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Depart en cargo

Le 4 mars 2005,

Ce matin a 8h, Dung et son collegue viennent nous chercher en moto a l’hotel. Avant d’embarquer sur notre cargo en fin d’apres-midi, nous avons decide de faire une petite balade en bateau sur le Mekong. Dung nous apprend que le couple de Quebecois s’est desiste. Tant pis, nous serons seuls mais cela nous permettra de nous plonger un peu plus dans l’ambiance !

Cargaison de noix de coco au marche flottant
Cargaison de noix de coco au marche flottant

Notre balade en bateau doit durer deux heures avec au programme visites du marche flottant, d’une maison flottante, d’un village cham et de sa mosquee. Et Dung nous a negocie un tres bon prix ! L’ambiance du marche flottant est magique. Des dizaines de petites barques viennent acheter des noix de coco, du riz, des bananes et autres marchandises a des gros bateraux dont les cales sont pleines a ras bord. Les negociations et echanges se font directement sur l’eau au beau milieu du fleuve ! Les petits bateaux iront ensuite revendre leurs achats au marche de Chau Doc. Les marchands ont l’air amuse de notre presence et nous font de grands signes.

Nous abordons ensuite une maison flottante. Une grande trappe situee dans la piece principale est ouverte et donne sur une grande cage dans laquelle des poissons-chats sont eleves a domicile. La trappe permet de nourrir les poissons. Nous voyons d’ailleurs deux hommes en train de preparer une sorte de pate a l’aide d’un broyeur. La pate est constituee de cereales, leguimes et abats de poissons. Ca me parait drole d’imaginer qu’on puisse vivre au-dessus d’un elevage de poissons !

Nous continuons par la visite d’un village cham, une minorite musulmane. Cet endroit semble pourri par le tourisme : les enfants essayent de nous vendre de tout et n’importe quoi d’un ton assez agressif...

Apres avoir dejeuner a l’hotel, nous partons avec Dung et son acolyte vers la ville dans laquelle le cargo est amarre, a dix-sept kilomettes de Chau Doc. Nos chauffeurs glissent nos gros sacs a dos entre le guidon et leur siege et c’est parti.

Lycenne en uniforme
Lycenne en uniforme

La circulation au Vietnam est assez particuliere vu qu’il n’y a quasiment que des deux roues, ce qui provoque un vacarme assourdissant dans les rues. Dung nous explique qu’il y a encore trois ans, il y avait tres peu de motos a Chau Doc. Mais depuis, la Chine a innonde le marche avec des motos a moins de cinq cents dollars, c’est-a-dire trois a quatre fois moins cher que leur equivalent japonaises. Nous roulons a l’heure de la sortie du lycee et pouvons admirer des etudiantes a pied, velo ou moto vetues de maginfiques uniformes blancs !

Au bout de quelques kilometres, nous sommes arretes par la police. S’il n’en est rien en ville, le port du casque est obligatoire sur les routes nationales depuis seulement trois mois. Si nos chauffeurs en portent un, ils ne nous ont pas fait cette faveur. Le pire, c’est que Dung en avait un pour moi mais ne me l’a pas propose. Il essaye de faire croire au policier qu’il ne parle pas la langue etrangere et qu’il a voulu me proposer de porte le casque mais que je n’ai pas compris. Le policier n’est pas dupe et colle a chaque conducteur une amende de vingt-mille dongs (un euro)

Une fois remis de nos emotions, nous nous arretons visiter une fabrique de fils de soie. Dung nous explique tout le processus pendant que les travailleurs, en majorite des femmes, nous observent en riant.

Apres avoir avalae une soupe de nouilles sur un marche, nous arrivons enfin au port ou notre cargo nous attend. Il s’agit d’un gros bateau en bois d’une trentaine de metres de long. Nous vivrons sur le pont, la cale, encore vide, etant reservee aux marchandises.

Dung nous presente rapidement a une dame d’une quarantaines d’annees tres souriante et tres belle. Elle dit s’appeler Ma comme Maman. Nous la surnommons Madame Maman. Le pont est encombre de voyageuses vietnamiennes toutes d’un certain age, avec leur bagages. Dung doit nous dire au revoir a present car le depart est imminent.

Madame Maman accrochant un hamac
Madame Maman accrochant un hamac

Alors que nous entendons le moteur demarrer, Madame Maman nous installe, avec l’aide d’une autre voyageuse, un hamac sur les poutres qui soutiennent le toit du cargo. D’ailleurs la hauteur du toit est aux dimensions vietnamiennes, ce qui fait qu’il m’est impossible de me tenir droit. Ce detail a l’air de beaucoup amuser nos compagnons de voyage. J’en rajoute un peu en faisant le clown et en marchant en canard. Eve-Laure tient a mesure personnellement la hauteur du toit avec sa tete et a plusieurs reprises !

Madame Maman nous presente sa propre mere qui est un petit bout de bonne femme aux yeux souriants et a l’air tres sage. Nous l’appelons Grand-Mere. Personne ne parlant anglais sur le cargo, il nous est difficile de communiquer avec les mots. Nous essayons d’utiliser le minuscule lexique de notre guide-papier, mais nous n’allons pas loin. Grand-Mere puise dans sa memoire et nous sort de temps en temps deux ou trois mots en francais !

On nous fait visiter le cargo. La cuisine est situe sur l’entrepont, a mi-etage entre le lieu de vie et la cale, dans la poupe. Tout au fond, on peut trouver les toilettes qui font aussi office de douche. Il s’agit d’une cabine avec un simple trou dans le plancher qui donne directement sur le Mekong. Genial ! Pour se doucher, on peut utiliser un seau accroche a une corde pour puiser l’eau du fleuve. C’est decide, je me doucherai une fois arrive a Mytho. Malheureusement, nous n’arriverons que dans deux jours et non pas demain, comme prevu initialement. Les aleas des croisieres organisees...

Le bateau s’arrete et il est rapidement amarre au ponton d’un entrepos de riz. Seulement une partie de la cale est remplie. Puis nous repartons passer la nuit au port ou nous avons embarque. Pour faire deux cents kilometres en deux jours, il faut bien que nous prenions notre temps !

Apres que nous avons mange un bol de riz et du poisson grille, on nous fait comprendre que nous pouvons descendre nous degourdir les jambes. Nous partons faire un tour de la ville. La place principale est bordee de cafes desquels sort une musique tonitruante. Le tapage nocturne n’a pas l’air d’exister dans ce pays. Nos grandes silhouettes europeennes ont l’air de subjuguer deux adorables fillettes. Elles decident de nous suivre jusqu’au bateau et font mine de ne pas nous regarder des que nous tournons la tete vers elle.

Vers 9h, suivant le mouvement general, nous integrons nos hamacs et essayons de nous endomir tant bien que mal.

Michaël

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