Le 30 mars 2005,
Aujourd’hui, c’est le grand depart pour Hong-Kong, la ville moderne ! Nous avons le plaisir de profiter encore un peu de Beatrice juste avant qu’elle ne parte travailler. Cela a ete un vrai plaisir de la rencontrer et son hospitalite comme sa gentillesse nous vont droit au coeur ! Cela nous a fait un bien fou de pouvoir nous poser quelques jours dans une belle maison, un peu comme si nous etions chez nous. Il est temps de reprendre notre route pour continuer le voyage de plus bel !
Apres une serie d’embrassades et de sinceres remerciements, nous quittons Beatrice avec regret. Nous marchons, notre sac sur le dos, jusqu’a l’arret des minibus pour l’aeroport. C’est plutot pratique ce genre de transport ! Dans le minibus, nous rencontrons un couple de Francais qui sont arrives depuis quatre jours seulement au Vietnam mais qui ont deja subi toutes sortes d’arnaques de la part des Vietnamiens ! Bienvenue au Vietnam ! Ils sont la pour trois semaines et sont deja bien degoutes de l’accueil que leur ont reserve les autochtones. Les pauvres ! Pour notre part, meme si nous avons trouve ce pays magnifique et enrichissant, nous sommes contents de le quitter. Les incessants harcelements que nous subissions quotidiennement devenaient difficiles a supporter. Et c’est fatiguant de devoir continuellement se battre par rapport a l’argent !
Nous arrivons a l’aeroport quelques temps plus tard. Je demande encore une fois a ce qu’on verifie manuellement mes pellicules photos afin de ne pas les passer dans le detecteur a rayons X ! J’ai hate de pouvoir me debarrasser de cette quinzaine de pellicules en les envoyant par la poste des Hong-Kong ! Ca pour m’en debarrasser, ca na pas traine...
Le vol jusqu’a Hong-Kong se passe sans encombre et nous debarquons dans cet aeroport ultra-moderne. Ouah, la difference avec les autres aeroport de l’Asie du Sud-Est est impressionnante ! Il est immense, bien organise, tout neuf... Il me parait meme bien plus moderne que ceux de France (NDLR tu m’etonnes...) ! Nous en profitons pour faire reconfirmer nos vols suivants. Nous achetons egalement une carte Octopus, valable dans tous les types de transports de la ville, puis nous montons dans metro totalement futuriste qui nous emmene jusqu’au centre-ville de Kowloon. Les sieges du metro contiennent tous un petit ecran de television sur lequel defilent des bandes annonces de films ou des informations sur Hong-Kong. Tout me parait tellement surrealiste ! Apres ces quatre mois dans des pays plutot pauvres (excepte la Thailande), ca fait drole de revenir d’un seul coup a la modernite ! Malgre tout, ca fait terriblement plaisir aussi ! Comme quoi, nous ne sommes pas encore debarrasses du materialisme !!
Apres deux changements de metro, nous arrivons sur Kowloon. Il nous reste encore un petit bout de chemin a parcourir a pieds avant d’arrivier a notre hotel. Les trottoirs sont bondes de monde et ce n’est pas evident de se frayer un passage entre les gens, surtout avec nos gros sacs sur le dos ! Les gratte-ciel sont gigantesques, j’ai le vertige rien qu’en essayant de regarder jusqu’ou ils montent ! Par contre, personne ne nous interpelle pour nous proposer de nous emmener en moto ou de nous vendre quelque chose. Ca fait du bien ! Les motos sont d’ailleurs quasiment inexistantes ici et nous pouvons traverser sur un passage-pietons sans risque de nous faire ecraser, les voitures respectant les feux tricolores !!
Apres nous etres reposes quelques instants, nous partons a la recherche d’un restautant ou diner. Les rues sont toutes illuminees par les neons multicolores, des signes chinois recouvrent les multiples enseignes... Cette immense cite regorge de modernisme et de gadgets electroniques de toutes sortes, c’est incroyable. Nous trouvons une petite brasserie accueillante typiquement hong-kongaise dans laquelle nous nous installons, la faim au ventre. Je pose mon sac a dos a cote de moi, sur la banquette. Nous nous tournons quelques instants vers la serveuse afin de commander notre repas. Je m’apercois aussitot apres que mon sac a disparu !! J’essaie de ne pas m’affoler et je me demande rationnellement si je ne l’ai pas oublie quelque part. Non, je suis certaine d’etre venue dans ce restaurant avec mon sac sur le dos. Je demande a la serveuse si elle n’a pas vu mon sac et elle me repond qu’elle a apercu un homme partir du restaurant avec un sac correspondant a la description que je lui en fais. Ca s’est passe juste lorsque nous lui passions notre commande mais elle ne savait pas qu’il s’agissait de mon sac !
Bon, la, je peux m’affoler !! Mon sac vient de m’etre vole presque sous mes yeux ! La serveuse appelle immediatement la police, tandis que Michael part essayer de retrouver le voleur. Tu parles, dans une ville comme Hong-Kong, c’est impossible de retrouver quelqu’un surtout s’il ne veut pas qu’on l’attrappe. En plus, il y a au moins cinq minutes d’avance sur nous, c’est bien plus qu’il ne lui en faut pour disparaitre ! Je commence a realiser que je ne reverrai plus mon sac et ca me brise litteralement le coeur ! Je pense tout de suite aux choses qui sentimentalement avaient beaucoup d’importance pour moi comme des petits cadeaux que m’avaient offerts mes amis pour le voyage ou des petits mots ecrits par mes proches... Le genre de choses qui n’a aucune valeur pour le voleur. Il y avait aussi la quinzaine de pellicules photos que je trainais depuis le debut du Cambodge et que je ne pourrais pas envoyer au Vietnam. Mon carnet de route etait egalement a l’interieur. Il etait a jour mais je n’avais pas encore eu le temps de tout recopier sur notre site Internet. Mon appareil photo, mes lunettes de soleil et mon chapeau sont egalement perdus mais c’est moins important pour moi, meme s’il s’agissait de cadeaux venant de personnes cheres. Toutes ces choses se remplacent facilement meme si elle coutent cheres. Les pellicules photos ainsi que le carnet de route, c’est autre chose...
Concernant les papiers, j’ai perdu tous mes billets d’avion, mon permis de conduire, ma carte de plongee et j’en passe... Heureusement que mon passeport, ma carte de credit et mon argent se trouvaient dans ma ceinture secrete !! Finalement, le voleur n’aura pas gagne grand chose avec ce vol et ca me fait presque plaisir de l’imaginer fouillant mon sac et rageant contre le fait qu’il n’y trouve rien de valeur ! Ceci dit, rien qu’a l’idee qu’il puisse eventuellement lire mes papiers personnels ou mon carnet de route, voire developper mes photos, je me sens mal. Ca faisait maintenant quatre mois que je me baladais avec se sac, c’etait un peu ma maison, mon chez moi... Ca faisait partie de moi, c’etait mon repaire... Nous avons tres peu de choses sur nous depuis le debut de notre voyage et c’est d’autant plus difficile de les perdre ! Bref, je suis dans tous mes etats lorsque la police arrive. J’essaie d’expliquer la situation aux deux policiers, mais sous le choc, mon anglais est incomprehensible et mes sanglots n’arrangent pas ma diction. Michael vient a mon secours et les policiers lui retorquent que, puisque nous n’avons pas vu le voleur derober mon sac, on ne peut pas etre sur qu’il s’agisse d’un vol. Ben voyons... Le mec a certainement voulu me faire une blague et il va revenir dans cinq minutes, mort de rire ! N’importe quoi... Le spoliciers finissent par interroger la serveuse et quelques clientes afin d’avoir la signalisation du voleur. je ne me fais pas d’illusion, mon sac est bel et bien perdu.
Les policiers nous proposent de nous emmener au poste de police afin de faire une declaration de vol. Quelques minutes plus tard, une camionnette de police arrive et nous depose au poste. Nous passons le premier soir de notre arrivee a Hong Kong au poste de police... Bravo ! Un commissaire nous recoit dans son bureau afin que nous lui racontions nos malheurs. Le prbleme, c’est qu’il ne parle pas bien anglais et nous avons quelques difficultes a nous comprendre. Il finit par faire appel a une de ses collegues qui joue le role d’interprete entre lui et nous. Je suis dans un tel etat que j’en perds litteralement mon anglais et Michael est oblige lui aussi de me traduire l’anglais en francais. La discussion prend plutot des allures comiques entre le francais, l’anglais et le cantonais !! Nous expliquons en details, pour la troisieme fois, la facon dont a eu lieu le vol et le commissaire nous assene de questions plus debiles les unes que les autres du style : "En quelle matiere etait la banquette sur laquelle j’etais assise ?"... La deposition me parait durer une eternite, ej suis tellement fatiguee ! Heureusement que Michael esy la pour repondre aux questions. Pour finir, il ne veulent meme pas prendre mon email afin de me prevenir au cas ou ils retrouvent quelque chose dans les semaines a venir et prennent mon adresse en France juste pour me faire plaisir... Dans le cas improbable ou ils recuperaient mes affaires, je ne suis pas prete de les recuperer ! Pour l’instant, j’ai juste envie qu’on en finisse et qu’ils nous laissent partir. Il est plus de 23h et je n’en peux plus ! De plus, il fait tres froid a cette heure tardive et je commence a serieusement grelotter.
Enfin, l’entretien prend fin et ils nous remettent en tout et pour tout une carte de visite avec le numero du dossier et le numero de telephone du bureau de police. il parait que ca suffit pour l’assurance ! Nous sommes trop epuises pour parlementer davantage, masi j’imagine bien que mon assurance francaise va s’amuser a telephoner a Hong-Kong pour avoir la description du dossier ! Nous aviserons plus tard... Nous rentrons a l’hotel en taxi ou je m’ecroule sur mon lit avec enfin la possibilite de me laisser aller. Je retourne les evenements de la journee un moment dans ma tete avant de sombrer dans un sommeil agite.
Eve-Laure