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Jaipur : drôle de rencontre !

Le 2 décembre 2004,

Nous avons enfin passé une bonne nuit sans trop de bruit, ça fait du bien ! Heureusement parce que la journée qui suivit fut pour le moins étrange et j’en étais toute retournée en fin de soirée...

Nous décidons de partir à pieds jusqu’à la vieille ville de Jaipur, la cité rose, appelée ainsi pour ses maisons peintes en rose. La ville de Jaipur nous parait plus sympa et plus abordable que Delhi ou Agra. C’est une grande ville, certes, mais nous lui trouvons un cachet bien sympathique avec ses marchés d’épices, de fruits et légumes, ses grandes avenues et ses marchands de bric à brac. Cette ville nous parait moins pauvre et moins corrompue qu’ailleurs. Les rickshaws n’insistent pas des heures en nous racontant qu’ils vont mourir si nous ne montons dans leur voiture... Ici, un simple "non" suffit et ils s’en vont ! Oh miracle !!

Jaipur s’avère être une ville très commerciale. Elle regorge de boutiques de textiles et de saris. Je n’ai d’ailleurs pas pu m’empêcher d’en acheter un, ils sont tellement magnifiques ! Le vendeur m’explique comment le porter... C’est incroyable, il s’ajuste parfaitement sans avoir besoin d’accroche ou de bouton pour le faire tenir... Il suffit juste de savoir l’enrouler sur la taille comme il faut.

Nous croisons à un détour d’une ruelle, un indien qui commence à nous taper la discute et à nous raconter des histoires drôles en anglais. Apres être restés quelque minutes en plein milieu de la rue à discuter, il nous invite dans son échoppe pour boire un thé indien (thé + lait + gingembre) et nous discutons un long moment avec lui. Deux autre lascars viennent se joindre à nous et nous proposent de nous emmener au temple des singes qui, parait-il, est très intéressant à visiter. Michael me demande mon avis et je lui réponds que j’ai une bonne intuition avec eux donc nous voila partis dans leur voiture (ce qui signifie déjà que ce sont des gens aisés en Inde) direction le temple des singes ! Entre temps, ils décident de prendre de l’essence, mais il a le malheur de mettre de l’essence dans sa voiture au lieu du gazole ! Evidemment, la voiture broute puis s’arrête. Suspicieux, Michael et moi commençons a nous demander si nous ne sommes pas tombés dans un traquenard ! Bizarre quand même... Mais le chauffeur avait l’air tellement désolé pour sa voiture !

L’autre gars nous propose alors de venir avec lui voir son gourou en attendant que la voiture soit réparée. Toujours méfiants, nous lui demandons si c’est payant et il nous répond d’un air offusqué que nous n’aurons rien à débourser tant que nous serons avec lui. Nous voila partis voir son fameux mentor... Avant de nous amener devant lui, il nous explique que son gourou lui a ouvert l’esprit, qu’il était très sceptique avant, mais que le gourou lui a dit des choses que lui seul pouvait connaître et qu’ il était sorti en pleurant de sa consultation avec lui. Il nous affirme qu’il dégage une aura particulière qui force le respect... Nous attendons quelques instants et on nous permet enfin d’entrer le voir. Nous sommes dans une pièce de l’arrière boutique d’un magasin de bijoux. Il nous observe quelques instants sans rien dire et demande à me voir en particulier. Très vite, je demande a Michael de revenir afin de faire office de traducteur étant donne que j’ai du mal à comprendre tout ce qu’il me dit en anglais. En effet, cet homme m’impressionne dès le début... Il émane de lui une sérénité et une force incroyable, j’en perds mon anglais ! Il me dit des choses sur moi, sur mon caractère, sur ma façon d’être qui me laissent pantoise... Comment peut-il me connaître aussi bien alors que ça fait seulement 5 minutes que je suis dans son bureau ? Il m’explique qu’il a un don et qu’il arrive a voir l’énergie des gens à travers leur aura. Ainsi, il peut en déduire plein de choses sur cette personne. C’est en effet très impressionnant ! D’autant plus qu’il est assez précis dans ce qu’il me dit... Bien sur, il ne se contente pas de dire des choses que l’on sait déjà, il donne aussi quelques points sur lesquels il faut travailler afin de se sentir mieux et plus heureux dans la vie. Je sors de cet entretien un peu bouleversée et vraiment impressionnée (pourtant je ne le suis pas facilement sur ce genre de chose...). L’entretien de Michael avec lui, ce sera pour demain !

La voiture étant réparée, nous partons pour le temple des singes. Nous les suivons afin d’effectuer le rituel nécessaire pour entrer dans le temple qui consiste à se mettre de la poudre de je-ne-sais-pas-quoi dans les cheveux et à saluer d’une certaine façon. Nous avons alors le droit d’avoir notre point de peinture orange sur le front entre les deux yeux et nous pouvons ainsi entrer dans le temple. C’est un édifice assez simple et rudimentaire mais il a le mérite d’être calme. C’est vrai que c’est agréable de se ressourcer un peu ici, loin du tumulte de la ville. Nous n’entendons que le cri des oiseaux et des singes environnants. Nous entreprenons ensuite une escapade en haut de la colline Michael et moi, afin de profiter du panorama. La montée me semble difficile et le sommet dur à atteindre. Apres le gourou, c’est mon chemin de croix que je dois affronter ! Une fois au sommet, je m’accorde quelques instants pour récupérer et réfléchir à cette journée étonnante. Deux indiens que nous ne connaissions pas, nous baladent toute la journée pour nous montrer un peu leur culture et leur façon de vivre sans rien attendre en retour ! Ce n’est pas en France que nous verrions ça !

Nous redescendons tranquillement et nos deux amis nous attendent avec des samosas (épicés) et des gâteaux sucrés... Ils nous emmènent ensuite prendre le thé sur la terrasse de leur maison et nous rencontrons alors un troisième larron qui nous propose de faire un tour dans sa fabrique de textile. Nous visitons donc les ateliers où nous voyons les ouvriers travailler à la main les tapis et les saris. Evidemment, il nous emmène dans sa boutique afin d’essayer de nous vendre un de ses tapis (business is business !) mais nous lui expliquons gentiment que ça risque d’être un peu lourd à transporter dans notre sac a dos. Il n’insiste pas. C’est vrai que ses tapis sont de toute beauté ! Nous achetons tout de même une chemise pour Michael (qui ne supporte plus les tee-shirts en polyester de Décathlon) et une petite chemisette pour moi aussi histoire d’avoir l’air moins touriste...

Nous retrouvons nos deux amis qui nous proposent de prendre une bière mais les événements de la journée ont eu raison de moi et j’ai déjà les yeux qui se ferment tout seuls. Nous décidons donc de rentrer et leur donnons rendez-vous demain. Je suis tellement extenuée que je m’endors vers les 9h du soir. Quelle journée !

Eve-Laure

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