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L’incroyable faune du Pantanal

Le 4 septembre 2005,

J’ai dormi comme une masse cette nuit et c’est avec quelques difficultés que je me réveille vers 6h du matin pour aller petit-déjeuner...

Créature inquiétante
Créature inquiétante

Ce matin, nous partons en barque admirer la faune de la rivière. Nous ne sommes pas déçus ! Des centaines, voire des milliers d’alligators nous entourent de toutes parts... Certains nous suivent à la nage, d’autres se reposent sur la rive... Je ne m’imaginais pas en voir autant à la fois, je suis subjuguée ! Nous tombons sur un nid d’alligators rempli de bébés reptiles. Ils sont tout mignons ! Notre guide, surveillant d’un œil que la mère alligator ne le surprenne pas, réussit à attraper un bébé et à nous le montrer de près. Nous ne nous attardons pas tout de même trop à cet endroit, de peur d’attirer la colère des parents...

Martin-pêcheur
Martin-pêcheur

Nous apercevons toutes sortes d’oiseaux extraordinaires et exotiques comme des marabouts, des martins-pêcheurs, des aigrettes, des hérons, des ibis... Nous avons également la chance de tomber sur toute une famille de capybaras (sorte de marmotte mixée avec un sanglier...) qui broute sur la rive. Nous sommes littéralement captivés par toutes ces bébêtes si étranges... Le clou du spectacle fut peut-être un énorme alligator tenant dans sa gueule un petit anaconda ! Il paraît pourtant que ce sont ces serpents qui, lorsqu’ils sont suffisamment gros, se nourrissent d’alligators ! Ce sera malheureusement le seul anaconda que nous verrons... C’est dommage, j’aurais adoré en apercevoir un beaucoup plus gros ! Il paraît qu’ils peuvent mesurer jusqu’à 12 mètres !

Il est beau mon poisson ! Il est beau !
Il est beau mon poisson ! Il est beau !

Notre guide accroche ensuite notre barque à des branchages et nous repropose une petite partie de pêche aux piranhas, du bateau cette fois ! Allez, c’est parti ... Les piranhas sont encore plus nombreux et plus féroces qu’hier ! Cette fois, Michaël réussit à en attraper des beaux ! Ils sont monstrueux ici... A nous quatre, nous réussissons à pêcher une quinzaine de grosses prises ! Bonne performance, je trouve... La pêche à la ligne m’amuse décidément beaucoup ! Surtout que nous n’avons même pas à attendre 5 secondes avant que ça morde... C’est plutôt facile de pêcher ici !

Nous revenons ensuite au lodge vers 11h30 avec notre butin. Michaël, ainsi que le couple italiano-brésilien, souhaite aider notre guide à laver et à vider nos piranhas destinés à finir en soupe de poissons. Personnellement, n’étant pas une cuisinière-née, je préfère m’avancer dans mon carnet de route...

L’alligator peut être aussi mangé !!
L’alligator peut être aussi mangé !!

Je les rejoins 10 minutes plus tard afin de m’enquérir de l’avancement des travaux et je découvre Michaël tenant un doigt complètement ensanglanté et essayant désespérément d’arrêter le flot de sang qui continue à s’écouler... Un piranha l’a mordu alors qu’il était en train de le vider ! C’est plutôt coriace ces bêtes-là !! Michaël était persuadé qu’il était mort, surtout que ça faisait un sacré bout de temps qu’il était hors de l’eau... Ce pauvre poisson était vidé de ses entrailles lorsqu’il lui a mordu le doigt ! La marque des dents est bien visible dans la chair... Ce piranha a pris sa revanche contre Michaël ! Un bon pansement et il n’y paraît plus... Il risque d’avoir une petite cicatrice et pourra se vanter auprès des filles de s’être fait mordre par un piranha ! Ca fait aventurier et ça impressionne en général...

Capybara
Capybara

Nous déjeunons rapidement, mais le repas, réchauffé d’hier, n’a pas la même saveur. Hier soir, une voyageuse est tombée dans les escaliers du lodge, l’établissement étant mal éclairé, et s’est visiblement foulé la cheville. Son pied est dans le même état que le mien il y a 6 mois... La pauvre, je compatis vraiment ! Visiblement, la trousse de secours étant inexistante ici, nous sortons notre armoire à pharmacie personnelle et lui proposons un strapping afin de maintenir son pied. Elle doit repartir sur Campo Grande pour se faire soigner cet après-midi, mais vu l’état de la route et du véhicule, elle risque de souffrir avec les vibrations si elle laisse sa cheville comme ça ! !

Le sourire ne durera pas...
Le sourire ne durera pas...

Michaël entreprend donc de lui faire un strapping afin de la soulager. Heureusement, le Français qui m’avait fait le mien au Laos nous avait bien expliqué comment le mettre... Comme quoi, ce genre d’expérience malheureuse peut servir à d’autres personnes ! L’Allemande sent tout de suite la différence après la pose du strapping et se sent mieux maintenue. Ouf , nous avons réussi ! Espérons que ça l’aidera pour le voyage en camion-truck... Nous lui donnons notre crème anti-inflammatoire et nos bandes... Elle en aura plus besoin que nous ! Elle nous remercie chaleureusement et a l’air un peu soulagée... Tant mieux ! Par contre, elle va sans doute devoir changer le planning de ses vacances...

Mario mène la danse
Mario mène la danse

Nous nous reposons ensuite un peu, avant de partir pour notre deuxième expédition de la journée qui s’effectuera à cheval ! Je ne suis jamais montée à cheval (à part une expérience malheureuse en poney...), ce sera de nouveau une première pour moi ! Décidément, entre la pêche à la ligne et l’équitation, j’innove en ce moment ! Nous grimpons donc chacun sur nos canassons désignés, puis partons à travers champs sur nos fières montures... Personnellement, je ne me sens vraiment pas fière pourtant ! Je suis complètement crispée et n’arrive pas à me détendre... Evidemment, mon cheval doit le sentir et prend un malin plaisir à ne pas m’obéir. Du coup, ça m’énerve encore plus ! Ca me rappelle douloureusement mon expérience en éléphant en Thaïlande... Je crois que je devrais arrêter de prendre les animaux comme moyen de transport, ça ne me réussit pas vraiment en général !

Moins dangereux sur la berge que dans l’eau !
Moins dangereux sur la berge que dans l’eau !

Rapidement, mes problèmes de dos se réveillent, sûrement à cause du ballottement incessant du cheval d’avant en arrière, et j’ai toutes les peines du monde à rester droite sur ma monture. Nous traversons de magnifiques contrées sauvages entrecoupées de poches de jungle épaisse, de majestueux cours d’eau et de prairies verdoyantes aux hautes herbes touffues. Les chevaux passent sans broncher dans de la boue épaisse, traversent des rivières, se fraient un chemin à travers la savane épaisse, sauf le mien qui ne veut rien savoir... Quelle tête de mule ! De plus, la douleur dans mon dos ne fait que s’accentuer, m’empêchant de profiter du paysage pourtant si beau...

Bébés crocodiles
Bébés crocodiles

Le soleil, pourtant encore haut dans le ciel, a pris une couleur orange-rouge hypnotisante... Le ciel n’est jamais vraiment bleu ici, mais plutôt blanc, comme si une légère brume le recouvrait en permanence. Les capybaras et les émeus s’enfuient sur notre passage, poussant des cris effrayés... L’atmosphère qui se dégage de ces lieux est fascinante, un peu déstabilisante peut-être... Je pense que j’apprécierais énormément cette balade si mon dos ne me faisait pas tant souffrir...

Notre guide finit par avoir pitié de moi et arrête une voiture qui passe par là afin qu’elle me ramène au Lodge... Je ne me le fais pas dire deux fois et abandonne mon canasson pour retrouver le « confort » d’un camion-truck ! Ah, ça va mieux... Une fois revenue au Lodge, je me repose un peu en attendant que les autres reviennent. Mario nous annonce alors que nous partons dès maintenant pour un autre campement qui se situe à 2 heures de route d’ici. Bon, nous bouclons en vitesse nos bagages et les sortons de la chambre.

Ca peut déjà faire mal, ces petites bêtes-là !
Ca peut déjà faire mal, ces petites bêtes-là !

Sur le chemin, je me cogne violemment la tête sur un coin d’un climatiseur, et tombe par terre, à moitié assommée ! Ce n’est vraiment pas ma journée aujourd’hui... Je commence à en avoir marre d’avoir toujours mal quelque part !

Le campement se situe en pleine forêt et borde un étang. Des hamacs sont disposés en rang d’oignons sous une immense moustiquaire ; ce seront nos lits pour la nuit. Des douches froides et des toilettes se situent un peu plus loin... Ce camp m’a l’air charmant et plutôt fonctionnel. Une cloche sonne peu après l’heure du souper. Il est déjà 21h passées avec tout ça ! Le générateur d’électricité se coupe en plein milieu du repas que nous finirons à la lueur d’une chandelle. Après dîner, Mario nous propose un rapide tour de nuit, afin de traquer les animaux nocturnes . Nous n’avons pas besoin d’aller bien loin... Déjà, dans le lagon juste à côté du campement, nous apercevons des centaines de paires d’yeux brillants à la lueur de la lampe torche. Il s’agit d’alligators qui se situent à quelques mètres seulement de nos hamacs ! Rassurant... Ce petit lac en contiendrait plus de 300 ! Brr... Ca fait froid dans le dos. Pourvu qu’ils ne viennent pas trop se balader sous nos hamacs cette nuit...

Nous sommes bientôt illuminés par des centaines de lucioles scintillant de mille feux ! Quel magnifique spectacle... Il est temps d’aller nous coucher à présent, il commence à être tard. Je m’allonge dans mon hamac et m’endors comme une pierre, les événements de la journée m’ayant épuisée.

Eve-Laure

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