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Note pour plus tard : ne jamais prendre l’avion un vendredi 13 !!

Le 13 mai 2005,

Nous nous reveillons vers 4h du matin afin d’avoir le temps de nous preparer et de prendre le bus, reserve la veille, qui nous amene directement a l’aeroport. Une fois sur place, nous nous apercevons que notre avion fait une escale a Gove, un aeroport qui se trouve en pleine terre d’Arnhem, a quelques centaines de kilometres de la. Soit, ce n’etait pas prevu, mais bon... Notre vol durera plus longtemps que prevu, ce n’est pas tres grave, personne ne nous attend !!

Le vol jusqu’a Gove se deroule sans encombre et dure a peine plus d’une heure. Une fois a l’aeroport de Gove, nous descendons tous de l’avion afin de remonter dans le meme une demi-heure plus tard (quelle logique !) tout en etant repasses au detecteur de rayons X au prealable. Ils ont d’ailleurs detecte le canif que Michael avait oublie dans son bagage a main, alors qu’ils n’avaient rien vu a Darwin ! Nous redecollons en direction de Cairns cette fois, qui ne se situe qu’a 2 heures de vol d’ici, a peu pres. Durant le vol, je sens que quelque chose ne tourne pas rond avec cet avion. Je commence a etre habituee aux trajets aeriens et la, quelque chose cloche, c’est evident. Les appels d’air sont trop nombreux et l’avion fait un drole de bruit, tout en ralentissant franchement sa course... Je fais part de mes inquietudes a Michael qui n’a rien remarque de particulier de son cote. je dois donc me faire des idees... Mais peu de temps plus tard, une voix dans le micro nous fait une annonce que nous avons beaucoup de mal a comprendre a cause du terrible accent australien. Nous decodons quand meme les mots "problemes techniques" ce qui ne nous rassure pas vraiment ! Les hotesses de l’air passent dans les rangs avec un sourire crispe de circonstance, afin de s’assurer que tout le monde est bien attache. Plus personne de parle dans l’avion et tout le monde attend avec impatience que l’avion atterrisse. Les scenarios les plus catastrophiques defilent dans ma tete a cet instant. Michael et moi nous serrons la main comme si ce simple geste pouvait eviter le pire. L’avion bouge violemment en tous sens et nous nous demandons comment il va bien pouvoir atterrir dans ces conditions. Toutefois, il vole a tres basse altitude et a reduit considerablement sa vitesse. Il finit par sortir ses trains d’atterrisage et nous prions afin que tout se passe bien... Il touche le sol doucement et nous roulons sur la piste durant un moment avant de s’immobiliser. Ouf, nous sommes sauves ! Je suis soulagee d’etre revenue sur la terre ferme sans mal. Je ne demande qu’a sortir de cet avion de malheur a present. Nous descendons de cet engin pour nous apercevoir que nous sommes revenus a l’aeroport de gove ! Et moi qui pensais que nous etions arrives a Cairns... Je ne l’ai pas senti faire demi tour en plein vol.

Sur le chemin de l’aeroport, nous comprenons, rien qu’en regardant l’avion, d’ou vient le probleme. Un des parebrises du poste de pilotage s’est completement brise, mais etant securise, n’a heureusement pas vole en eclat... Je crois que nous ne sommes pas passes loin de la catastrophe ! Si la fenetre avait eclate, nous ne serions plus de ce monde a l’heure actuelle... Personne n’a l’air de comprendre comment une chose pareille a pu se produire. Nous volions trop haut pour avoir percute un oiseau ! Une hotesse nous propose donc de nous emmener au "Arnhem Club" ou nous pourrons nous detendre en attendant qu’un ingenieur vienne reparer l’avion. Un bus scolaire emmene donc tous les passagers a ce club, qui se situe dans le centre d’un petit village, perdu au milieu de la terre d’Arhnem. Nous sommes vraiment au milieu de nulle part ! Ce petit village doit son existence a l’exploitation d’une mine d’aluminium qui se trouve a proximite. Cette petite ville regroupe essentiellement des mineurs et quelques industriels. Aucun touriste n’a jamais mis les pieds ici ! De la nourriture et des boissons fraiches sont mises a notre disposition et nous n’avons plus qu’a prendre motre mal en patience... Moi qui voulais visiter la terre d’Arhnem, je suis servie !!

Je suis tellement contente d’etre ressortie indemne de cet avion que le fait de devoir attendre ici, dans ce trou paume, durant un temps indetermine, ne me derange absolument pas ! Au contraire, j’en profite pour rattrapper mon retard dans la redaction de mon carnet de route... Ce que je remarque au premier abord, c’est que tout le monde a l’air de prendre ce contre-temps plutot bien, meme ceux qui ont des correspondances d’avion importantes a prendre pour retourner chez eux. Les Australiens sont plutot cool et profitent du fait de se retrouver coinces la pour rigoler ensemble devant une bonne biere ! Les Francais se seraient deja mis a raler depuis longtemps, je pense... C’est vrai que nous sommes un pays de raleurs quand meme !!

Une hotesse de l’air vient nous annoncer vers midi que l’avion a besoin d’une nouvelle piece qui n’est construite qu’a Adelaide et qu’elle va mettre environ 7 heures a etre acheminee jusqu’ici... Elle nous explique qu’il existe un avion de rechange normalement, mais il est actuellement en reparation. Pas de chance ! Pour couronner le tout, elle nous annonce qu’il n’y a pas assez d’hebergements dans cette ville pour loger tout le monde cette nuit en cas de besoin ! Bon, tout va bien... Elle nous previendra lorsqu’elle aura plus d’informations. Nous retournons donc a nos occupations essentiellement dediees a l’attente... Quelques Aborigenes nous ont rejoint dans ce club et discutent entre eux tout en faisant defiler les bieres. Michael et moi essayons de discuter avec eux, mais ca devient de plus en plus difficile au fur et a mesure que leur degre d’alcoolemie dans le sang augmente ! Ils nous expliquent qu’ils vivent dans le coin et viennent jusqu’a la ville pour boire... ils ont l’air tellement desoeuvres ! L’une d’entre elles me raconte que cette terre, ou se trouve la ville miniere a present, appartenait a sa grand-mere autrefois et qu’elle en a ete depossedee. Ils ont l’air d’avoir envie de nous parler ; ils sont plutot contents d’avoir trouver deux personnes qui les ecoutent. Un homme propose meme a Michael de l’emmener dans une boutique specialisee pour lui apprendre a jouer du didgeridoo... Mais nous ne pouvons pas trop nous eloigner d’ici de peur que des informations interessantes sur notre eventuel depart nous soient annoncees ! Malheureusement, leurs discours deviennent de plus en plus incoherents a cause des litres de bieres ingurgites ! C’est malheureux... Nous sommes navres de les voir dans un etat pareil.

Vers 3h de l’apres-midi, l’hotesse vient nous annoncer que tout le monde sera rapatrie a Darwin ce soir afin d’y dormir et nous pourrons reprendre un avion pour Cairns le lendemain matin. Bien, nous revenons a la case depart, sans toucher les 20 000 francs ! Un premier groupe partira a 17h ce soir et un deuxieme vers 23h. Evidemment, le premier groupe sera compose de personnes etant vraiment pressees et ayant des obligations importantes a accomplir... Nous ferons bien entendu partie de la deuxieme fournee Michael et moi. Puisque nous sommes coinces la, autant partir visiter un peu le coin ! Nous partons nous promener jusqu’a la plage magnifique qui borde le village. Elle est totalement deserte et nous aurions bien effectue un petit plongeon si nos maillots de bain n’etaient pas dans nos bagages qui se trouvent on-ne-sait-ou !

Le bus vient nous chercher vers 20h pour nous emmener a l’aeroport. Une fois arrives, nous recuperons nos bagages, mais l’hotesse nous demande de prendre en bagage a main nos affaires personnelles pour la nuit, parce qu’elle n’est pas sure que nos valises nous suivent dans l’avion pour Darwin ! Elle nous explique que l’avion est vraiment petit et qu’il n’y aura peut-etre pas de place pour tous les emporter. Elle nous demande d’ailleurs a chacun de monter sur la balance a bagages afin de noter notre poids... Tout ca est fort rassurant ! Nous n’avons plus qu’a attendre dans la salle d’embarquement que notre coucou arrive. Enfin, nous le voyons atterrir vers 23h et nous montons tous a bord, avec nos bagages finalement, soulages de pouvoir enfin partir, meme si c’est pour revenir au point initial ! Je suis completement extenuee ; nous sommes debout depuis 4h du matin quand meme ! L’avion a helices dans lequel nous montons est en effet minuscule. J’essaie de dormir un peu tout en ecoutant le discours du stewart terriblement effemine...

Nous arrivons a Darwin vers minuit et demi et, apres avoir recupere nos sacs, un bus nous emmene au Holiday Inn, afin d’y passer la nuit... qui sera plutot courte puisqu’il est deja 2h du matin et que notre avion part a 6h pour Cairns !! Nous avons donc le droit a 3 bonnes heures de sommeil devant nous... Super ! Nous avons la surprise de voir que la chambre qui nous est offerte par la compagnie pour la "nuit" n’est autre qu’une immense suite ! Je suis vraiment decue de ne pas pouvoir profiter plus longtemps de tout ce luxe ! Jamais de ma vie je n’ai eu l’occasion de dormir dans un endroit pareil... La chambre comporte deux salles de bain avec baignoire ET douche, un petit salon se presente a nous lorsque nous penetrons dans la piece et un immense lit moelleux se situe tout au fond. Il y a meme Internet a volonte dans la chambre !! Malheureusement, nous delaissons tous ces gadgets pour nous effondrer dans notre lit et nous endormir comme une masse...

Eve-Laure

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