Le 13 août 2005,
Nous sautons dans un bus touristique en début de matinée et quittons la petite ville de Puno pour entrer en Bolivie. La route suit le beau lac Titicaca tout en nous offrant de superbes paysages.
Le passage de frontière s’effectue sans problème, les formalités administratives étant réduites à leur strict minimum... Tant mieux ! Ca nous évite des tracas inutiles... La Bolivie ressemble étrangement au Pérou pour l’instant, aucun changement notoire n’est à signaler. Les nombreuses Indiennes portent toujours le même costume traditionnel qui leur fut imposé au XVIIIè siècle par le Roi d’Espagne, tandis que la coiffure avec la raie au milieu découle d’un décret du vice-roi de Toledo. L’élément le plus frappant du costume folklorique est le chapeau melon vert foncé, noir ou brun, qui semblerait plus approprié dans une rue de Londres que dans l’ancien empire espagnol. Les femmes se font généralement deux longues tresses, jointes par une touffe de laine.
Leurs sur jupes se composent de plusieurs bandes horizontales superposées. Ce vêtement leur donne une apparence de bibendum (ce qu’elles sont rarement) et manquent cruellement d’élégance... Porté sur le dos et noué autour du cou, le dernier élément typique de leur tenue est un rectangle de tissu, souvent tissé à la main, orné de rayures horizontales de couleur. Il sert de sac fourre-tout dans lequel on transporte de la coca, des aliments ou un bébé ! Au moins, leur vêtement traditionnel a le mérite d’être coloré, même s’il n’est pas très seyant...
Juste avant d’entrer dans la ville de Copacabana, un boliviano (monnaie locale) nous est demandé à chacun pour l’entretien de l’église. Nous apprendrons plus tard que le sanctuaire de la Vierge n’en voit jamais la couleur... Ca commence bien ! La localité de Copacabana semble plutôt mignonne, ainsi construite entre deux collines, sur la rive sud du lac Titicaca ! Toutefois, elle semble bien touristique... Le lac, par contre, nous apparaît encore plus beau, plus lumineux et plus immense que du côté péruvien ! Ce bleu profond me semble tellement irréel !
La ville n’est pas très plate et nous devons grimper, nos gros sacs sur le dos, jusqu’à la grand-place où se trouve notre hôtel. Les chambres sont plutôt basiques mais feront bien notre affaire pour quelques jours. Nous partons ensuite déjeuner dans un très bon restaurant où Michaël teste la truite fourrée au poivron, un vrai délice apparemment ! Après manger, nous assistons à une drôle de bénédiction sur la place de l’église... Voitures, camions et bus sont alignés devant la cathédrale de la ville, recouvertes de guirlandes de fleurs artificielles ou naturelles, de rubans colorés, de fanions et même de canards en peluche, et attendent de se faire bénir !! On implore la protection de la Vierge et on verse de l’alcool sur les véhicules, afin de les bénir pour leur retour...
Visiblement, c’est une pratique courante chez les pélerins et les compagnies de bus longue distance, qui viennent faire bénir leurs nouvelles flottes ici-même le week-end... La file de véhicules qui attendent la bénédiction sainte me stupéfait... Ils doivent venir de toutes les localités à la ronde pour être si nombreux ! Ils sont fous ces Boliviens...
Nous visitons ensuite la belle cathédrale d’un blanc éclatant qui domine la ville. De l’eau bénite en bouteille (payante...) est disponible près de l’église... La statue noire de la Virgen de Candelaria ne sort jamais de la cathédrale car, selon la superstition, tout déplacement entrainerait une inondation dévastatrice de la ville par le lac Titicaca !
Sans commentaire... Nous poursuivons notre promenade par la seule plage publique de Bolivie que nous ne trouvons pas du tout attrayante. Toutefois, il y règne une ambiance festive ce week-end... Les familles boliviennes sont de sortie et s’amusent comme des folles sur des pédalos en plein milieu du lac ou se reposent en se faisant dorer au soleil. En tous cas, il y règne une grande animation !
Nous passons ensuite le reste de l’après-midi à nous reposer, les promenades à cette altitude nous fatiguant vite ! Le soir, nous dînons dans un restaurant touristique enfumé, au service immensément long et à la nourriture infecte... Bref, nous aurions mieux fait de nous abstenir. J’avais oublie comme c’était désagréable de dîner dans un endroit fermé qui empeste la cigarette... Nous sommes tellement habitués à manger dehors depuis que nous sommes en voyage !
Eve-Laure