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Vers Bharatpur

Le 27 novembre 2004,

Aujourd’hui, nous prenons le train, à des années lumières de nos TGV et gares modernes. L’arrivée à la gare ferrovière de Delhi n’est pas aisée : la place est encombrée de rickshaws et de marchands ambulants qui vendent toutes sortes de victuailles : ananas découpés, bananes, beignets de légumes, biscuits, boissons diverses et variées, ... Le hall de la gare n’est pas plus accessible : des familles entières assises sur leurs valises où à même le sol attendent patiemment l’heure de monter à bord du train, pendant que des centaines de personnes sont entassées devant les guichets dans des queues qui semblent pouvoir durer des heures.

Commes nous sommes en avance, nous montons à l’étage dans le bureau de réservation pour les étrangers, que nous avons visité l’avant-veille. Là, nous savons que nous dénicherons des sièges pour nous reposer. Nous retrouvons la même atmosphère insolite que la première fois : l’hôtesse d’accueil en sari, un percing dans le nez et toujours aussi sèche, le jeu des chaises musicales qui fait office d’une incompréhensible file d’attente et le vieux "babu" (bureaucrate indien) au visage buriné par des années de grimaces et de mauvaise humeur.

L’heure avance et nous nous rendons au quai no 7 comme indiqué sur le panneau d’affichage. Plusieurs jeunes indiens nous indiquent le quai no 6 pour un départ vers Agra. Un peu décontenancés, nous interrogeons une personne de service qui nous confirme que ce train part du quai no 6 depuis des années ! Une fois notre wagon trouvé, nous échappons aux vendeurs ambulants pour nous engouffrer dans un couloir sombre déjà encombré de voyageurs qui circulent dans les deux sens avec une tonne de bagages. Nous arrivons tant bien que mal à nos places où nous accueillent une coréenne résident en Nouvelle Zélande, un israëlien au look soixante-huitard et un couple de norvégiens très réservés. Manifestement, les étrangers sont tous regroupés dans les mêmes compartiments.

Nous sympathisons avec l’israëlien qui nous abreuve de conseils pour la suite de notre périple. Et le grand défilé des vendeurs ambulants commence et se poursuit pendant tout le voyage : vendeurs de cadenas et chaînes pour sécuriser les bagages, de pakora (beignets de légumes), de gadgets et jeux électroniques, de guides de voyages et livres, de café et de thé trimballés dans de grands thermos métalliques. Nous craquons pour des pakoras et un kilo de bananes. Eve-Laure achète un laid chaud à travers de la fenêtre, du côté de la voie !

Notre train "express"parcourt ses 200 km en un temps record de 3 heures et nous laissons notre compagnon israëlien continuer son voyage vers l’extrême sud de l’Inde en pas moins de 55 heures (qui se transformeront sûrement en 60 !). Nous retrouvons, comme prévu, notre amie baroudeuse Gaëlle sur le quai de la gare. Cette dernière et Eve-Laure, grand sac sur le dos et petit sac sur le ventre s’élancent l’une vers l’autre en courant dans un combat de sumo improvisé. C’est celle qui donne le plus de bisous qui l’emporte !

Mais nous ne resterons pas à Agra, car Gaëlle nous propose de visiter la réserve ornithologique de Bharatpur, située à quelques dizaines de kilomètres de là. Nous faisons donc notre deuxième baptême de transports indiens dans la même journée : le bus local.
Premier principe : réussir à grimper dans le bus et à avancer avec nos sacs dans le couloir.
Deuxième principe : trouver une place assise avecs nos sacs sur les genoux, étant donné qu’il n’y a pas de rangements et que chaque place est précieuse, car le bus est bondé.
Troisième principe : déterminer à quel arrêt il faut descendre.

Pour passer le temps pendant qu’Eve-Laure et Gaëlle papotent, j’entame la discussion avec mon voisin, un hindou d’une quarantaine d’années. Politique, religion, société, tous les sujets sont abordés. On ne se comprend pas totalement (plus un problème d’accent que d’anglais) mais l’échange est très agréable. Le moment de la descente approche. Il faut jouer des coudes avant que le bus ne reparte, car les voyageurs locaux ne nous aident pas vraiment sauf pour nous crier tous en coeur : "Bharatpur ! Bharatpur !".

Michaël

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