori et la fatigue se faite tres vite ressentir.

Coucher de soleil vu du toit
Coucher de soleil vu du toit

Resignes, nous suivons donc un motard dans son hotel tout proche et sommes seduits par la chambre qui est tres grande, propre et peu chere. Laissant les sacs a Michael, je pars tout de meme comparer notre trouvaille avec un autre hotel pres de la riviere, mais il n’y a pas photo, le premier est beaucoup agreable.

Nous sautons sous la douche et nous prelassons agreablement sur les matelas moelleux... Ca fait du bien ! L’hotel comporte un restaurant sur le toit d’ou nous pouvons admirer le coucher du soleil tout en avalant un succulent boeuf grille a l’ananas ! Extenues par cette journee de transport, nous partons nous coucher avec les poules !

Eve-Laure

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