Le 28 juillet 2005,

Nous apprenons, en arrivant à l’école d’espagnol, que Mary n’assurera plus nos deux premières heures du matin et que ce sera Carlos qui nous fera cours pendant 4 heures ! Un peu dur comme nouvelle... Non pas que nous n’aimions pas Carlos, mais nous le trouvons moins pédagogue et un peu égocentrique. De plus, 4 heures d’affilée avec le même professeur, ce n’est pas facile ! Enfin, les heures de cours passent tout de même assez vite et nous rentrons à la maison un peu fatigués.

Pendant le déjeuner, Henry nous parle un peu de la politique actuelle du Pérou et a l’air assez désabusé de la situation. Auparavant, il travaillait pour la SNCF locale et bénéficiait d’un bon salaire et de quelques semaines de vacances. Mais lors de la présidence de Fujimori, un Péruvien d’origine japonaise, en 1990, ce dernier privatisa les sociétés ferroviaires à un consortium sans scrupule qui, au passage, arrosa grandement le gouvernement en place. Un grand nombre de lignes ont été fermées et plusieurs milliers de personnes ont été licenciées. Ce fut le cas de Henry. Depuis, seuls les parcours touristiques comme la montée au Machu Pichu restent ouvertes et les prix ont grimpé en flèche. Ce site sacré n’est plus accessible qu’aux touristes fortunés, les Péruviens n’ayant pas les moyens de payer une place de train aussi chère !

Plusieurs autres entreprises publiques ont subi le même sort à la même époque et la plupart des personnes qui se sont retrouvées sans emploi se sont réorientées en tant que chauffeurs de taxi. Ceci explique le nombre incroyable de taxis qui traversent la ville. Henry, quant à lui, héberge jusqu’à trois étudiants dans sa maison, en pension complète, travaille en tant que professeur d’espagnol et tient un petit magasin de nourriture avec sa femme, ouvert de 6h le matin à 22h le soir ! Il travaille énormément afin d’offrir à ses enfants de bonnes études et une bonne qualité de vie... Il ne peut évidemment plus prendre de vacances... Cet homme fait preuve d’un courage exceptionnel, nous l’estimons beaucoup pour tout ce qu’il fait. Parfois, il a l’air tellement fatigué qu’il fait peine à voir...

Nous montons effectuer la tonne de devoirs qui nous a été donnée, puis nous descendons en ville vers 4h, afin de retrouver Gaëlle et son copain Benjamin de passage à Arequipa. Nous ne nous sommes pas revus depuis la Thaïlande, c’est un vrai plaisir de nous retrouver ici ! Evidemment, nous nous sautons dans les bras l’une de l’autre à peine entr’aperçues... Nous en avons des choses à nous raconter depuis le temps ! Rien de tel que de discutailler devant un bon jus de fruit frais sur la terrasse d’un restaurant, au soleil ! Le temps passe vite à se raconter nos mésaventures de tourdumondistes, le soleil commence à décliner, nous offrant ses plus belles couleurs. Il est temps de monter sur les toits afin d’apprécier la vue de la Plaza de Armas de cet endroit privilégié.

Nous passons ensuite dans une agence de voyages réserver une excursion de deux jours dans le Canyon del Colca. Nous partons tous les quatre ensemble effectuer cette virée dans le désert, nous sommes heureux de partager cette aventure avec eux ! En attendant, nous dînons ensemble dans un petit restaurant touristique plutôt bon, tout en continuant d’échanger sur nos péripéties ! Bon, nous devons y aller à présent, nous avons cours demain et le réveil est de plus en plus difficile chaque jour...

Eve-Laure