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Le monastère de Santa Catalina

Le 26 juillet 2005,

Les cours me paraissent un peu difficiles aujourd’hui, je commence à saturer... Rester concentrés durant quatre heures d’affilée n’a rien d’aisé ! J’ai perdu l’habitude de réfléchir... De plus, se réveiller tous les matins à 6h30, ça fatigue ! La tonne de vocabulaire que nous devons ingurgiter en si peu de temps me donne mal à la tête ! Ca me démoralise un peu tout ça... La bonne nouvelle aujourd’hui, c’est que le mal des montagnes de Michaël a l’air de s’être atténué grâce en partie au maté de coca ingurgité tous les matins au petit déjeuner.

Nous revenons à la maison juste après les cours afin de profiter d’une bonne douche chaude, puis repartons en taxi pour le centre ville afin de déjeuner. Ce n’est pas vraiment pratique tout ça, nous demanderons ce soir à notre famille s’il est possible de manger chez eux le midi plutôt que le soir. Nous trouvons un charmant petit restaurant dans une mignonne rue piétonne. Nous déjeunons en terrasse avec vue sur les volcans entourant la ville. Un groupe de musiciens péruviens pose la touche finale sur cette atmosphère enchanteresse en jouant un peu de flûte de pan. Cet instrument incroyable nous transporte loin dans nos rêveries ! Je commence enfin à me sentir véritablement au Pérou !

Nous partons ensuite visiter l’impressionnant monastère de Santa Catalina. Nous prenons encore une fois un guide parlant français qui nous emmène à l’intérieur de ce couvent gigantesque. Avec ses 20 000m² de surface, il forme presque une ville à l’intérieur de la ville ! Le monastère fut construit en 1580 par une veuve fortunée qui choisissait soigneusement ses nonnes. Elle n’acceptait que des jeunes filles issues des meilleures familles espagnoles, qui devaient bien sûr apporter une belle dot. Ces novices restaient cloîtrées dans leur magnifique chambre durant 3 ans avec interdiction absolue de parler à quiconque, même aux autres nonnes. Après ces 3 années, on leur demandait si elles voulaient donner leur vie à Dieu en restant au couvent jusqu’à leur mort. Elles ne pouvaient de toute façon pas refuser, sous peine de se faire rejeter par leur propre famille. Je trouve ça incroyable d’ « obliger » des jeunes filles à sacrifier leur vie de la sorte !

Toutefois, une fois acceptées en tant que religieuses, elles avaient le droit de posséder des servantes et des esclaves (généralement noires) !! Vive la chrétienté... Trois siècles plus tard, le pape de l’époque restaura la discipline en renvoyant les dots en Europe et en libérant les multiples esclaves. A compter de cette époque, la majorité des 450 personnes qui avaient vécu ici ne s’aventurèrent plus jamais à l’extérieur des hauts murs du couvent.

Aujourd’hui, quelque 30 religieuses continuent de mener une vie de recluses dans les bâtiments nord, alors que le reste du complexe est ouvert au public. Ce lieu étonnant, aux ruelles étroites et sinueuses, aux multiples maisons modestes mais immenses, aux minuscules places regorgeant de fruits, aux escaliers factices et aux cours charmantes, permet de remonter le temps. Les délicats tons pastel bleuté, orangés ou blancs des bâtiments contrastent harmonieusement avec les beaux arbres fleuris, le mobilier de l’époque et l’art religieux. Nous sortons véritablement enchantés de cette visite fort intéressante et éblouissante d’un point de vue architectural.

Nous rentrons à temps pour dîner chez notre charmante famille qui nous fait goûter une délicieuse spécialité locale : le rocoto relleno, un poivron farci de viande hachée plutôt épicé ! Notre requête de déjeuner chez eux le midi à la place du soir est acceptée. Ca va drôlement nous arranger ! Bon, nous ne traînons pas trop à table, des devoirs nous attendent... Une fois débarrassés des corvées, nous nous écroulons dans notre lit.

Eve-Laure

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