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Belle rencontre et départ vers Berastagi

Le 7 mai 2007,

Nous nous réveillons avec le vacarme des macaques dansant sur notre toit en tôle. Sympa le réveil matin ! A la fin de notre petit-déjeuner, un Indonésien vient de nouveau nous parler de l’inondation qu’ils ont subi. Pour lui, cette catastrophe est une malédiction envoyée par Allah afin de rapprocher les gens dans cette épreuve. Il nous raconte qu’avant, chacun d’entre eux possédait leur petit business et personne ne se souciait vraiment du voisin. Depuis l’inondation, les gens s’entraident beaucoup et une nouvelle solidarité est née.

Nous partons ensuite faire un tour dans les environs à la recherche de petits cadeaux que nous pourrions offrir à nos hôtes de ce midi. A part des bouteilles de coca et des cacahuètes, nous ne trouvons pas grand chose d’autre dans le coin. Vers 10 heures, Lekx Men vient nous chercher et nous partons en becak jusqu’à chez lui. Vu que le bus pour Medan passe tout prêt de chez lui, nous avons pris toutes nos affaires avec nous et partirons directement de chez eux !

Arrivés chez lui, nous découvrons une petite cahute toute simple, sans meuble, au milieu des champs de maïs et de riz. La maison ne lui appartient pas, il la loue 16 euros par mois. Nous faisons la connaissance de sa femme Fatimah, extrêmement douce et souriante sous son voile noir, ainsi que des jumeaux et de la petite dernière un peu intimidée par nous. Ils déroulent un tapis par terre sur lequel nous nous asseyons tous. Fatimah ne parle pas anglais et nous essayons de baragouiner quelques mots d’indonésien, ce qui la fait beaucoup rire. Lekx Men nous explique que leur mariage a été arrangé par leur famille et qu’ils ne se sont vus pour la première fois que le jour des noces. Mais il nous dit qu’il a de la chance d’être tombé sur une femme comme Fatimah et qu’il est heureux aujourd’hui.

Ils nous apportent ensuite un petit poulet entier grillé à chacun de nous deux, accompagné de riz concocté dans du lait de coco. Nous sommes un peu gênés par la quantité qui nous est servie, sachant qu’ils ont si peu de revenus et aussi parce qu’ils n’apportent que deux assiettes pour nous en nous expliquant qu’ils ont déjà mangé... Nous leur faisant part de notre embarras, ce qui les fait beaucoup rire. Ils font donc manger les enfants avec nous, ce qui nous allège l’esprit. Leurs mets sont succulents, nous nous régalons devant leurs regards amusés et satisfaits car nous faisons honneur au repas. Nous mangeons à l’indonésienne, c’est-à-dire avec les doigts, ce qui est encore meilleur ! Les enfants mangent ensuite avidement les cacahuètes que nous leur avons apportées ! Tant mieux.

C’est l’heure de la photo de famille à présent. Fatimah coiffe sa petite fille pour qu’elle soit toute belle. Ils sont ravis se voir ensuite sur l’appareil une fois la séance photo terminée ! Après nous avoir montré son poulailler, il est temps pour nous de partir et c’est avec un pincement au coeur de devoir quitter cette famille si gentille et si généreuse que nous prenons le chemin du départ. Après de multiples embrassades, nous sautons en marche dans le bus et quittons ce joli village de Bukit Lawang. Nous avons vraiment beaucoup aimé cet endroit calme et paisible où les rencontres sont faciles et souvent très touchantes...

Le bus reprend donc la même route qu’à l’aller mais en sens inverse. Nous nous retapons les mêmes ornières de dix centimètres de hauteur, la même route estropiée... A peu près au même endroit qu’à l’aller, nous entendons un grand bruit à l’arrière du bus. Un pneu a éclaté dans un nid de poule... Décidemment, nous n’avons pas de chances avec ces bus ! Heureusement, il possède une roue de secours et le changement s’effectue en moins de vingt minutes. Nous reprenons la route en espérant arriver jusqu’à Medan sans autre incident.

A part les multiples arrêts dus au plein d’essence ou à la réparation du pneu chez le garagiste, nous arrivons enfin à Medan au bout de 4 bonnes heures de route. Nous sommes déjà éreintés, mais malheureusement bien loin d’être arrivés encore. Nous reprenons un autre bus en direction de Berastagi dans lequel nous nous coltinons des fumeurs invétérés (les Indonésiens sont terribles avec leurs cigarettes qu’ils allument n’importe où…) qui nous intoxiquent durant tout le voyage. Le paysage se modifie au fur et à mesure de notre avancée et devient plus montagneux. L’air est plus frais et bientôt une forte pluie s’abat sur nous. Et dire que nos sacs à dos sont sur le toit du bus, sans protection… Dans quel état allons-nous les retrouver ? Nous traversons également une province clairement plus riche que les précédentes. De luxueux hôtels jalonnent la route et des maisons au toit étrange et typique des tribus Karo sont visibles un peu partout.

Après 1h30 de trajet, nous arrivons enfin à Berastagi . Nous demandons à des passants de nous indiquer la direction de notre guesthouse mais nous nous rendons vite compte qu’ils nous ont emmenés dans la direction opposée par rapport à notre hôtel choisi. C’est vrai que quand un Indonésien ne sait pas répondre à une question, il va toujours dire quelque chose au hasard afin de ne pas perdre la face. Trop fatigués pour faire demi-tour, nous tentons notre chance dans une autre auberge qui, ma foi, fera bien l’affaire. La chambre est très basique mais le personnel est charmant. Surtout une jeune femme prénommée Lam, qui nous donne un tas de bon conseils, toujours avec un radieux sourire.

Il fait plus frais dans cette ville vu qu’elle se situe un peu en altitude. Se jeter de l’eau glacée sur le corps devient un exercice un peu plus ardu ici qu’ailleurs du coup. Au moins, nous échapperons peut-être aux moustiques ! Nous dînons dans une semi obscurité, une coupure de courant a plongé toute la ville dans le noir. Leur curry aux « egg plants » reste néanmoins délicieux. Une bonne soupe permet aussi de se réchauffer un peu après la torture de la douche froide. Nous ne tardons pas à aller nous coucher, la journée ayant été bien longue. Cependant, c’était sans compter sur ces moustiques résistant au froid ! Et la chambre ne possède pas de moustiquaire… Ne pouvant plus supporter le vrombissement de ces bestioles juste à côté de nos oreilles, Michaël prend les choses en main et trouve l’astucieux moyen de planter un clou au plafond afin d’y accrocher notre propre moustiquaire. Enfin tranquille de ce côté-là. Après, la télévision hurlant juste à côté de notre chambre reste un problème difficile à régler… Nous finissons tout de même par sombrer, trop exténués pour lutter !

Eve-Laure

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