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Le parc national de la Terre de Feu

Le 7 octobre 2005,

Le train du bout du monde
Le train du bout du monde

Le réveil est un peu brutal ce matin à cause des claquements de portes incessants et l’indélicatesse de nos colocataires... Nous n’avons pas pu bien récupérer cette nuit et sommes un peu sur les genoux. Nous devons pourtant tenir le coup, puisque Pupi, sa femme et la petite Rocio viennent nous chercher en voiture ce matin afin de nous emmener visiter le parc de la Terre de Feu. C’est très gentil à eux de nous faire visiter la région ! Nous sommes vraiment reçus comme de la famille, c’est très agréable !

La gare du bout du monde
La gare du bout du monde

Nous partons donc vers 9h30 du matin afin de visiter cette terre du bout du monde ! Lorsque les premiers explorateurs européens arrivèrent dans cette contrée hostile, ils furent intrigués par la présence de milliers de feux s’étendant sur toute la plaine. Il s’agissait en fait de feux que les Indigènes maintenaient constamment en activité, vu qu’ils ne possédaient pas de vêtements et vivaient entièrement nus ! Ils s’enduisaient juste de graisse de phoque afin de se protéger du froid... Ils entretenaient même un feu dans leur canoë, avec un ingénieux système qui évitait au bateau de prendre feu lors de leur sortie de pêche ! C’est que la température peut aller jusqu’à -20°C en hiver dans cette région ! Voilà ce qui explique l’appellation de cette terre du bout du monde : « la Terre de Feu » ou « la Terre des Fumées »...

Lac glacier à la frontière chilienne
Lac glacier à la frontière chilienne

Pupi nous conduit d’abord au train le plus austral du monde qui se trouve à l’entrée du parc et qui permet, à certaines heures, d’emmener les touristes visiter les environs. Le train est déjà parti mais nous admirons la belle gare d’époque rénovée. Pupi s’improvise guide et nous raconte l’histoire de ce train à vapeur initialement construit en 1910 par les prisonniers qui peuplaient le bagne d’Ushuaia. La voie ferrée est la même que celle d’antan qui servait à ravitailler en bois le village et passe à travers la forêt et les tourbières du parc. Cette gare du bout du monde, coincée au milieu des montagnes, porte bien son nom !

Rocio et son nouveau copain
Rocio et son nouveau copain

Pupi nous emmène ensuite admirer nombre de lacs, de rivières et de forêts du parc, nous expliquant à chaque fois des tonnes de choses que nous avons un peu de mal à comprendre quelquefois. Les arbres et les feuilles du parc n’ont pas de secret pour lui ; ça se voit qu’il aime la nature... Rocio, quant à elle, galope un peu partout au grand dam de sa grand-mère qui a du mal à la suivre ! Elle reste encore timide avec nous et nous évite soigneusement. C’est normal, nous sommes de parfaits inconnus pour elle !

Pupi et Eve-Laure
Pupi et Eve-Laure

Un vent terrible se lève en fin de matinée rendant la mer plutôt houleuse. Moi qui m’étonnais du temps vraiment clément que nous avons depuis hier alors que nous nous trouvons à l’extrême sud du pays, je suis servie à présent ! Je comprends mieux pourquoi certains arbres sont presque couchés par la violence des rafales de vent... Luisa nous offre un bon café chaud qu’elle avait soigneusement préparé dans un thermos et emmené avec elle pour l’occasion. Elle pense à tout notre Luisa et s’occupe de nous comme de ses propres enfants...

Nous partons ensuite admirer de beaux et compliqués barrages de castors. Ces rongeurs, provenant du Canada et introduits en 1946 afin de développer l’industrie de la fourrure, n’ont rencontré aucun prédateur sur leur chemin et ils ont provoqué un véritable désastre dans la forêt fuégienne.

Bras de mer
Bras de mer

Ils rongent les arbres mais surtout les inondent , pourrissant ainsi leurs racines ! Le massacre de la forêt est bien perceptible un peu partout dans les environs... Incroyable que ce genre de petites bêtes puissent causer autant de dégâts ! Le travail de ces castors peut provoquer l’inondation de toute une partie de la forêt ! Terrible... Les hommes auraient encore une fois dû réfléchir un peu plus avant d’intégrer de tels animaux ici. Les conséquences en sont souvent dramatiques...

Nous arrivons ensuite au bout de la route qui se finit sur la mer. Nous voici réellement au bout du monde ! Ici s’arrête la Panamérica qui traverse toute l’Amérique de l’Alaska jusqu’ici après 17 848 km ! Ca ne nous laisse pas indifférents dis donc... Nous admirons les magnifiques paysages que nous offre cette contrée éloignée, tout en nous accrochant aux branches pour ne pas nous envoler dans une bourrasque de vent, puis quittons le parc, pleins de belles images en tête. Avant de rentrer, Pupi nous emmène tout en haut d’une montagne afin d’admirer une belle vue panoramique sur la ville d’Ushuaia. Superbe ! Ca clôt en beauté notre très sympathique promenade. Merci beaucoup Pupi ! Il nous ramène ensuite à notre hôtel où nous nous écroulons sur notre lit, complètement lessivés... Je commence à en avoir marre d’être constamment aussi crevée ! J’ai du mal à profiter des endroits visités du coup, la fatigue me rattrapant vite... J’espère que nous pourrons récupérer cette nuit !

Barrage de castor
Barrage de castor

Nous partons déjeuner vers 15h dans une excellente parilla locale (restaurant spécialisé en grillades) puis retournons nous reposer dans notre chambre. Vers 18h, nous retournons chez Pupi qui nous avait invités à passer dans la soirée mais nous avons un peu l’air de les réveiller, ce qui nous gêne beaucoup... Ils nous mettent cependant vite à l’aise et des discussions engagées fusent bientôt de partout. Nous abordons le sujet sensible des Chiliens, détestés par la majorité des Argentins (Pupi en première ligne) pour des histoires de frontières entre les deux pays... Vers 21h, alors que nous allions partir, ils nous invitent gentiment à rester dîner. Comment leur refuser ? Ils sont si gentils... Cependant, nous avons du mal à tenir le coup, la fatigue se faisant de plus en plus ressentir ! Nous voyons le repas arriver vers 23h avec soulagement, nous permettant ensuite de nous éclipser juste après manger. Nous adorons discuter avec eux, mais ne sommes pas forcément au top de notre forme en ce moment... De plus, Pupi souhaite nous montrer plein de choses intéressantes sur son ordinateur, mais regarder un écran durant des heures finit vraiment par fatiguer les yeux...

Fin de la Panamerica
Fin de la Panamerica

Nous arrivons vers minuit à notre hôtel pour trouver le salon encore une fois bondé de monde. Je sens que ça ne va pas être facile de nous endormir... En effet, je ne réussis pas à fermer l’œil avant 2h30 du matin ! De fatigue et d’énervement, une crise d’asthme assez violente me prend tout à coup ! Je panique, ne réussissant plus à respirer et alertant tout le voisinage au passage, mais Michaël réussit à me calmer et je reprends doucement mon souffle. Bon, je crois que mon corps tire la sonnette d’alarme... Il faut absolument que je me repose sinon il risque encore de m’arriver un problème de santé. Ce serait dommage à une semaine du retour ! Ma crise aura au moins calmé nos voisins qui se sont arrêtés de parler... Nous pouvons donc nous endormir doucement dans un calme précaire.

Eve-Laure

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