Le 13 octobre 2005,
Nous nous réveillons comme des fleurs vers 11h30 du matin, un peu plus réchauffés que la veille au soir... Un pantagruélique petit déjeuner nous attend depuis un moment, mais notre hôte comprend, vu l’heure à laquelle nous nous sommes couchés, que nous avions besoin de récupérer un peu !
Nous nous préparons tranquillement, puis partons en ville vaquer à diverses occupations comme changer nos pesos argentins, faire un peu d’Internet, aller m’acheter un nouveau carnet de route (pour 3 jours, c’est dommage, mais bon)... Après avoir engouffré un délicieux sandwich viande-tomate-avocat, nous retournons à notre auberge vers 16h étant donné qu’un minibus vient nous chercher bientôt afin de nous emmener faire notre dernière attraction touristique du voyage : aller voir une colonie de manchots. Notre chauffeur nous attend déjà et nous montons rapidement dans son minibus. Il passe chercher 4 autres personnes puis nous partons à la rencontre de notre colonie de manchots.
La route nous paraît longue pour y arriver et surtout bien difficile... Nous passons à travers des champs pleins d’ornières et de nids de poule et sommes ballottés dans tous les sens durant presque une heure... Mais où se cachent-ils ces manchots ? Enfin, notre chauffeur arrête la voiture en bord de mer et nous annonce que nous devons continuer à pied... Bon, très bien ! Nous marchons une bonne demi-heure dans un vent terrible et glacé, passant sous des clôtures, traversant de petits cours d’eau sur un rondin de bois, pour enfin arriver jusqu’à la colonie de manchots. Dis donc, il faut les mériter !
Un petit abri nous est dédié afin de pouvoir les observer sans leur faire peur. Ils sont beaucoup plus timides et peureux qu’à la Péninsule Valdès ! Une petite centaine de manchots viennent de sortir de la mer et se font sécher dans le vent avant de regagner leur logis. Ils sont toujours aussi mignons, c’est un vrai plaisir de les regarder ! Ceci dit, il ne fait vraiment pas chaud à rester sans bouger ainsi... Nous commençons à être gelés ! Nous rebroussons donc rapidement chemin sans avoir véritablement bien profité de nos charmants volatiles... Tant pis !
Le retour est difficile, nous avançons contre le vent glacé à présent ! Le vent patagonien, c’est quelque chose quand même... Nous en faisons bien l’expérience ! Personnellement, je m’en serais bien passée, surtout deux jours avant notre retour... Pour une fois, nous aurions préféré un tour organisé du style : on vient nous chercher à l’hôtel, on fait une heure de route, on nous amène directement aux manchots, on y reste une heure et hop, on repart ! Le genre d’excursion que nous détestons habituellement, mais qui nous aurait bien convenu aujourd’hui... Nous n’avions pas vraiment envie d’aventure ! Certes, nous étions seuls à admirer les manchots, ce que nous recherchons habituellement, mais je me serais bien passée de notre longue marche en plein vent... C’est notre hôte de l’auberge qui s’est occupé de nous réserver l’excursion et nous ne lui avons pas trop posé de questions... Tant pis pour nous !
Nous revenons à la voiture complètement frigorifiés... Quelle horreur ce vent ! Heureusement, notre chauffeur a prévu le coup et sort le thermos de café et de délicieux biscuits. Ca fait du bien !
Mes lèvres passent instantanément du bleu au rose habituel... Notre chauffeur nous reconduit ensuite à notre hôtel. Nous pouvons admirer en chemin un superbe arc-en-ciel complet qui surgit dans les nuages... On dit souvent qu’en Terre de Feu, on peut apercevoir les 4 saisons en une seule journée tellement le temps est changeant ! Je le crois volontiers ! Nous ne savons jamais si nous devons sortir nos lunettes de soleil ou notre capuche de pluie... Alors, nous gardons les deux sur la tête, dans le doute... Bref, notre excursion pour voir les manchots nous a un peu déçus en fin de compte, ce qui est dommage pour notre dernier jour de voyage ! En plus, le tour était vraiment très cher ! Ce n’est pas donné au Chili, dis donc... Le coût de la vie se rapproche de celui de l’Europe !
Nous passons nous réchauffer un peu à l’hôtel puis ressortons pour dîner. Je grelotte de froid sur tout le chemin, vivement que je mange, ça ira mieux après ! Comme si ça ne suffisait pas, un énorme chien nous saute dessus sans crier gare tout en aboyant méchamment. Je reste totalement tétanisée de peur ! Heureusement, il ne m’a pas mordue et Michaël me tire par le bras pour que nous nous éloignions rapidement de ce maudit chien... J’éclate soudain en sanglots de peur, de froid et de fatigue ; je suis à bout de nerfs ! Michaël me réconforte comme il peut, puis nous pressons le pas afin de rentrer nous réchauffer dans le restaurant.
Nous entrons dans un restaurant chic et chauffé. Je reprends de nouveau quelques couleurs... Nous ne lésinons pas ce soir et nous faisons plaisir avec un apéritif pisco-calafate (fruit rouge typique de la région), carpaccio de castor et terrine d’oie suivis d’un ragoût de castor et d’un émincé d’agneau, le tout accompagné d’un bon verre de vin rouge ! Nous nous régalons et nous réchauffons par la même occasion... Je finis même un peu saoule en réalité, la fatigue n’aidant pas ! Par contre, nous dessaoulons vite au vu de l’addition ! Bah, nous nous sommes fait plaisir... Ca valait plus le coup que les manchots en tout cas ! Nous rentrons ensuite à l’hôtel et nous écroulons dans notre lit sous trois tonnes de couvertures ! Il fait un peu moins froid dans la chambre qu’hier, la pièce s’est réchauffée toute la journée grâce au radiateur du couloir. Tant mieux !
Eve-Laure