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Nos amis les bêtes…

Le 4 mai 2007,

Réveillés vers 9h30 par le gecko, nous avons formidablement bien dormi dans ce lit douillet. Visiblement, notre réveil matin s’est payé un encas cette nuit en dégustant la dépouille du scorpion qui n’est plus là ce matin. Rein de se perd dans la jungle !

Nous descendons prendre un café et discutons plus d’une heure avec notre guide qui nous parle de son pays, de sa culture… C’est passionnant ! Il est originaire d’Aceh et trouve leur revendication indépendantiste et leur guérilla un peu stupides. Il est contre toutes les guerres qu’il juge cruelle et inutiles. Nous parlons des Etats-Unis et de la guerre en Irak, de l’attentat meurtrier en Virginie sans comprendre comment des adolescents peuvent avoir accès à des armes aussi facilement.

Lui est fier de son pays et ne comprend pas pourquoi tant d’étrangers ont peur de l’Indonésie à cause du grand nombre de musulmans qui y vivent. C’est vrai que moi aussi j’avais des a priori avant de venir à Bali (qui est hindouiste), puis à Lombok (musulmane) il y a deux ans. Nous nous sommes rapidement aperçus que malgré leur religion que nous trouvons des fois trop engagée et contraignante pour les fidèles, les gens sont les plus adorables qui soient ! Il faut arrêter d’écouter les médias qui essaient de nous faire peur. Le guide nous parle aussi de la corruption de son gouvernement qui empêche l’Indonésie et particulièrement Sumatra de se développer. Les infrastructures, an particulier les routes, sont désastreuses, l’école reste très chère et pas accessible pour tous, du coup nombre d’indonésiens ne savent ni lire ni écrire… Mais il reste confiant en l’avenir et pense que les générations futures vont pouvoir améliorer les choses pour son pays.

Après cette discussion fort instructive, nous partons faire un tour à pieds au marché du village qui s’avère être beaucoup plus loin que prévu. Nous finissons le trajet en becak. Plusieurs étales de poissons, viandes, fruits et légumes se succèdent à même le sol. Nous achetons quelques délicieux fruits pour parfaire notre petit-déjeuner. Je tente les bananes frites dans une pâte bizarre. Pas mauvais mais plutôt gras ! Tous les gens nous sourient en nous voyant, nous sommes la curiosité locale pour eux !

Nous rentrons ensuite à temps pour assister au déjeuner des orangs-outangs en semi liberté. Ce centre a recueilli ces grands singes lorsque les autorités locales ont interdit aux gens d’en avoir chez eux ( !!) à partir du moment où ils sont devenus une espèce protégée. Cet institut permet donc aux orangs-outangs résidants (une quinzaine environ) de retrouver petit à petit leur liberté en apprenant à redevenir sauvage. Ils vivent donc dans la forêt environnante mais le centre vient deux fois par jour nourrir les animaux qui ne savent pas encore trouver leur nourriture tous seuls. Ils en font profiter les touristes par la même occasion.

Après avoir traversé la rivière à l’aide d’une frêle petite barque, nous être acquittés du droit d’entrée du parc national, nous pénétrons le domaine et grimpons à travers la forêt. Bientôt une femelle orang-outang avec son petit accroché à son ventre, nous emboîte le pas sur le sentier. Elle marche juste derrière les guides et la suivons à la queue leu leu bien amusés de la situation. Elle fait partie de la troupe maintenant et nous accompagne jusqu’au bout. Arrivés à une petite clairière, les guides leur donne des bananes qu’elle et son petit avalent avidement. Ils ne sont en aucun cas effrayés par la présence des touristes et ne nous prêtent attention. Les guides leur donnent à boire dans un seau et, à notre grande surprise, les singes utilisent le verre mis à leur disposition pour s’abreuver bruyamment ! Leurs mimiques sont si amusantes… Surtout le bébé qui fait des cabrioles en tous sens. La mère est souvent obligée de le ramener près d’elle dès qu’elle sent qu’il s’éloigne un peu trop. Nous restons une bonne heure à admirer ces deux spécimens avant de redescendre et les laisser à leur forêt. Belle rencontre en tous cas !

Revenus à la chambre, nous barbotons un peu dans l’eau de la cascade près de chez nous, puis descendons prendre carrément un bain dans la rivière. L’eau est fraîche mais nous fait le plus grand bien. Il faut juste faire attention aux courants qui sont plutôt forts, mais ayant juste de l’eau jusqu’à mi-taille, nous n’avons pas trop de problèmes à braver la force de la rivière.

Le soir venu, nous partons dîner au même endroit que d’habitude et retrouvons un guide qui nous parle des orangs-outangs. Ces singes sont suffisamment génétiquement proches de l’homme pour attraper nos maladies. C’est pourquoi, il faut éviter de les approcher de trop près. Durant le trek, il est également interdit de leur donner à manger. Seul le centre est habilité à le faire. Il ne faut pas habituer les singes sauvages à de la nourriture facile sinon ils risquent de devenir agressifs et par la suite avec les humains qui ne leur donnent rien et surtout de devenir dépendants. Nous discutons aussi des forêts qui sont de plus en plus exploitées et détruites par l’homme, ce qui rétrécie considérablement l’habitat naturel des orangs-outangs, sans compter l’aggravation de l’effet de serre et des inondations.

Après cette discussion très enrichissante, nous finissons noter repas à la lumière de la lampe à pétrole, l’électricité ne fonctionnant plus. Allez, il et temps d’aller se coucher, il faut être en forme pour le trek de demain !

Eve-Laure

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