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Le Salar d’Uyuni

Le 22 août 2005,

Les mystères du salar d’Uyuni !
Les mystères du salar d’Uyuni !

Le départ en excursion est prévu à 11h... Les Boliviens ne sont pas des lève-tôt ! Remarque, ça nous laisse le temps de nous reposer et de nous préparer tranquillement. Nous arrivons donc à l’agence à heure dite et l’on nous apprend que Javier, le chauffeur que nos deux amis tourdumondistes nous avaient conseillé, est malade ! Devons-nous vraiment les croire ? En tout cas, ça a l’air d’être un peu la panique dans l’agence et nos questions restent sans réponse...

Enfin, vers 11h20, nous voyons arriver une vieille jeep un peu pourrie avec un chauffeur qui ne prend même pas la peine de se présenter ! Bon, nous embarquons tout de même dans le 4x4 avec Johnny et deux Allemands, Daniel et Léna, ainsi que Marina, une Péruvienne aux longues nattes et au chapeau traditionnel, qui fera office de guide et de cuisinière durant notre excursion de trois jours.

Quel saut !
Quel saut !

Un peu plus tard dans la journée, un Japonais viendra compléter notre petit groupe. Nous voilà donc partis à travers le désert dans cette boîte de conserve que Simon, notre chauffeur, n’a pas l’air de franchement maîtriser... Peu de temps plus tard, nous nous arrêtons dans le petit village de Colchani qui borde le Salar d’Uyuni. Une petite visite guidée de ce centre d’extraction et de traitement du sel nous est présentée. Il reste au moins 10 milliards de tonnes de sel dans le Salar d’Uyuni, faisant de cet ancien lac le plus grand réservoir de sel du monde ! Les ouvriers l’extraient avec des pics et des pelles, puis le rassemblent en petits monticules coniques. A Colchani même, plusieurs usines de traitement iodent le sel et le conditionnent pour le disséminer dans l’ensemble de la Bolivie. La production annuelle de ce site est estimée à près de 20 000 tonnes, dont 18 000 tonnes sont destinées à la consommation humaine (le reste est donné au bétail).

Hôtel de sel
Hôtel de sel

Nous visitons ensuite un incroyable musée de sel contenant toutes sortes d’objets faits entièrement en sel. Les blocs de sel sont transformés en œuvres d’art... Nous pouvons admirer des sculptures de grenouilles, de vigognes, ainsi que des maisons et des églises miniatures. Incroyable... Même les murs du musée sont construits à base de sel ! Notre chauffeur nous conduit ensuite au cœur même du Salar... Ce désert de sel arbore un blanc aveuglant d’une incomparable beauté ! Les montagnes au loin ont l’air de flotter dans le ciel... Quelle merveille ! De multiples petits monticules de sel sont disséminés un peu partout, faisant ressembler le désert à un paysage d’un autre monde totalement surréaliste ! Ce blanc à perte de vue me fascine complètement. Je n’arrive pas à croire ce que je vois ! L’explication est pourtant simple : dans une période récente de l’histoire géologique, cette partie de l’Altiplano était entièrement recouverte d’eau. En s’asséchant, le lac laissa une grande concentration de sel. Les dépôts de sel proviennent des minéraux arrachés à la montagne qui s’accumulent au point le plus bas. En tout cas, ce Salar est vraiment superbe ! Je ne pensais pas qu’il existait des endroits pareils dans le monde...

l’Isla de los Pescadores
l’Isla de los Pescadores

Nous nous arrêtons ensuite près d’un hôtel construit entièrement à base de sel, jusqu’aux meubles ! Nous ne nous y attardons pas trop longtemps puisque nous avons la chance de dormir dans le même genre d’hôtel ce soir... Nous verrons tout cela de plus près à ce moment-là. Nous continuons notre route à travers le Salar jusqu’à l’Isla de los Pescadores, une petite île vallonnée posée au milieu du désert de sel et couverte de cactus étranges et gigantesques ! Cette petite île, entourée d’une mer blanche et plane, faite de carreaux de sel, semble surgir de nulle part... Plusieurs groupes de touristes se sont également arrêtés là et c’est ensemble que nous gravissons les collines de cette île afin d’apprécier l’immense étendue de sel que nous offre le Salar. C’est superbe, magnifique, ahurissant... Pendant ce temps-là, Marina nous prépare un bon déjeuner. C’est vrai qu’il est tout de même 14h et que nous avons faim ! Durant le repas, notre nouvelle recrue japonaise nous est présentée. Massa est vraiment grand et costaud pour un Japonais ! Il a l’air plutôt timide et réservé, mais me semble très sympathique... Johnny, quant à lui, est pris d’un mal de ventre terrible qui l’empêche vraiment de profiter des paysages. C’est dommage ! Je crois que l’altitude élevée à laquelle nous nous trouvons doit bouleverser pas mal notre digestion. Tout le monde passe par ce genre de problèmes gastriques à un moment ou à un autre malheureusement. Ce n’est tout de même pas de chance que ça lui arrive durant ce tour...

Non, non ça ne pique pas !!
Non, non ça ne pique pas !!

Nous passons ensuite à la visite d’un petit musée contenant quelques momies, des armes et des vêtements d’autrefois. Le guide se contente de lire les panneaux d’une façon magistrale, ce qui nous cause une bonne crise de fou rire ! Nous aurions pu les lire tout seuls, merci bien... Mais il a continué jusqu’au bout, imperturbable, alors que nous étions pliés en deux de rire à côté de lui... Quel phénomène ! Nous repartons ensuite de plus belle à travers ce désert de poussière à présent, le Salar se trouvant désormais derrière nous. Malgré toutes les fenêtres du véhicule fermées, la poussière réussit tout de même à pénétrer à l’intérieur et à nous faire tousser... Cependant, nous arrivons peu de temps plus tard dans une ville fantôme où se trouve le bel hôtel de sel dans lequel nous allons passer la nuit. Ils veulent tout d’abord nous faire dormir à trois dans une même chambre, mais en râlant un peu, nous réussissons à obtenir une chambre double pour nous deux. C’est quand même mieux. Les lits, les tables, les chaises, et bien sûr les murs sont entièrement faits de sel, c’est impressionnant ! En plus, il fait assez chaud dans les chambres, ce qui n’est pas du luxe vu la température extérieure !

Notre hôtel de sel pour la nuit
Notre hôtel de sel pour la nuit

Nous discutons un peu avec Johnny en attendant l’heure du dîner. Il nous raconte ses expériences diverses de bagarres à la sortie des boîtes ou d’accidents de voiture et se vante de ses méfaits dans les supermarchés... Bref, il nous montre ses bons côtés de parfait gentleman ! Nous l’écoutons pourtant, subjugués par toutes ses aventures et surpris qu’il soit toujours en vie après tout ça et en état de voyager... On pourrait croire qu’il ne respecte rien ni personne, mais paradoxalement il nous annonce qu’il est végétarien depuis douze ans pour des raisons purement humanitaires... En évitant de consommer de la viande, il ne cautionne pas l’exploitation d’une grande partie des terres cultivables de l’hémisphère Sud pour nourrir le bétail de l’hémisphère Nord, évitant ainsi d’accroître la famine dans les pays pauvres...

Les ombres s’allongent en fin de journée
Les ombres s’allongent en fin de journée

En évitant de manger du poisson, il lutte contre le dépeuplement alarmant des océans ! Bel engagement personnel, par rapport à un des plus gros problèmes actuels de la planète !

A 19h, Marina nous annonce que le dîner est servi, et nous prie de nous installer à l’une des belles tables de sel. La soupe est délicieuse et le poulet grillé frites exquis... Nous avons même droit à du rab étant donné que Marina pensait que notre excursion durait quatre jours et avait donc pris de la nourriture en conséquence. Nous gagnons une journée de nourriture en sus ! Heureusement, car sinon, ça aurait été un peu juste question quantités journalières... Nous dînons aux chandelles étant donné que l’électricité ne marche qu’à partir de 20h. C’est plutôt amusant ! Des enfants en tenue traditionnelle débarquent dans l’hôtel afin d’exécuter des danses au son d’une musique andine. Evidemment, ils attendent de l’argent pour leur prestation ! N’aimant pas du tout ce genre d’exploitation d’enfants, Michaël et moi préférons nous éclipser... De toute façon, il est temps de partir nous coucher, nous nous levons tôt demain.

Eve-Laure

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