Accueil > Tour du monde > Carnet de route > Le Laos > Pied foule...
Pied foule...

Le 22 janvier 2005,

Comme prevu, nous changeons de guest-house parce que celle-ci est vraiment trop chere pour ce que c’est. Nous trouvons une petite guest-house toute mignonne, propre et beaucoup moins chere que la precedente. Je pose mes affaires dnas la chambre et je retourne dans le hall de la guest-house pour poser une question au tenancier et... patatra... je loupe l’unique marche de 10cm de hauteur qui se trouve en plein milieu de l’entree (mais pourquoi ont-ils mis cette marche-la en plein milieu ??) et je me tords le pied gauche. J’entends un sinistre craquement et une douleur fulgurante jaillie dans mon pied. Je hurle comme un cochon qu’on egorge et ameute tout le quartier ! Le tenancier me fait asseoir sur une chaise et m’apporte de la glace. Ne pouvant rester assise, Michael me porte jusqu’a mon lit. La douleur ne passe pas et je commence a me demander si ce n’est pas casse... Aussitot, trois jeunes femmes laotiennes qui travaillent dnas la guest-house et qui doivent certainement avoir des liens de parente avec le tenancier, arrivent dans notre chambre et commencent a me masser le pied avec un baume. Ca me fait du bien et la douleur s’estompe un peu. Elles alternent les massages avec la glace durant une heure. Comme ca ne s’arrange toujours pas, nous decidons d’aller a l’hopital pour faire des radios. Le tenancier appelle un tuk-tuk pour nous et nous voila partis en direction du nouvel hopital qui se trouve en dehors de la ville.

Une fois arrives, on nous fait patienter dans la salle d’operation etant donne que le medecin est en train de manger et n’est donc pas disponible pour le moment... Heureusement, peu de temps apres, il arrive, me demande ce qu’il s’est passe et m’emmene, en fauteuil roulant, dans une chambre obscure afin de me faire une radio de mon pied. Ca dure 3 minutes et je retourne ensuite dans la salle d’operation pour attendre le developpement. Mon coeur bat la chamade et je prie pour que mon pied ne soit pas casse. Un interne arrive avec ma radio qu’il fait seche devant un ventilateur ( !!) et m’annonce, tout heureux, que j’ai eu beaucoup de chance puisque ce n’est pas casse ! Ouf... Je suis soulagee. Le medecin me donne quelques medicaments contre la douleur, me fait un bandage a la va-vite autour de mon pied et voila... 35 dollars s’il vous plait ! Je lui demande s’il est possible d’avoir des bequilles mais il me repond qu’ils n’en n’ont pas ici et que ca risque d’etre tres dur a trouver dans cette ville... Super... Je suis donc coincee a la guest house pendant je ne sais combien de temps ! Nous n’avions pas de theme particulier pour notre tour du monde jusqu’ici, mais je crois que le tour du monde des medecins et des hopitaux nous correspondrait assez bien... Entre l’infection intestinale en Inde, l’ongle incarne de Michael en Thailande et mon pied foule au Laos... Je me demande ce que nous reserve le Vietnam !!! Oui, je sais, je suis un peu sarcastique, mais je trouve que ca fait beaucoup en deux mois ! Surtout que je ne me suis jamais foulee ou cassee quoique ce soit depuis que je suis nee et il a fallu que je commence au Laos, un des pays ou il ne vaut mieux pas avoir recours a la medecine...

Bref, je rentre a la guest-house un peu deprimee... Il faut tout de meme penser a manger maintenant ! Le restaurant le plus proche se trouve a 100 metres et Michael me propose de me porter sur son dos jusque la-bas, puisque je ne peux pas poser le pied par terre. Me voila partie sur son dos... Les gens nous regardent avec amusement mais personnellement, ca ne me fait pas beaucoup rire... Arrives a cote du restaurant, Michael me pose par terre et , croyant que je tenais en equilibre, entreprant de se retourner vivement. Malheureusement, je suis toujours accrochee a son cou et nous perdons tous les deux l’equilibre, nous retrouvant sur le sol, Michael tombant sur mon pied blesse... Nouveau hurlement de douleur a fendre l’ame, pleurs saccades, suivis d’une crise de nerf... Trop, c’est trop, je n’en peux plus ! De plus, certains laotiens sortent du restaurant ou de leur tuk-tuk, nous regardent d’un oeil morne, voire choque et disparaissent bien vite. Personne n’est venu m’aider a me relever ! Je sais que ca ne se fait pas de crier au Laos, qu’ils ne comprennent pas quand on eleve la voix, mais quand meme, ce n’est pas comme si je le faisais expres ! Il a fallu que ce soit des touristes anglais qui nous proposent leur aide. Ils m’offrent un verre d’eau que je vide d’une main tremblante et il me proposent de la glace a mettre sur mon pied que je refuse gentiment. Je n’ai jamais autant souhaiter rentrer chez moi que maintenant... Retrouver mes proches, etre entouree de medecins competents et pouvoir me deplacer avec des bequilles ! La, c’est vraiment dur... En plus, l’indifference des laotiens me siderent !

Je commande tout de meme a manger meme si je n’ai plus tres faim. Michael est tres attriste de me voir dans cet etat et ne sait plus quoi faire pour me soulager. Soudain, nous voyons passer en velo des Francais rencontres quelques jours plus tot a Pakbeng et Michael leur explique ce qu’il m’est arrive. L’un d’eux est un ancien footballeur et a l ;habitude des entorses. Il m’examine et me dit que le bandage que les medecins m’ont fait ne sert a rien. J’ai besoin d’un strapping qui permettra de remplacer mon ligament le temps qu’il guerisse. Heureusement, il sait le faire et s’y applique consciencieusement. Je sens tout de suite la difference ! Mon pied est bien maintenu et ne vibre plus a chaque mouvement ! C’est vraiment gentil de sa part de s’etre occupe de moi ainsi !

Plusieurs touristes s’inquietent de ma sante, je suis tres agreablement surprise par cette solidarite entre voyageurs ! Malgre tout, personne ne sait ou je peux me procurer des bequilles et ca devient tres handicapant ! Michael essaie plusieurs pharmacies, mais sans succes... Il ne me reste plus qu’a rentrer me reposer a la guest house !

Eve-Laure

Site réalisé avec SPIP
Design et Contenu © 2004-2007 : Eve-Laure et Michaël