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Vers Moni

Le 1er mai 2005,

La grasse matinée tant attendue s’avère encore une fois impossible... Ici, tous les locaux sont réveillés à 6h du matin et discutent entre eux, éclatent de rire ou crient après leurs enfants comme s’il était midi... Nous sommes donc réveillés tôt et, résignés, nous allons prendre notre petit déjeuner. Nous ne nous attardons pas plus à Ende et demandons à un bemo de nous emmener à la station de bus. Une fois sur place, nous montons dans un bus qui nous assure un départ imminent pour Moni. Nous partons en effet peu de temps après...pour nous arrêter un peu plus loin. Il nous annonce alors qu’il ne part que dans 2 heures pour Moni ! Nous éclatons de colère en le traitant de menteur... Nous savons qu’il existe un bus toutes les heures qui part pour cette ville !. Il n’a pas voulu dire qu’il ne partait pas tout de suite afin de nous garder comme clients (les étrangers payant toujours plus cher...) et il ne nous l’avoue qu’une fois loin de la station de bus !! Nous commençons à en avoir assez de ces arnaques continuelles et nous avons du mal à contenir notre colère !

Une femme vient à notre secours et arrête un bus qui passe, en nous assurant que celui-ci part pour Moni dans peu de temps. Nous la remercions avec ferveur et nous engouffrons dans ce nouveau bus. Le temps de prendre des passagers et d’installer une foule de marchandises sur le toit, dont nos sacs à dos (je ne pensais pas qu’ils arriveraient à tout faire tenir sur le toit, mais si... rien n’est impossible à Flores !), nous partons comme promis en direction de Moni. Le trajet est plutôt épique... Entre les poulets vivants attachés sous mon siège qui me picorent les mollets de temps en temps et l’odeur pestilentielle du voisin de Michaël, nous sentons passer ces 2 heures de trajet. Le pauvre Michaël reste le nez collé à la vitre ouverte durant tout le voyage afin de chercher un peu d’air pur ! Pour couronner le tout, un des pneus du bus éclate après être passé sur une route un peu trop rocailleuse. Personne ne bronche, tout le monde descend tranquillement du bus et s’assoit par terre, le temps qu’un gars change la roue. La manœuvre ne dure pas très longtemps et nous voilà repartis de plus belle.

le bus nous dépose devant un hôtel qui offre des bungalows sommaires mais mignons. De plus, la vue sur les montagnes et rizières environnantes est splendide ! Nous nous posons un peu, puis partons manger au restaurant du coin. L’attente pour avoir les plats est incroyablement longue et la nourriture très moyenne. Un des garçons qui travaillent dans notre hôtel nous conseille d’aller nous laver dans une source chaude qui se trouve à proximité plutôt qu’avec l’eau froide de notre salle de bains. Bonne idée ! Nous partons donc, armés de notre savon et de notre serviette à la recherche de cette source chaude. Eh bien, nous avons du mal à la trouver ! Evidemment, aucun panneau ne l’indique et, de plus, il n’y a pas un habitant qui nous indique la même direction ! Ils nous font tourner en bourriques !! Nous commençons à perdre patience à force de faire demi-tour tous les 50 mètres ! Finalement, une dame, voyant que nous étions à deux doigts de craquer, nous accompagne jusqu’aux bassins. Ouf ! Elle nous explique que le bassin du haut est réservé pour les hommes et celui du bas pour les femmes. Très bien... Nous nous mettons en maillot et plongeons dans cette eau délicieusement chaude. Ca fait bizarre de se laver ainsi, en pleine nature, dans cette eau de source !

Nous étions seuls jusqu’alors, puis nous voyons arriver 3 jeunes hommes venus ici également pour se laver. Je prends soudain conscience que l’eau du bassin des hommes sert à remplir le bassin des femmes qui se trouve plus en aval ! Je sors de l’eau afin d’éviter de me laver dans leur eau usée... Je vous jure, il n’y en a que pour la gent masculine dans ce pays ! Nous rentrons ensuite nous reposer un moment dans notre bungalow. Très vite, nous sommes tous deux pris d’une crise d’éternuements allergiques. Il doit y avoir un sacré paquet de poussière pour que nous réagissions tous deux ainsi ! Nous quittons rapidement les lieux afin d’aller dîner en ville.

Le petit village de Moni se trouve à 1km de notre hôtel par une belle petite route qui serpente dans la forêt. Nous nous installons dans un restaurant, mais je perds vite patience lorsqu’au bout de ma 5ème demande de plat, le serveur s’obstine à me dire qu’ils n’en ont plus... Je finis par quitter le restaurant, un peu à bout de nerfs, Michaël essayant de me calmer. Nous entrons dans un petit restaurant un peu plus loin qui ne rechigne pas, lui, lorsque je lui commande une omelette ! Nous discutons avec le patron un bon moment à propos du manque de touristes à Flores. Il nous avoue que la bombe qui a explosé à Bali a été très nocive à son pays. Avant la bombe, environ 70 touristes par jour visitaient Moni et son célèbre volcan ! Après la bombe, et ce durant un an, 1 ou 2 touristes seulement venaient visiter ce petit village. Plusieurs établissements ont dû fermer... A présent, une quinzaine de touristes visitent les lieux. Ca remonte tout doucement ! C’est incroyable comment une attaque terroriste datant de deux ans peut affecter un pays et ses voisins ! Même si, personnellement, nous avons apprécié d’être seuls à peu près partout et de ne pas croiser beaucoup de monde dans les sites touristiques, c’est tout de même une catastrophe pour eux d’un point de vue économique ! Pourvu que ça reparte de nouveau...

Nous rentrons à l’hôtel en marchant dans le noir et en admirant la voie lactée. Je ne me lasserai jamais de lever les yeux sur ces merveilles ! A peine ai-je franchi la porte du bungalow que je suis à nouveau prise de crises d’éternuements. .. La nuit va être rude !

Eve-Laure

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