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Les îles flottantes des Uros

Le 12 août 2005,

Nous nous rendons de bonne heure au petit port du lac Titicaca afin de trouver un embarcadère qui puisse nous conduire sur les îles de roseaux construites par le peuple Uros. Nous ne tardons pas à trouver notre bonheur et embarquons avec quelques touristes et plusieurs locaux aux costumes traditionnels sur un petit bateau à moteur.

Ca y est, nous fendons l’eau de ce lac légendaire... Je teste sa fraîcheur du bout des doigts, elle ne doit pas faire plus de 8 ou 9°C... Espérons que nous n’aurons pas besoin de nous jeter à l’eau ! Ce lac ressemble étrangement à l’océan, nous ne distinguons aucune terre à perte de vue... Seuls les roseaux à travers lesquels nous nous frayons doucement un passage nous rappellent que nous voguons sur une eau douce ! C’est tellement étrange...

Construction d’une embarcation de roseaux
Construction d’une embarcation de roseaux

Moins d’une heure après notre départ, nous apercevons nos premières îles flottantes... Faites entièrement de roseaux séchés, elles voguent tranquillement sur l’eau, dépassant souvent plusieurs km² de surface. Nous accostons sur l’une d’elles et en faisons rapidement le tour à pied. Même leurs petites huttes sont construites à l’aide de roseaux, c’est incroyable ! Marcher sur cette île artificielle, faite de branchages entassés sur l’eau, est plutôt grisant et assez inhabituel. Nos pieds s’enfoncent doucement sur cette paille flottante et je me mets à espérer que le « sol » va vraiment tenir le coup ! Je n’aimerais pas traverser ce plancher instable et me retrouver dans l’eau ! Ceci dit, mes craintes sont visiblement sans fondement : l’île tient bon, même avec tout ce petit monde marchant ou courant dessus !

Préparation du déjeuner
Préparation du déjeuner

Cette petite tribu d’Uros a entamé son existence flottante hors norme voici plusieurs siècles afin de se protéger des agressions des Incas. Aujourd’hui, plusieurs centaines de personnes vivent encore tant bien que mal sur ces îles, de la pêche et du tourisme. D’ailleurs, maintes boutiques de souvenirs nous invitent à acheter de l’artisanat local, mais les vendeuses ne sont pas du tout agressives envers les touristes et elles nous accueillent avec de grands sourires et un peu de curiosité. De nombreux enfants en bas âge courent dans tous les sens sans vraiment faire attention à nous. Ils sont adorables avec leurs joues rougies par le soleil brûlant ! Nous avons également la chance d’assister à la construction d’un bateau fait de bottes de roseaux serrées. Ces embarcations caractéristiques en forme de canoës peuvent transporter une famille entière pendant plusieurs mois avant de pourrir ! Nous ne résisterons d’ailleurs pas à l’envie de faire un tour sur l’un d’eux ... C’est incroyablement solide ces machins-là !

Discussion intense
Discussion intense

Nous visitons plusieurs autres îles assez similaires à la première mais tout aussi spectaculaires... L’une d’entre elles possède même son propre élevage de truites à l’intérieur de l’île, dans un simple trou dans les roseaux entouré de filets ! Ca remplace efficacement le réfrigérateur ! Ces îles, bien qu’assez tournées vers le tourisme, n’en restent pas moins traditionnelles et magnifiques. Leur couleur ocre tranche si vivement avec le bleu azur du lac... C’est un vrai régal pour les yeux ! Je suis ravie d’avoir pu admirer ces constructions flottantes et assister au mode de vie traditionnel de ces habitants aux habits si colorés... Ca restera un excellent souvenir !

Vue sur une île depuis un mirador
Vue sur une île depuis un mirador

Une fois revenus sur la terre ferme, un Péruvien demande à Michaël s’il ne peut pas l’aider à envoyer un mail en anglais à des Australiens qui souhaitent financer la construction d’une école sur l’une des îles flottantes. Michaël, ravi de pouvoir se rendre utile, accepte avec plaisir. Ils resteront plus d’une heure devant internet, l’espagnol du monsieur n’étant pas facile à comprendre étant donné qu’il le maîtrise autant que Michaël, c’est-à-dire pas beaucoup...Ce monsieur plein d’espoir pour son école doit parler un dialecte spécifique aux îliens qui ne ressemble en rien à l’espagnol...

Un autre type de bateau en roseaux
Un autre type de bateau en roseaux

Enfin, ils réussissent tout de même à envoyer le mail et ce monsieur repart content, en nous remerciant vivement ! Nous espérons qu’il obtiendra ce qu’on lui a promis... C’est bien, de la part de ces riches Australiens, de vouloir financer cette école !

Bon, nous mourons de faim à présent et nous nous jetons sur le 1er plat qui s’offre à nous au marché. L’après-midi est consacrée au repos et à la détente dans un bon bain chaud. Nous dînons le soir dans une bonne pizzeria où la pizzaiola, prise de pitié par mon incessante toux, me conseille de prendre un bon grog chargé en alcool qui m’assomme aussitôt. Allez, au lit à présent ! Demain, nous passons la frontière pour arriver en Bolivie !

Eve-Laure

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