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Le parc Litchfield

Le 7 mai 2005,

Meme si nous nous reveillons a l’aube, nous avons bien dormi cette nuit, la chambre etant a peu pres calme. Nous avons un peu recupere. Nous petit-dejeunons rapidement dans la cuisine et attendons l’arrivee du 4x4 avec seulement un petit baluchon comme sac de voyage pour nous deux. Nous laissons nos gros sacs a dos dans la consigne de l’hotel, nous les retrouverons dans 5 jours !

Cascades ...
Cascades ...

Notre guide vient nous chercher au volant de son immense 4x4 a 9 places trainant une remorque faite maison, digne d’un film d’aventure. Nous sommes les premiers a monter dans le 4x4, il faut maintenant aller chercher les autres voyageurs de l’expedition. Notre guide se prenomme Danny et parle un anglais assez incomprehensible pour nous. Ca promet ! En tous cas, il a l’air tres sympa, bien qu’un peu speed pour le moment. Nous nous arretons a une autre auberge de jeunesse pour prendre 5 autres passagers, que des jeunes d’a peu pres notre age et parlant tous un anglais irreprochable ! Mon Dieu, je suis deja larguee dans la conversation au bout de 5 minutes... Nous faisons donc la connaissance de Robin, un Britannique, sa copine Taley, une Neo-Zelandaise, Javier, un habitant de Sydney originaire d’Uruguay, Fay, une Anglaise et Silke, une voyageuse hollandaise. Ils ne font pas beaucoup d’efforts pour parler lentement... Ils ont tous amener avec eux des sacs enormes contenant des tonnes d’affaires ! Et dire que nous nous sommes tortures l’esprit pour ne prendre que l’essentiel...

... du parc Litchfield
... du parc Litchfield

Notre guide nous arrete en pleine foret afin d’aller chercher du bois pour le feu de ce soir et des jours suivants. Nous voila donc, courbes en deux, en pleine nature, a ramener des plus ou moins grosses branches (voire des troncs d’arbres !) les plus seches possibles. Nous les transportons sur le toit de la grosse remorque, les attachons bien ensemble et repartons pour de nouvelles aventures. Nous nous arretons encore une fois quelques kilometres plus loin, au milieu de nulle part. Un homme vient a notre rencontre et nous emmene en pleine clairiere afin de nous presenter a sa famille qui se trouve en train de faire chauffer de l’eau sur un feu de bois. Il s’agit en fait d’Arborigenes qui veulent nous faire partager leur culture. Ils n’ont rien a voir avec ceux qui trainent dans les rues de Darwin ! Ceux-ci ont l’air enjoue, heureux de nous faire partager leur savoir et assez occidentalises avec leurs lunettes de soleil dernier cri sur le front ! Ils nous proposent du the et quelques biscuits avant de nous faire une petite demonstration de didgeridoo (long tube en bois par lequel il faut souffler afin de produire des sons). Nous sommes tous fascines par les sons qu’ils arrivent a produire avec ces instruments. Ils nous les font essayer, masi le resultat ressemble plus a des grognements ignobles qu’a des sons melodieux. Michael persevere pourtant et reussit a produire des sons tout a fait corrects. L’un des Aborigenes, voyant qu’il s’interesse vraiment a cet instrument, s’improvise en tant que professeur durant plus d’une heure. Il a l’air plutot content de voir que l’un d’entre nous s’implique dans cet art. Il aborde meme la dimension sprirituelle de l’instrument. Chaque musicien doit trouver l’instrument qui lui correspond car chaque didgeridoo emet des vibrations differentes. Ils peuvent aussi etre utilises pour soigner les gens en projetant les vibrations emises sur la partie malade. Il va meme plus loin en evoquant la possibilite d’entrer en resonnance avec les vibrations de la Terre. La premiere difficulte de Michael est de reussir a emettre un son continu tout en prenant des inspirations regulieres par le nez. Mais a force de perseverance et sous les bons conseils de son professeur, il reussit a depasser cette etape brillamment. Il se laisse alors totalement envahir par la musique qu’il emet. Il la ressent et s’impregne par la meme occcasion de l’environnement dans laquelle elle se perd...

Lezard local cache au bord d’une riviere
Lezard local cache au bord d’une riviere

Durant ce temps, les autres membres de la famille nous apprennent a utiliser une lance pour la chasse, a fabriquer des paniers en osier et nous parlent un peu de leurs coutumes. Ils nous expliquent qu’ils ont de grandes connaissances en matiere de sante et qu’ils n’utilisent jamais les medicaments occidentaux. Ils nous parlent de leurs sites sacres, de leurs rituels... J’essaie de m’accrocher a la conversation, masi j’avoue que j’ai vraiment du mal a comprendre l’accent australien. En Asie, l’anglais n’etant pas leur langue maternelle, ils parlaient doucement et utilisaient des mots simples pour se faire comprendre. Ici, ils parlent a toute allure et avalent la moitie de leurs mots, c’est l’horreur ! En tous cas, je suis contente de voir que certains Aborigenes s’en sortent plutot bien, meme si j’ai bien peur que ce ne soit pas la majorite d’entre eux... Des efforts de la part d’un petit comite australien sont tout de meme fournis afin de preserver la culture ancestrale des Aborigenes. Mais tant que le gouvernement ne prendra pas en compte leur difference culturelle et leurs revendications, leur condition ne s’ameliorera pas.

Termitiere cathedrale
Termitiere cathedrale

Nous quittons cette charmante famille afin de poursuivre notre route. Nous sommes tous ravis de les avoir rencontres et d’avoir pu echanger avec eux. Je me dis que ca aurait pu etre bien aussi de partir quelques jours en terre d’Arnhem, une des reserves aborigenes, afin de pouvoir les rencontrer et ecouter leur histoire. Nous n’aurons pas le temps cette fois-ci malheureusement. Nous dejeunons dans le bush un repas froid a base de jambon, tomates, poivrons, salade, thon, fromage... Michael et moi nous jetons sur la nourriture, trop heureux de pouvoir manger des produits occidentaux ! Nos compagnons de voyage nous regardent avec effarement engloutir la charcuterie et le fromage a toute vitesse. Nous nous apercevons tout de meme que les aliments ont moins de gout qu’en Asie. Les tomates sont fades, le thon sans gout et les fruits definitivement moins sucres... Vive la production massive occidentale !! Ceci dit, la quantite est la et nous avons bien besoin de nous remplumer.

Le reste de l’apres-midi est consacree a la baignade dans l’eau douce des cascades du parc Litchfield. Le gars de l’agence nous avait assure que les journees seraient sportives et pour l’instant, nous n’avons pas encore eu l’occasion de faire plus de 500 metres a pieds. Ca nous convient tres bien, pour notre part... Nous pouvons ainsi nous reposer tranquillement. Le probleme, c’est que nous sommes en plein week-end et la moitie des habitants de la region a decide d’aller se rafraichir egalement dans l’eau claire. Du coup, les bassins sont bondes d’Australiens sirotant leur biere a moitie dans l’eau ! Heureusement qu’on nous a vendu le tour comme un moyen d’eviter la foule... Meme si c’est tres agreable de se baigner dans l’eau des cascades, nous sommes tous un peu decus de voir autant de monde. Ca ne fait pas vraiment tres sauvage du coup ! Heureusement, nos compagnons n’ont pas l’air de trop aimer cette ambiance surchargee non plus. Nous expliquons donc a Danny, notre guide, que nous souhaitons etre plus au calme durant les prochains jours. Nous visitons ensuite une autre cascade plus deserte cette fois-ci et pour cause... Elle est infestee de crocodiles ! La baignade est donc fortement deconseillee... Hum, je prefere en effet rester hors de l’eau ! Nous n’en verrons cependant aucun pointer leur nez.

Nous roulons a vive allure avec le 4x4 et traversons de magnifiques paysages competement sauvages. Les routes s’etendent, toutes droites, sur des kilometres, sans que nous ne croisions le moindre vehicule. Il y a vraiment de quoi s’endormir au volant ! Nous n’avons pas non plus interet a etre en panne d’essence parce que les stations ne se trouvent generalement pas tous les 3 kilometres... Parfois, nous traversons une petite ville qui a l’air de sortir de nulle part, puis un kilometre plus loin, nous retrouvons les contrees sauvages et verdoyantes. C’est un drole de pays que voila ! C’est incroyable comme la nature reprend ses droits sur l’homme lorsque ce dernier essait de l’apprivoiser... La civilisation a du mal a s’implanter sur ces terres sauvages, ca se voit.

Nous apercevons notre premier kangourou, ou plutot un wallaby qui est plus petit qu’un kangourou, sur le bas-cote de la route. Il deguerpit bien vite en sautillant a notre approche. Un peu plus tard, nous avons la joie de pouvoir en apercevoir plus d’une dizaine qui sont en train de brouter de l’herbe dans le bush. Quel bonheur d’en apercevoir autant ! Ils nous regardent curieusement, leurs petites pattes de devant relevees. Ils sont si mignons ! Il commence a faire nuit a present et il est temps de trouver un endroit ou monter le campement. Danny sait exactement ou aller et nous emmene dans une vaste clairiere, connue de lui-seule. Durant la route, nous assistons a un magnifique coucher de soleil rougeoyant a travers la vitre de la voiture. Nous croisons de nombreuses prairies completement brulees par le feu. Le guide nous explique que traditionnellement, les Aborigenes mettent le feu au bush au debut de la saison seche de facon controlee lorsque les buissons ne sont pas encore trop inflammables. Cela permet ainsi d’eviter les incendies devastateurs qui peuvent se declencher naturellement a la fin de la saison seche.Cette pratique a l’air de plutot bien marcher. Pour les aborigenes, le feu est un moyen de nettoyer la terre afin qu’elle puisse renaitre comme neuve. Les plantes n’ont apparemment pas de mal a repousser l’annee suivante de plus bel.

Il fait nuit noire lorsque nous arrivons dans la clairiere et nous devons monter nos tentes a la lumiere de nos torches. Nous avons le droit a une petite tente de deux places, c’est bien suffisant pour nous et ca nous permet d’avoir un peu d’intimite. Michael s’occupe d’allumer le feu tandis que nous mettons la main a la pate pour cuisiner du poisson en papillotte sur le feu. Nous nous regalons de ce poisson industriel sans arrete tout en admirant la myriade d’etoiles de la voie lactee. Tout le monde est fatigue et personne n’est vriament enclin a discuter. Nous etendons les hurlements des dingos (chiens sauvages reputes comme etant plutot dangereux) au loin et les filles ne sont pas vraiment rassurees. Nous partons nous coucher assez tot tout en continuant d’admirer le ciel a travers la moustiquaire de la tente ouverte sur les etoiles. Quel bonheur de s’endormir en gardant cette si belle image de ciel etoile comme dernier souvenir de la journee.

Eve-Laure

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