Le 27 avril 2005,
Réveillés à l’aube à cause du bruit de nos convives, nous nous levons tout de même de bon cœur, nous disant qu’une belle journée de découvertes nous attend. Nous nous pointons, comme convenu la veille, à 9 h devant l’entrée de notre hôtel. Nous avons beau attendre, personne ne vient et nous nous rendons à l’évidence : nos motards ne viendront pas.
Loin d’être découragés, nous allons au marché quérir des guides pour la journée. Eh oui, on trouve de tout sur le marché de Bajawa ! Une armée de motards en rang de bataille attend les clients et nous n’avons que l’embarras du choix. Nous avons tout d’abord du mal à nous mettre d’accord sur un prix, mais la situation s’arrange lorsque nous comprenons qu’ils négocient un prix pour deux personnes alors que nous parlions, quant à nous, d’un tarif d’une personne. Ce malentendu dissipé, deux motards nous sautent dessus et nous voilà en selle en direction de Béna. La route est plutôt défoncée et il vaut mieux nous accrocher à notre conducteur pour ne pas verser ! Par contre, nous traversons des paysages magnifiques qui nous enchantent ! Le volcan Inerie est grandiose et s’impose à nous avec force et magnificence. Les forêts de bambous et de lianes qui nous entourent sont plus luxuriantes que jamais. J’ai pourtant du mal à garder mes yeux rivés sur ces paysages sauvages tant la route est mauvaise et nous fait valdinguer dans tous les sens.
Enfin, au bout d’une heure de route rocailleuse, nous apercevons le petit village de Béna, au détour d’une colline. Quel surprenant village ! Des huttes à toits en parasol sont disséminées sur plusieurs niveaux de terrain. Des crânes de zébus trônent devant la porte des maisonnettes et plusieurs tombes recouvrent leur parterre. Pour entrer dans Béna, nous devons signer le registre du chef du village et faire une donation. Comme à l’accoutumée, nous sommes les seuls touristes à visiter ce village et les habitants nous accueillent avec joie. Ces huttes me font penser à quelques bâtisses africaines, c’est amusant. De plus, nous avons une vue imprenable sur le mont Inerie depuis le point culminant du village, nous sommes très impressionnés.
Nous quittons ce village bien surprenant en direction de Wogo, un autre petit village de la tribu des Ngada. La route est un peu meilleure, mais reste assez difficile. Nos gaillards, reconvertis en adeptes du moto-cross, maîtrisent très bien leur engin. Nous faisons plus ample connaissance avec eux et nous les trouvons bien sympathiques, nos deux bonshommes ! Rius et Harvin nous conduisent jusqu’à un très beau point de vue sur toute la vallée et les villages environnants, c’est magnifique ! Nous continuons ensuite notre route jusqu’à Wogo dont les maisons, un peu plus grandes et espacées qu’à Bena, restent pourtant très semblables dans leur simplicité. Le village est plus large et se situe sur un seul niveau, contrairement à Bena. Du maïs est étalé par terre afin de sécher au soleil. Tandis que nous nous promenons dans le village, une femme tenant un bébé sur son sein nous invite à boire un café chez elle. Sa maison est très simple mais accueillante. Le feu qui brûle dans la cuisine laisse parfois échapper de la fumée qui nous fait tousser. Elle s’en amuse... Elle se débrouille vraiment bien en anglais et nous explique qu’elle a travaillé quelque temps à Singapour comme baby-sitter et a ainsi appris les rudiments de la langue.
Tout un monde sépare la ville moderne de Singapour de ce petit village moyenâgeux, elle a de très bonnes facultés d’adaptation, dis donc ! Elle est contente de voir que des touristes s’intéressent à son village et elle est toujours ravie de pratiquer un peu son anglais avec nous ! Cette jeune femme est vraiment charmante, elle nous touche beaucoup ! Nous prenons quelques photos tous ensemble et lui promettons de les lui envoyer par la poste dès que nous pourrons ! Elle nous présente ensuite sa cousine qui est également chargée d’un bébé d’à peine un an et qui en attend déjà un 2ème. Arrivent ensuite les frères et les cousins, curieux de faire notre connaissance. Les touristes sont également une denrée rare ici apparemment ! Nos chauffeurs nous attendent et nous devons dire au-revoir à tous ces gens si gentils. Nous sommes heureux de les avoir rencontrés, ce fut un très agréable moment de vie.
Nos guides nous ramènent à Bajawa pour déjeuner, puis nous repartons en direction de Soa, connue pour sa source chaude. Après une heure de trajet sur une route à peu près correcte, nous arrivons devant un grand complexe plutôt désert. Les bâtiments ont l’air abandonnés, les restaurants sont fermés... Les touristes boudant l’Indonésie depuis l’attentat, la petite île de Flores en pâtit beaucoup ! Nos guides nous emmènent jusqu’à une petite mare où l’eau est véritablement brûlante et dégage une forte odeur de soufre. Heureusement, elle se déverse dans une petite rivière fraîche, ce qui est tout à fait propice à un bon bain tiède. Tout le monde se met en maillot, même Rius et Harvin, et nous barbotons avec délice dans cette grande baignoire. Nous pouvons même choisir la température de l’eau qui convient. Plus nous nous rapprochons de la source, plus l’eau est chaude ! Ca fait déjà longtemps que nous n’avons pas bénéficié d’eau chaude, c’est d’autant plus agréable d’en profiter en plein air !
D’ailleurs, à notre grand étonnement, nous voyons nos guides sortir leur savon et se laver dans l’eau claire !! Nous aurions dû faire pareil, pour sûr ! Pour la plupart des habitants de la région, cette source chaude est le seul moyen de se laver à l’eau tiède et ils en profitent bien ! Nous restons plusieurs heures à patauger dans cette source naturelle en plein milieu de la nature et toujours aussi seuls. Nos guides nous font signe de reprendre la route pour revenir à Bajawa, le chemin du retour étant plutôt long, mais j’ai du mal à m’arracher à ce lieu si extraordinaire !
Nous rentrons à l’hôtel fatigués mais enchantés de notre promenade. Nous donnons rendez-vous à nos deux amis pour le lendemain matin afin qu’ils nous emmènent voir le volcan Wawo Muda. Ils sont tout contents d’avoir du travail pour demain et nous sommes heureux de pouvoir repasser un moment avec eux. Le meeting qui se déroulait dans notre hôtel a visiblement pris fin, nous devrions être tranquilles cette nuit ! Après avoir rapidement dîné, nous sombrons dans les bras de Morphée en rêvant à toutes les belles choses que nous avons vues aujourd’hui.
Eve-Laure