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Bangkok

Le 23 décembre 2004,

Arrivée difficile en Thaïlande, après une nuit blanche passée à l’aéroport de Mumbaï et dans l’avion. Mais quelle surprise, notre adorable Gaëlle est venue nous chercher à l’aéroport et nous guide en bus jusqu’à la guest house dans laquelle elle loge et nous a réservé une chambre.

Au premier abord, Bangkok est une grande cite bétonnée et polluée. A part ses monuments, on est très loin de la beauté de Paris (immeubles hausmaniens, beaux magasins, ...) Les immeubles semblent tous dater des années 70 et la pollution des enseignes publicitaires est intense. Cependant tous les défauts que j’ai pu reprocher à l’Inde semblent ne pas exister ici. La ville est propre (aussi propre que puisse l’être une capitale de plus de 6 millions de personnes) et les trottoirs sont larges. Les gens semblent beaucoup moins intrigués et curieux à la vue d’un blanc, tout en restant extrêmement souriants et aimables. La différence de densité de population est tangible : on ne ressent pas de promiscuité. Les professionnels du tourisme sont beaucoup moins insistants, il est possible de rentrer dans une boutique et d’en faire le tour sans être harcelé.

Les Thaïlandais semblent ne jamais avoir à manger chez eux : des dizaines de marchands ambulants sont installés dans la rue et il parait possible de déguster à toutes heures du jour ou de la nuit : brochettes en tous genres, fruits frais entiers ou en jus, soupes de nouilles, riz frits garnis de légumes et de viandes, oeufs brouillés au soja et aux fruits de mer ... Contrairement à l’Inde qui tend a être majoritairement végétarienne, la Thaïlande peut cuisiner tout ce qui court, nage ou vole. Avec Gaëlle, nous incluons dans notre repas de Noël chenilles et sauterelles frites sans en être vraiment ravis !

Notre guest house se situe dans la rue la plus touristique de Bangkok : Thanon Khao San. Il s’agit d’un endroit bruyant, bordé de magasins de souvenirs, d’agences de voyages, bars et boites de nuit et grouillant de monde. A part pour faire un peu de shopping, l’endroit me déplait assez rapidement. Pour y échapper, Eve-Laure et moi décidons de partir a pieds visiter les temples les plus célèbres de Bangkok : le Wat Pho et le Wat Phra Kaew qui renferment respectivement le bouddha d’émeraude et le bouddha couché le plus long de Thaïlande (46 mètres). En chemin, un homme d’un cinquantaine d’années nous apprend que ces temples sont fermés en raison de célébrations pour Noël (Bizarre, c’est censé être une fête chrétienne ...) Il s’appelle Narong et baragouine le français. Il tient ça de son père qui était lao. Il nous indique d’autres temples à visiter sur notre plan de ville, ainsi qu’un magasin de confection de costumes en soie normalement fermé aux touristes mais qui est exceptionnellement ouvert pour les fêtes de fin d’année. Il nous faut ABSOLUMENT y aller. Comme par hasard, un tuk-tuk se pointe à ce moment-là et Narong nous négocie un tour pour tout l’après-midi avec attente à chaque étape pour seulement 50 bahts (1 euro). Notre chauffeur nous emmène et nous attend aux deux premiers temples où nous découvrons nos premiers bouddhas. Par rapport a ceux de l’Inde, les temples thaïlandais semblent être beaucoup mieux entretenus et brillent de partout. Nous passons ensuite par la case "boutique de fringues". Nous ne nous attardons pas. Notre chauffeur prétexte que les autres temples sont fermés, nous laisse devant un temple non programmé, et repart séance tenante. Nous restons bouche bée, étonnés qu’il n’ait pas réclamé ses 50 bahts. Nous apprendrons plus tard que les fameuses boutiques délivrent aux tuks-tuks des bons d’essence d’une valeur pouvant aller jusqu’a 500 bahts quand ceux-ci leur amènent des clients potentiels. Nous finissons donc notre circuit a pieds en passant par le temple de marbre blanc et la Golden Mountain.

Le lendemain, nous décidons avec Gaëlle de nous rendre au marché flottant de Damnoen Saduak, à deux heures de bus de Bangkok. Malgré les avertissements du Lonely Planet, nous apprécions pleinement notre balade en bateau dans les canaux de cette petite ville. Il s’agit d’une petite embarcation qui ressemble a une gondole mais qui est munie d’un moteur dont l’hélice est fixée au bout d’une longue perche. Il est vrai que le marché n’a plus rien de traditionnel et n’offre que des bibelots destinés aux touristes qui sont désormais ses seuls visiteurs. Cependant, le clapotis de l’eau, les canaux qui s’entrecroisent, les maisons sur pilotis, les marchands aux chapeaux traditionnels en forme de cônes tronqués dégagent une atmosphère pleine de charme. Il y a même des vendeurs de nourriture qui ont embarqué leur cuisinière au gaz ou leur barbecue sur leur barque.

Apres cette agréable balade sur l’eau, nous faisons un stop a Nakhon Pathom pour y admirer le chedi (monument bouddhique) le plus haut du monde (127 mètres). Nous pouvons y voir de vieux bonzes donner des sermons a quelques fidèles agenouillés devant eux et les asperger d’eau a l’aide d’une sorte de petit balai en paille. Nous entendons des voix psalmodier des mantras a travers des hauts-parleurs : Eve-Laure et moi sommes envoûtés.

Rentrés sur Bangkok, nous embrassons Gaëlle qui part dans le nord du pays faire un peu de randonnée. Je traîne alors Eve-Laure dans un match de boxe thaï. Cet art martial ou tous les coups sont permis, sauf les coups de tête, est présente sous la forme de 14 combats de 5 rounds chacun. Les adversaires, très jeunes pour certains, pèsent de 50 a 65 kg et utilisent poings (munis de gants de boxe), pieds nus, coudes et genoux. L’efficacité de cette pratique nous est démontrée assez rapidement : cotes cassées, combattants assomés par un coup de pied a la tempe, ... Eve-Laure, un peu décontenancée au départ, apprécie quelques combats, puis se lasse assez rapidement.

Le lendemain, nous allons enfin admirer nos bouddhas d’émeraude et couché, puis lassés par la foule de touristes (thaïs pour la plupart), nous décidons de faire une balade sur Chao Praya, fleuve qui traverse Bangkok, en empruntant le River Express. Nous repérons de loin un quai réservé aux départs de dîners-croisières et embarquons in extremis et pour la plus grande joie d’Eve-Laure sur un bateau exotique pour déguster une cuisine thaï très fine tout en assistant a un spectacle de danses traditionnelles.

En rentrant, nous nous connectons sur Internet pour lire les nouvelles de nos proches. Mais ce sont d’autres nouvelles que nous apprenons : celles du séisme et du tsunami meurtriers qui ont ravagé les côtes de l’Asie du Sud-Est. Cela s’est passé la veille mais nous ne sommes pas au courant car nous n’avons pas lu les journaux et personne ne nous en a parlé. La nouvelle nous cloue sur nos chaises. En consultant les dépêches d’un site d’actualités, je m’aperçois que les victimes retrouvées se sont multipliées d’heure en heure. Le pire est que des pays comme le Japon ou les Etats-Unis sont capables de prévoir l’arrivée d’un tsunami après qu’un séisme a eu lieu. Dans le cas présent, le ras de marée est arrivé sur les côtes, en moyenne deux heures après le tremblement de terre. Ce qui est théoriquement suffisant pour alerter les populations afin qu’elles se mettent a l’abri. Comme d’habitude, ce sont les plus démunis qui souffrent le plus ...

Nous rassurons nos proches et partons nous coucher, le moral dans les talons.

Michaël

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