Le 2 juin 2005,
Nous nous réveillons tranquillement vers 8h du matin, au milieu d’un parking, plusieurs voitures s’étant installées à côté de nous dans la matinée. Nous nous préparons rapidement et filons vers la marina de Nelson Bay afin de nous renseigner sur une éventuelle escapade pour voir les baleines. Nous apprenons avec joie que la saison des baleines a déjà commencé ici et que plusieurs bateaux partent vers 10h à leur rencontre. Nous sautons donc sur l’occasion et choisissons la compagnie "Imagine" qui nous avait été conseillée par le capitaine de Port Macquarie.
Nous embarquons donc vers 10h sur un yacht flambant neuf et faisons connaissance avec les membres de l’équipage qui sont très sympathiques. Nous ne sommes que six touristes à profiter de ce magnifique bateau, l’équipage étant plus nombreux que nous ! Nous larguons les amarres et sortons de la grande baie de Port Stephens à toute allure. Dès notre sortie de la baie, les vagues se montrent plus féroces et nous sommes littéralement ballottés de haut en bas toutes les deux minutes. Le haut de cœur n’est pas loin ! Nous apercevons notre 1ère baleine une demi-heure après avoir "décollé" ! Elle est encore loin, mais nous la voyons bien sauter hors de l’eau... Je suis si excitée d’en apercevoir enfin une ! Elle plonge dans l’eau et disparaît de notre vue... Nous en profitons pour nous rapprocher doucement. Le capitaine nous explique qu’elle a besoin de respirer toutes les quatre minutes en moyenne. Nous patientons donc en regardant notre montre... Soudain, nous voyons un puissant jet d’eau crever la surface de l’eau, puis le monstre apparaît ! Nous sommes encore un peu loin, mais cette baleine à bosse nous paraît tout de même énorme ! Elle nous dit bonjour 3 ou 4 fois puis redisparaît dans l’eau en nous montrant sa queue si caractéristique. L’équipage du bateau est aussi content et excité que nous de l’apercevoir, ça fait vraiment plaisir !
Nous quittons notre belle baleine et tombons sur tout un banc de dauphins blancs et noirs. Ils sont plusieurs dizaines à venir jouer avec le bateau, à sauter hors de l’eau et à nager à toute vitesse. Nous les voyons de si près, c’est incroyable ! Ils sont plus gros que ceux d’Indonésie et beaucoup moins farouches. Nous hurlons tous de joie en les voyant si joueurs et si curieux envers nous. Le capitaine s’amuse à lancer le bateau à toute allure pour voir si les dauphins nous suivent toujours. Et ils sont toujours là, à nager si vite que nous avons du mal à les suivre du regard ! Je ne m’imaginais pas que des dauphins pouvaient se mouvoir aussi rapidement... Ils finissent par nous quitter, sans doute lassés de jouer. Ils seront bien restés un bon quart d’heure avec nous quand même, pour notre plus grande joie !
Nous apercevons peu de temps plus tard, non pas une, mais trois baleines qui nagent ensemble près des côtes... Un petit accompagne les deux adultes ! C’est tellement incroyable de pouvoir les apercevoir ainsi... Je suis aux anges ! Et l’ambiance sur le bateau est tellement sympa, tout le monde étant si heureux d’admirer ces créatures gigantesques... Nous essayons d’approcher cette famille de mammifères marins lorsqu’une véritable marée de dauphins s’élance vers nous. Ils ne sont pas des dizaines ni des centaines, mais des milliers à nager vers nous tous ensemble. C’est vraiment impressionnant ! C’en est presque un peu effrayant... Nous restons tous bouche bée devant ce spectacle. Même les membres de l’équipage nous avouent qu’ils n’en ont jamais vu autant d’un coup ! Incroyable...
Nous admirons une dernière fois notre baleine, puis nous repartons en direction du port, la tête emplie de merveilles. Sur le chemin du retour, nous discutons avec un des membres de l’équipage qui nous apprend plein de choses intéressantes. Il nous explique pourquoi les baleines sautent hors de l’eau. N’étant pas dotées de sonar, elles sautent afin d’avoir une bonne vision de la surface de l’océan autour d’elles. Elles sont également souvent couvertes de gros parasites et le claquement brutal de leur peau contre la surface de l’eau permet d’en enlever certains. Il nous explique aussi que ces animaux sont des espèces protégées car en voie de disparition, mais que le Japon et la Norvège continuent à les chasser pour les manger... Nous apprenons également avec stupéfaction que la France soutient le Japon sur ce sujet !! Je n’en reviens pas... Nous n’étions absolument pas au courant et je suis révoltée d’apprendre une chose pareille ! Continuer à chasser les baleines de nos jours est intolérable... Et je ne comprends pas que le gouvernement français puisse supporter une abomination pareille ! Tout ça par intérêt politique certainement... Je suis écoeurée ! Dire qu’il faut se trouver à l’autre bout du monde pour apprendre ce genre de chose sur son propre pays !
Il nous explique que les baleines reviennent actuellement de l’Antarctique afin de passer l’hiver au large du Queensland. Elles nagent près des côtes à cause d’un énorme courant qui passe au large et qui les ralentirait. Elles sont, paraît-il, moins farouches qu’auparavant, étant donné qu’elles savent que les bateaux qui viennent d’Australie ne leur veulent pas de mal. Lorsqu’elles étaient chassées en Australie, il était quasiment impossible d’en approcher une, elle disparaissait aussitôt... Aujourd’hui, elles sont de nouveau visibles et ne font pas trop cas de nous... Ces bêtes sont très intelligentes.
Nous revenons au port de Nelson Bay absolument enchantés par notre escapade en mer ! Je ne pensais pas voir autant de baleines et de dauphins... Nous reprenons notre van et partons à la recherche de la plus grande dune de sable d’Australie (35 kms de long...), mais nous peinons à la débusquer malgré sa superficie... Nous finissons par tomber dessus alors que nous allions abandonner. Cette étendue de sable qui se jette dans la mer bleue est splendide ! Beaucoup de tours organisés partent en 4x4 dans ce désert, nous décidons d’y aller à pied pour notre part. Nous gravissons les dunes de sable et admirons le paysage fantastique qui s’offre à nous. Quelle merveille !
Nous revenons jusqu’à notre van et mangeons quelques bricoles avant de reprendre la route. Nous n’avons pas de temps à perdre, nous devons absolument être à Richmond, une petite ville aux portes des Blue Montains, ce soir ! Notre planning est plutôt serré... Je prends le volant jusqu’aux abords de Sydney, puis Michaël finit le trajet. Maintenant que nous arrivons près de Sydney, la circulation devient plus dense et la conduite plus difficile... Nous arrivons de nuit à Richmond, bien fatigués ! Nous sommes dans les montagnes à présent et préférons prendre un hôtel pour la nuit afin de ne pas avoir trop froid. Notre van n’ayant pas le chauffage, nous n’avons pas envie de geler sur place cette nuit ! Nous essayons un premier motel dans la ville, mais la chambre n’est vraiment pas donnée ! Nous poursuivons par des cafés faisant aussi hôtel, mais personne n’est disponible pour nous montrer la chambre, le barman ne pouvant quitter son comptoir. Nous attendons un moment qu’il se libère, mais la fatigue, l’odeur désagréable des cigarettes et l’envie de nous allonger dans un bon lit auront raison de nous... Nous revenons au motel qui propose des chambres un peu chères.
Nous arrivons à bout de forces à l’accueil du motel, nous n’en pouvons plus ! Devant nos têtes abattues, le gérant a pitié de nous et nous fait une petite ristourne sur le prix de la chambre, puis nous donne les clefs. Nous avons la surprise de découvrir une belle petite suite ! Son motel étant vide, il nous a donné les clefs de sa plus belle chambre pour le prix d’une standard ! C’est vraiment gentil de sa part... Nous devons avoir une bonne tête, les gens aiment bien nous faire des cadeaux ! En tout cas, ça tombe à pic, vu l’état de fatigue dans lequel nous nous trouvons. Il y a même un petit frigo, une bouilloire, du thé et du café ainsi qu’une petite table à manger... Après une bonne douche relaxante, nous transportons notre popote dans la chambre et dînons sur notre petite table. Il y a quand même ici plus de place que dans notre van ! Il ne fait pas chaud ce soir, nous sommes contents d’avoir pris une chambre d’hôtel... Nous nous installons sous notre couette douillette et regardons un film de vampires sur la belle télévision avant de nous endormir profondément.
Eve-Laure