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Trek de la laguna de Los Tres

Le 3 octobre 2005,

Michaël ne se sent pas très bien ce matin et préfère rester au chaud aujourd’hui. Il tousse pas mal et ne se sent vraiment pas en forme... Je pars donc seule effectuer le trek de la laguna de Los Tres !

Je prépare mes petits sandwichs, ma gourde d’eau et mes pellicules photos ainsi que la batterie (je prends mon appareil photo argentique ET le numérique de Michaël...), fais quelques derniers bisous à Michaël et pars en solitaire pour 6 heures de randonnée... Le soleil est toujours aussi présent qu’hier, il fait un temps magnifique ! Nous avons vraiment de la chance, je trouve...

Le Fitz Roy
Le Fitz Roy

Le trek débute par une bonne heure de montée assez ardue à flanc de montagne. Si les 2 prochaines heures sont aussi éprouvantes, je ne vais pas aller loin, moi ! Ceci dit, j’ai une magnifique vue sur tout le village de cette hauteur, ainsi que sur les montagnes et rivières environnantes. Les paysages sont magnifiques !! Je suis rapidement récompensée de mes efforts... Je regrette vraiment que Michaël ne soit pas avec moi pour pouvoir profiter également de ce superbe panorama !

Allez, encore une petite demi-heure d’ascension et me voilà en haut d’un mirador avec une vue imprenable sur la montagne la plus célèbre de la région : le Fitz Roy ! C’est vrai qu’elle est impressionnante... Son sommet a une forme bien spéciale et reconnaissable ! Encore une fois ; je me retrouve sous le charme de tous ces beaux paysages... L’Argentine est vraiment un pays magnifique truffé de surprises !

Après une rapide descente, j’arrive sur un sentier beaucoup plus facile qui serpente à travers des forêts, des lacs, des rochers, des rivières et des montagnes... Le paysage change radicalement tous les quarts d’heure, m’émerveillant un peu plus à chaque fois ! C’est extraordinaire...

L’herbe est tantôt jaune et brûlée par le soleil, tantôt verte et fraîche et parfois rouge comme la braise ! Les lacs passent également du bleu au vert sans aucune transition, comme s’ils cherchaient à s’harmoniser du mieux possible avec les paysages qui les entourent ! La couleur rosée de certaines roches est également étonnante et se marie pourtant parfaitement avec le reste... Je trouve cette randonnée beaucoup plus jolie que celle d’hier et regrette sincèrement ne pas pouvoir partager ces extraordinaires moments avec Michaël !

J’aperçois au loin, au pied du Fitz Roy, un énorme glacier bleu qui a l’air de se jeter dans le vide... Tandis que j’admire cette merveille naturelle, j’aperçois avec stupeur un énorme morceau de glace qui se détache du glacier et tombe avec fracas à ses pieds ! Le bruit se répercute dans toute la vallée comme un coup de tonnerre... J’en reste bouche bée ! J’aimerais bien aller voir ce glacier de plus près, mais il n’est malheureusement pas accessible par le sentier que j’emprunte actuellement... Il faudrait que j’effectue un détour d’au moins 2 heures !! Je n’aurai pas le temps aujourd’hui... Dommage !

Après m’être arrêtée quelque temps en pleine forêt pour manger mon frugal repas et remplir ma gourde d’eau fraîche puisée directement dans les rivières, je m’aperçois avoir déjà effectué 3 heures de randonnée ! Et quelle randonnée ! Je n’ai pas vu le temps passer... Bon, qu’est-ce que je fais à présent ? Soit je rebrousse chemin, sachant qu’il me reste encore 3 heures de marche pour retourner au village, soit je continue encore durant une heure afin d’arriver jusqu’au bout du trek : à la lagune de Los Tres qui se situe au pied du Fitz Roy. Ce dernier tronçon est apparemment assez difficile puisqu’il n’est conseillé, en hiver, qu’aux alpinistes expérimentés... Seulement nous sommes au printemps et je ne suis pas spécialement fatiguée... J’ai vu trop de belles choses depuis ce matin pour m’arrêter en si bon chemin ! Me voilà donc partie pour ma 4ème heure de randonnée...

Le sentier monte en effet abruptement et je commence rapidement à tirer de la langue... Je ne me laisse pourtant pas décourager aussi vite et continue l’ascension à mon rythme, c’est-à-dire très lentement... Mais ça devient de plus en plus difficile au fur et à mesure de la montée. Le sentier disparaît de temps en temps sous la neige, ne laissant que des poteaux de repérage dépasser, mes chaussures dérapent sur des éboulis de cailloux et la pente se fait plus abrupte encore... J’aurais rebroussé chemin si j’avais été toute seule, craignant de rester bloquée là toute la nuit en cas d’éventuel accident, mais un couple d’une quarantaine d’années m’accompagne, l’homme ayant pris un peu d’avance sur moi et sa femme se trouvant derrière, peinant encore plus que moi...

Le lac Capri
Le lac Capri

A chaque fois que je pense être enfin arrivée au bout du chemin, le sentier continue de grimper encore et toujours ! Mais où se trouve cette fichue lagune ? J’atteins avec difficulté le haut de la montagne, pensant sincèrement être au bout de mes peines , mais mes espoirs s’envolent vite à la vue du sentier qui continue de grimper sur le flanc d’une deuxième montagne ! Allez, encore un effort, je suis presque arrivée (ça fait une heure que je me dis ça...) ! Enfin, n’y croyant pas moi-même, j’arrive au bout du sentier, au prix d’un terrible dernier effort de volonté, pour apercevoir la lagune... ensevelie sous la neige ! Tous ces efforts pour ça ? Je suis un peu déçue... Ceci dit, de cette hauteur, j’ai une vue imprenable sur tous les environs, dont le Fitz Roy qui se détache, dans toute sa splendeur, juste en face de moi ! Les paysages sont de toute beauté ; mais je ne suis pas certaine qu’ils vaillent vraiment la difficile ascension...

Il est déjà tard, j’ai mis plus d’une heure pour monter jusqu’ici et j’ai encore 4 heures de marche à effectuer en sens inverse... Il faut que je sois rentrée avant la nuit pour des questions de sécurité bien sûr, mais aussi afin d’éviter que Michaël ne s’inquiète ! Heureusement, le soleil ne se couche pas avant 19h30 ici, mais il est déjà 15h30 ! Je ne m’éternise donc pas au sommet et redescends rapidement le sentier si difficilement grimpé... En une demi-heure de temps, je suis redescendue en bas de la montagne. C’est toujours plus facile de dévaler une pente que de la monter ! Le retour s’effectue tranquillement, sans difficulté majeure puisque je marche sur du plat durant 2 heures puis j’ai une petite heure descente... Rien de bien méchant en somme. J’ai même le temps d’effectuer un petit crochet par le lac Capri, un lieu plein de charme et de sérénité extrêmement relaxant. Les belles montagnes qui se reflètent dans ses eaux calmes et cristallines m’enchantent ! J’admire les couleurs qui deviennent pastel au fur et à mesure que le soleil descend... Les arbres prennent des teintes plus chaudes et les montagnes paraissent plus imposantes et intimidantes...

Je ne suis tout de même pas mécontente d’apercevoir le village vers 19h, mes jambes ne me soutenant plus beaucoup... Je retrouve mon Michaël un peu plus en forme que ce matin, tant mieux ! Il a dormi une bonne partie de l’après-midi, ça lui a fait du bien ! Il commençait à se demander ce que je faisais... Après m’avoir envoyée d’urgence sous la douche (j’ai dû transpirer un tantinet durant ce trek...), il me propose un petit restaurant à côté de chez nous. Je ne me le fais pas dire deux fois, je meurs de faim ! Je ne vais pas traîner ce soir, je suis exténuée... Le grand air, ça fatigue !

Eve-Laure

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