Le 2 mai 2005,
En effet, mes allergies ne m’ont pas fait passer une très bonne nuit et la sonnerie du réveil à 3h30 du matin est une véritable agression pour moi... Eh oui, aujourd’hui est le jour tant attendu où nous allons admirer le lever du soleil en haut du célèbre kelimutu et ses trois lacs de couleur différente !
Un bemo passe nous chercher à l’hôtel à l’heure prévue, vers 4h, et nous partons en direction du volcan. Quatre Alsaciens nous accompagnent et nous faisons un peu connaissance avec eux durant le trajet. Pour ma part, j’avoue ne pas être très encline à discuter ce matin, il est trop tôt pour moi ! Nous arrivons au bout de la route, il va falloir continuer à pied. L’ascension jusqu’au sommet s’effectue dans la nuit noire, à la lumière des torches, tout le monde à la queue leu leu. Un guide nous montre le chemin afin d’éviter que nous nous perdions dans le noir.
Nous arrivons au sommet, un peu essoufflés mais impatients d’assister au lever du soleil qui illuminera le paysage. Vers 5h30, le soleil commence à rosir et le soleil essaie de percer la couche de nuages que nous dominons du haut de notre perchoir. Le spectacle est magnifique ! Des dégradés de couleurs pastel constellent le ciel et nous sommes submergés par tant de beauté. Mon bonheur serait complet sans ces Alsaciens qui parlent tellement fort qu’ils troublent notre sérénité ! Nous ne pouvons que nous recueillir devant un si beau spectacle, je ne comprends pas ce besoin de beugler afin d’en faire profiter tout le monde ! Le fait qu’ils parlent en français me dérange encore plus, étant donné que j’ai du mal à en faire abstraction... Enfin, ces vociférations ne m’empêchent tout de même pas de profiter du superbe panorama qui apparaît au fur et à mesure que le soleil pointe son nez.
Les couleurs des trois lacs qui nous entourent s’offrent enfin à nous et nous sommes surpris de leurs tons si intenses. Le 1er lac est bleu turquoise et, d’après la légende, il recueillerait l’âme des jeunes après leur mort. Le 2ème lac est de couleur brune et attendrait l’âme des vieilles personnes. Le 3ème lac, de couleur noire, se situe derrière nous par rapport aux deux autres et recevrait l’âme des voleurs et des meurtriers... Belle légende ! En tout cas, la vue de tous ces beaux lacs est sensationnelle et nous avons de la chance de n’avoir aucun nuage qui risquerait de cacher ces merveilles.
Après avoir admiré une dernière fois ce magnifique panorama, nous entamons notre descente tout en continuant à nous extasier devant les paysages environnants. Nous décidons de ne pas reprendre le bemo, mais de redescendre à pied jusqu’à notre hôtel. Il existe un raccourci, nous a-t-on dit, qui nous permettrait de gagner 6 kms sur les 12 kms initiaux ! Pas mal... Le problème, c’est que nous avons raté l’embranchement du raccourci de peu et nous sommes obligés de revenir sur nos pas afin de le récupérer. Ces 6 kms, tout en descente, nous musclent les mollets ! Mes jambes, peu habituées à ce genre d’exercice, flageolent un peu... Nous peinons dans les derniers kms, mais sommes récompensés par la vue d’une très belle cascade au détour d’un virage. Nous restons quelque temps au milieu de ce paysage si sauvage afin de reprendre notre souffle, puis nous repartons trouver la route de notre hôtel.
Nous nous écroulons sur une des chaises du restaurant, complètement vannés par notre randonnée matinale. Il n’est que 8h30, mais j’irais bien me coucher, moi ! Nous attendons le bus en partance pour Maumere devant un bon vieux navet qui passe sur TV5 à la télévision. Une heure plus tard, nous voyons enfin le bus arriver et nous sautons dedans, soulagés de pouvoir partir. Evidemment, nous nous arrêtons quelque temps plus tard pour charger le bus d’un nombre incroyable de marchandises, puis nous repartons de nouveau. Les trois heures de trajet nous paraissent toujours aussi longues, même si nous relativisons en nous disant que c’est notre dernier voyage en bus à Flores !
Arrivés à Maumere, nous nous baladons un bon moment dans la ville, à la recherche d’un hôtel correct... Ce n’est pas facile du tout ! Les prix sont totalement exagérés par rapport à l’état des chambres et ils ne veulent absolument pas marchander alors que leur hôtel est vide, c’est incroyable ! Finalement, nous trouvons notre bonheur dans un petit hôtel tenu par des gens tout à fait serviables. Des tasses de thé nous sont même offertes en guise de bienvenue ! Le petit jeune qui travaille ici est très sympathique et nous discutons ensemble un bon moment.
Nous dînons le soir sur le port d’un bon poisson choisi à l’avance. Par contre, nous commençons à en avoir marre du riz blanc sec... Vivement l’Australie afin de manger de bons plats en sauce ! Au moins, nous ne risquons pas de grossir ici ! C’est même difficile de ne pas perdre de poids vu les petites portions qu’ils nous servent ! Nous sommes beaucoup plus grands que les Asiatiques, nous avons besoin de manger plus qu’eux ! Nous rentrons à l’hôtel dans la nuit noire la plus complète. C’est étrange qu’il n’existe aucun lampadaire dans cette ville qui est quand même censée être la plus grande et la plus évoluée de l’île !
Une fois revenus à l’hôtel, notre petit gars nous propose de boire de l’alcool de riz local appelé "Arak" avec lui. Ils appellent ça du vin, mais moi je le mettrais plutôt dans la catégorie des digestifs. Nous allons nous coucher un peu grisés.
Eve-Laure